Page 7 - Journal Culturel de Metz - 2014-09
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Présentation générale de l’armure de parade d’Henri II, l'une des plus prestigieuses des anciennes collections royales.

                                                               Les armures de parade des Rois de France
                                                            Décor "à la tragédie de Jules César et de Pompée"










                                                              Gantelet gauche          L'armet côté gauche, détail










                                                                Gantelet droit               L'armet côté droit, détail

               L'armure de face                                          Détail du plastron                                                                                                                                  L'armure de dos

                 Depuis le siège de Metz en 1552, Joachim Du Bellay (1522-1560), poète rusé, satisfait lui aussi au désir de son souverain Henri II :
          dans "Les Tragiques regrets de Charles V Empereur" (Charles Quint - 1500-1558), écrit lors de son séjour à Rome. Il montre ce dernier rapprochant
        son sort de celui de Pompée. La figure du vainqueur de Pharsale reste ainsi virtuellement disponible pour Henri II, qui a fait orner son armure de cérémonie
        d’un magnifique décor historié illustrant les épisodes de la lutte entre César et Pompée. La représentation de César recevant à Alexandrie la tête de Pompée,
          sur la plaque gauche du plastron, exprime une éthique où la volonté d’exprimer la "terribilità", la terreur sacrée, soutenue par la référence humaniste
            et l’antique tradition de l’ornementation des armes, ne contrevient pas aux idéaux de la chevalerie. Cependant, dans son poème, Du Bellay s’abstient
                         de nommer César : s’il le faisait, ne serait-ce susciter aussi l’image du dictateur assassiné par ses proches ?
            Les sous-entendus d’une épigramme "Ad Carolum Cæsarem" (à Charles César), publiée après la mort de Charles Quint, permettent de le penser :
                           que le nom de César te soit de bon augure, Charles, et puisse ton destin ne pas être celui de César.

        Information : la Renaissance est une période qui voit évoluer les arts du langage de façon progressive à partir des romans de François Rabelais (1483/1494-1553),
         des poèmes de Joachim Du Bellay et de Pierre Ronsard (1524-1585). En Lorraine, on verra la création de la première université à Pont-à-Mousson en 1572
                  et les premiers livres imprimés verront le jour dans les imprimeries de Metz vers 1490, donnant un élan à la diffusion du savoir.

                                Château de Blois, vitrail à l'Hermine, emblème d'Anne de Bretagne

                            A la mort du roi Charles VIII, en avril 1498, Louis d'Orléans devient Louis XII,
                                 roi de France et épouse Anne de Bretagne,  veuve de Charles VIII
                                      pour maintenir l'union de la France et de la Bretagne.
                                     Dans la Salle des États du château (gothique - 1214) :
                                les vitraux sont aux emblèmes de Louis XII et d'Anne de Bretagne,
                                                                          er
                                  puis de sa fille Claude de France (futur épouse de François 1 ).
                                     Ils sont l'œuvre du peintre-verrier Paul-Charles Nicod.

                            L'Hermine, emblème de la Bretagne : ce petit mammifère carnivore a été utilisé
                            très tôt en héraldique, soit de manière réaliste "hermine passante", soit sous forme
                             stylisée "sa fourrure", ressemblant un peu à une croix avec 3 pointes vers le bas.
                               Adoptée par la lignée ducale des Montfort, elle a fini par être considérée
                                comme symbole de la Bretagne et elle se retrouve dans les armoiries
                               de nombreuses villes bretonnes comme Vannes, Rennes, St-Nazaire, etc…

     L'hermine est un petit animal brun dessus et blanc dessous, de la famille des Mustélidés. En hiver, elle devient toute blanche, sauf sa queue qui reste toujours noire.
      A l'origine, les blasons étaient des écus (boucliers) qui, à l'époque des croisades, ont été peints ou recouverts de fourrures, principalement d'hermines ou d'écureuils.
             Les peaux d'hermines étaient cousues côte à côte et on plaçait au milieu de chacune la queue noire fixée par trois barrettes en forme de croix.
                                            Origines : En 1202, la duchesse de Bretagne Alix épousa le duc
                                           Pierre de Dreux. A l'époque, seul l'aîné des enfants pouvait garder
                                            le blason familial, les autres enfants devaient "briser les armes",
                                           c'est à dire ajouter une brisure, un signe distinctif. Pierre de Dreux
                                           avait ajouté au blason familial une brisure de moucheture d'hermine.
                                              C'est ainsi que l'hermine fit son apparition en Bretagne.
                                           L'hermine est au duc de Bretagne ce qu'est le lys au roi de France,
                                                         deux symboles de pureté.
                                         Légende bretonne : cela donnera naissance à la devise de la Bretagne
                                            " kentoc'h mervel eget em zaotra" (Plutôt la mort que la souillure)
                                            L'une des versions de la légende : la duchesse Anne de Bretagne ,
                                         lors d'une chasse, vit une hermine, traquée par les chiens, préférer mourir
                                               que de se salir en traversant une mare boueuse. Fascinée,
                                            la duchesse lui laissa la vie sauve et fit de l'hermine son emblème.
                                         Armes de Louis XII et Anne de Bretagne


                                        Fiche technique : 23/04/2001 - retrait : 13/06/2003 - Série Nature de France - L'hermine
                       Création : Christophe DROCHON – Mise en page du bloc-feuillet : Anne-Claude PARE - Impression : Héliogravure - Support : Papier gommé
                         Couleur : Gris, vert, brun, roux, beige, noir, blanc - Format : V 30 x 40,85 mm - Barres phosphorescentes : sans - Dentelure : 13½ x 13½
                            Présentation : 40 TP / feuille, ou provenant du bloc-feuillet de 4 TP différents - Faciale : 0,69 € (4,50 F) - Tirage : 14 900 000

                                                                                           ère
                                  Fiche technique : 25/03/1943 - retrait : 09/06/1944 - Blasons des provinces françaises (1  série) - Bretagne
                            Création et gravure : Jules PIEL - Impression : Typographie rotative - Support : Papier gommé - Couleur : Noir et jaune-brun
                            Format : V 20 x 24 mm (17 x 21) - Dentelures : 14 x13½ - Faciale : 10 f - Présentation : 100 TP / feuille - Tirage : 45 350 000
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