Page 3 - Journal Culturel de Metz - 2014-09
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Escalier Henri II – Louvre (Paris - 75) – Aile Sully
Le Louvre, comme résidence parisienne.
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Désiré par François 1 (1494 -1547) vers 1527,
sortira de terre sous le règne de son fils Henri II (1519-1559).
Le corps d’hôtel Renaissance (1546 à 1551), de l'architecte
Pierre Lescot et du sculpteur Jean Goujon, nous est parvenue intact.
Dès l’origine, s’inspirant des palais italiens, Pierre Lescot imagine
de doter le corps d’hôtel Renaissance de d’un escalier droit.
C’est, à l’époque, une innovation majeure. Elle a toutefois
un inconvénient : les escaliers droits ont un encombrement
plus important que les escaliers à vis.
Ici, l’escalier Henri II occupe toute la largeur du bâtiment
et a nécessité la création d’un avant-corps.
En 1546, Pierre Lescot avait imaginé de construire l'escalier et son avant-corps au centre du Palais. Trois ans plus tard,
Henri II remet en cause le projet et fait démolir ce qui vient à peine d’être édifié. Son idée, déporter l’escalier sur la droite du bâtiment,
afin de pouvoir aménager au rez-de-chaussée, une grande salle de réception sur toute la superficie du bâtiment. C’est la fameuse "Salle des Cariatides",
qui doit son nom aux sculptures monumentales qui soutiennent la tribune des musiciens. Là, seront célébrés de somptueux mariages :
François II et Marie Stuart, Henri de Navarre (futur Henri IV) et Marguerite de France (la reine Margot, fille d’Henri II).
Le plafond de l'escalier présente des figures animales,
des croissants de lune symbole d’Henri II
et son monogramme.
Sous son règne, cet escalier était utilisé par les courtisans
pour se rendre dans les appartements du Roi
et également dans la grande salle des Caryatides.
Escalier d'Henri II : les voûtes à caissons sculpturés
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(par Jean Goujon) des volées du rez-de-chaussée au 1 étage (à
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gauche) et du 1 au 2 étage (à droite), avec le palier du 1 .
(d'après le Musée de sculpture, du comte de Clarac).
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Détail du caisson principal de la 2 voussure "Diane"
(1803 : dessin - sanguine sur papier – 21 x 15,1 cm
de Louis-Pierre Baltard (1764-1846)
Diane, chasseresse : déesse de la chasse et de la Lune
dans la mythologie romaine.
Diane de Poitiers (1500-1566) : favorite royale d'Henri II
de 1547 à 1559
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La Galerie François 1 du château de Fontainebleau (1 étage) – 77 Seine-et-Marne
François 1er prit la décision d'aménager Fontainebleau en 1528, et appela un grand maître
italien en 1530, Rosso Fiorentino (Florence 1494-1540) qui fut probablement pour lui
le plus important. Il réalisa la galerie "François 1er" reliant l'ancien château au nouveau. Deux
grands maîtres italiens le rejoignirent, Francesco Primaticcio (Bologne 1504)
et Nicolo Dell'Abbate (Modène – il arrive en 1552). L'iconographie et les figures angéliques
des scènes sont inspirées de la mythologie et de génies païens. L'interprétation de l'œuvre
de cette galerie n'a pas de témoignage historique, littéraire ou technique.
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TP du carnet : la "salamandre", tout comme le monogramme de François I "F",
sont sculptés sur les boiseries de la galerie du château. Ces boiseries sont l'œuvre
du menuisier d'art Francesco Seibecq dit Carpi, qui travailla avec Ambroise Perret,
Michel Bourdin et Jacques Lardant.
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François 1 adopte la salamandre comme corps de devise avant même son accession
au trône. Il avait mis dans ses armoiries, une salamandre au milieu du feu.
Détail de boiserie
La salamandre, baffie ou lebraude
est un amphibien légendaire qui était réputé
pour vivre dans le feu et s'y baigner, et ne mourir
que lorsque celui-ci s'éteignait. Mentionnée pour la
première fois par Pline l'Ancien, la salamandre devint une
créature importante des bestiaires médiévaux
ainsi qu'un symbole alchimique et héraldique
auquel une profonde symbolique est attachée.
Ainsi, Paracelse (1493-1541), alchimiste, astrologue
et médecin Suisse, en faisait l'esprit élémentaire du feu,
sous l'apparence d'une belle jeune femme vivant dans
les brasiers. D'autres légendes plus tardives en font
un animal extrêmement venimeux, capable d'empoisonner
l'eau des puits et les fruits des arbres par sa seule présence.
La devise de François 1er :
"Je nourris le bon feu et j’éteins le mauvais"
ou "Je me nourris du bon feu et j’éteins le mauvais".
La salamandre est d’ailleurs représentée
assise dans les flammes et crachant des gouttes d’eau.
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Vue partielle de la galerie François 1 au château de Fontainebleau