Page 8 - Journal Culturel de Metz - 2016-06
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Timbre à date - P.J. : Fiche technique : 20/06/2016 - réf. 11 16 041 – série : Patrimoine religieux
17 et 18/06/2016 Quimperlé (29-Finistère), la ville basse, ses cours d'eau, son patrimoine
historique et son abbaye bénédictine Sainte-Croix du XIe siècle.
Quimperlé (29-Finistère)
et Carré d'Encre (75- Paris) Création et gravure : Christophe LABORDE-BALEN – Impression : Taille-Douce
Support : Papier gommé - Couleur : Polychromie
Format : H 40,85 x 30 mm (36 x 27) - Barres phosphorescentes : 1 à droite
Dentelure : ___ x ___ - Présentation : 42 TP / feuille - Faciale : 0,70 €
Lettre Verte jusqu'à 20 g - France - Tirage : 1 500 000
Conçu par : Christophe Visuel du TP : l'abbaye bénédictine Sainte-Croix (la halle, devant l'entrée de l'abbatiale
LABORDE-BALEN a disparue, ce qui offre une vue architecturale). A gauche, évocation de Matilin an Dall
sonneur de bombarde ("ar vombard", famille des hautbois) à la fenêtre d'une maison
à colombage, représentation de la maison dite : "Maison des archers".
L'artiste s'est inspiré du style et des couleurs des xylogravures bretonnes de la fin
du XIXe siècle et plus particulièrement du travail d'Henry Rivière (1864-1951).
Visuel du TàD : l'église abbatiale Sainte-Croix ayant la forme d'une croix à trois absides arrondies, autour d'une rotonde de près de 30 m de diamètre.
Au premier plan, le Pont Lovignon (ou Pont fleuri), sur l'Ellé, un pont à trois arches avec culées en éperons en amont, remontant au XVIe siècle
Historique : des mégalithes et tumulus de l'âge de bronze, témoignent de l'occupation du site dès la préhistoire. La voie romaine de Nantes à Quimper passait à gué
les rivières. Quelques vestiges gallo-romains sont attestés sur la rive gauche (Lovignon). Des amphores ont également été draguées dans la Laïta.
Au VIe siècle, Saint-Gurthiern, prince gallois, aurait fondé un ermitage près de la conflence entre les deux rivières, au lieu-dit Anaurot.
IXe siècle : un miracle aurait eu lieu. Guéri d'une grave maladie par l'apparition d'une croix d'or, le comte de Cornouaille, Alain Canhiart (vers 1000 – 1058),
en reconnaissance, donne vers 1029, aux Bénédictins de Redon (dirigés par Gurloës, décès en 1057 et béatifié - son gisant se trouve dans la crypte de l'abbatiale)
assez de terres pour établir l'abbaye de la Sainte-Croix. Le site prend le nom de Kemper-Ellé (confluent de l'Isole et de l'Ellé).
Durant la guerre de succession entre Charles de Blois (1319-1364) et Jean de Montfort (vers 1294-1345), la ville s'entoure de murailles qui la protègent en 1345
(guerre de Cent Ans, bataille de Roscasquen) mais ne l'empêchent pas d'être prise et pillée par Bertrand Du Guesclin (1320-1380). L'autorité royale remplace
progressivement celle des Bénédictins. Au temps de la Ligue, la ville est prise par les partisans d'Henri IV (règne de 1589 à 1610). Les murailles sont démantelées.
Leurs pierres serviront à construire les quais au siècle suivant. L'essor de la ville attire, au XVIIe, deux nouveaux ordres religieux : les capucins, qui s'installent
au milieu du quartier populaire de la haute ville et les Ursulines, à l'écart, sur la colline du Bel-Air. À la même époque, la révolte des Bonnets rouges est
sévèrement réprimée (1675). La noblesse construit aux XVIIe et XVIIIe de beaux hôtels en basse-ville. Depuis, la ville est un lieu de marchés, de foires et
de pardons (Toulfoën). C'est aussi un centre artisanal attractif (tanneries, papeteries, fonderies…). Sa croissance l'a fait sortir de l'enceinte de ses rivières,
et s'étendre vers l'Ouest, sur le plateau. Deux centres coexistent : la basse-ville autour de Sainte-Croix, et la haute-ville autour de la place Saint-Michel.
La venue du chemin de fer a fait disparaître le trafic portuaire. Le XXe siècle est marqué par les inondations de 1925, 1974, 1995 et 2000.
Le campanile, depuis le pont fleuri La halle, devant l'abbatiale Sainte-Croix Le cloître de l'église Sainte-Croix Matilin an Dall, le sonneur de bombarde
aveugle (1789-1859) – voir sur le TP
L'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé est une des puissantes abbayes de Bretagne, comprenant de nombreuses dépendances. Sa nef de plan centré inspirée
du Saint-Sépulcre de Jérusalem est un exemple quasi-unique en Bretagne. L'abbaye est fermée lors de la Révolution. L'église est conservée pour le culte, mais
les bâtiments abbatiaux sont convertis en bâtiments publics (tribunal et caserne de gendarmerie). L'église est classée aux Monuments Historiques en 1840
et le cloître est inscrit en 1926. Le clocher s'effondre en 1862, entraînant la destruction de la plus grande partie de l'église. Celle-ci sera largement reconstruite
à la fin du XIXe siècle, sous la direction de l'architecte diocésain Joseph Bigot (1807-1894, architecte et conseiller municipal à Quimper).
Historique : Saint Gurloës, qui était prieur de l'abbaye Saint-Sauveur de Redon, fut le premier abbé à la tête de l'abbaye Sainte-Croix, jusqu'à sa mort en 1057,
son gisant et un second se situent dans la crypte : ses reliques furent élevées dans la crypte de l'église abbatiale en 1083, et celle-ci devint un lieu de pèlerinage populaire.
Architecture : l'église a la forme d'une croix grecque, constituée d'une rotonde centrale (Ø : 26 m, la plus grande de France), de trois absides arrondies et d'une nef de
forme carrée. La coupole centrale s'élève 19 m au-dessus du sol et est soutenu par 4 énormes piliers. Le chœur surélevé des moines, au dessus de la "mise au
tombeau", est un chef-d'œuvre de l'art roman. La "mise au tombeau", en calcaire de Saintonge, sculptée aux environs de 1500, est remarquable même si elle
a totalement perdu ses peintures d'origine. Le retable (décor sculpté) du XVIe siècle a été récemment restauré. Une belle chaire du XVIIe siècle est également visible.
Quimperlé, vue générale de la Basse-Ville Maison à pans de bois, dite "Maison des archers". Pont Lovignon (ou Pont fleuri)
27 juin : La Ligue de l'Enseignement fête ses 150 ans - un grand mouvement d'Education Populaire, datant de 1866
La Ligue de l'enseignement : créée en 1866, par le littérateur Jean François Macé (1815 - 1894, enseignant, pédagogue, journaliste et homme politique).
Jean Macé poursuit une excellente scolarité au collège Stanislas (Paris). Très tôt, il travaille entre autres pour le journal "La République".
Il est contraint de quitter Paris pour s'exiler en Alsace, après le coup d’État du 2 décembre 1851 de Charles Louis-Napoléon Bonaparte,
dit Napoléon III (président, puis empereur de déc. 1848 à sept. 1870). Enseignant, il a l’idée d’écrire pour les enfants des ouvrages de vulgarisation
scientifique qui connaissent un grand succès. Il écrit alors des articles dans L'Économiste français (fondé en 1862). Il œuvre pour l’instruction
des masses en fondant le "Magasin d’éducation et de récréation"(revue littéraire destinée à l'enfance) en 1864 avec l'éditeur Pierre-Jules Hetzel
(1814-1886), puis en créant la Ligue de l'enseignement en 1866 qui se bat pour l’instauration d’une école gratuite, obligatoire et laïque.
C'est à cette époque qu'il se lie d'amitié avec l'officier Louis-Nathaniel Rossel (1844, délégué à la guerre de la Commune de Paris,
fusillé en nov. 1871), partisan de l'éducation des classes ouvrières, puis d'Henri Maurice Berteaux (1852-1911, homme politique).
Jean Macé est élu sénateur inamovible en 1883 (créé en 1875 et abrogé en 1884, sous la Troisième République, 1870-1940).
Il était "Franc-maçon", actif aux loges de la Parfaite Harmonie de Mulhouse et de la Fidélité de Colmar et membre des Frères Réunis à Strasbourg.
À la suite de la défaite de 1870, il influença le Grand Orient de France dans un sens patriote et chauvin.