Page 4 - Journal Culturel de Metz - 2017-04
P. 4
Le Mémorial Canadien de Vimy :
Billet de 20 dollars Canadiens – "Un règne historique" Visuel : Billet en polymère – 9 sept. 2015 – portrait de Sa Majesté la reine Elizabeth II
Signatures : C. A. Wilkins (gauche) et S. S. Poloz (droite) – Format : H 152,4 mm x 69,85 mm
Recto : portrait de Sa Majesté la reine Elizabeth II, l'édifice de la Tour de la Paix
Verso : thème du Monument commémoratif du Canada à Vimy Le portrait à reflets métalliques de la bande transparente a été réalisé à partir d’une photo de la Reine
prise en juillet 1951 par l’illustre photographe canadien Yousuf Karsh.
La composition artistique de coquelicots symbolise le souvenir et rend hommage aux hommes
et aux femmes qui servent dans les forces armées canadiennes. L’emblème du souvenir que nous
connaissons maintenant a été inspiré par les coquelicots rouges parsemant les champs de bataille
et les cimetières d’Europe durant la Première Guerre mondiale.
Dans son désormais célèbre poème "Au champ d’honneur", composé au lendemain de la perte
d’un ami, le major John McCrae, médecin militaire et commandant d’artillerie canadien,
évoque la présence vivante des coquelicots dans un paysage dévasté par la guerre.
En mémoire de la Bataille de la Crête de Vimy, symbole la vaillance des Canadiens pendant
la Grande Guerre de 1914-18, et en mémoire des soixante mille morts canadiens du conflit.
Les deux colonnes du Monument commémoratif du Canada à Vimy rappellent les sacrifices faits
par les populations du Canada et de la France. Le monument compte vingt figures allégoriques.
Parmi elles, un groupe de personnages appelé le "Chœur" représente les vertus de paix, de justice,
d’espoir, de charité, de foi, d’honneur, de vérité et de connaissance. La statue de la paix, la plus haute
de l’œuvre, porte un flambeau pointé vers le ciel. Conçu par le sculpteur et architecte canadien
Walter Seymour Allward, le monument comporte deux colonnes de 30 mètres de hauteur.
Celles-ci rappellent les sacrifices faits par les populations du Canada et de la France, représentées
respectivement par une feuille d’érable et une fleur de lis gravées. La bataille de Vimy marque un
tournant dans l’histoire du Canada et dans la création de la nation canadienne. Et c’est pour cela
que la Nation canadienne fit élever sur les lieux de la bataille – cédés par la France reconnaissante –
un monument dédié aux 60 000 morts canadiens de la Grande Guerre. Monument qui vint grossir
l’énorme ensemble commémoratif qui vit le jour au lendemain de la guerre de 1914-18.
La monument : c’est Walter Seymour Allward (1875-1955) un sculpteur canadien né a Toronto, qui
réalisa le mémorial de Vimy. Il commença sa carrière en travaillant comme dessinateur pour une société
d'architecture. La Commission des champs de bataille nationaux (CCBN), lance en décembre 1920
un concours national d'architecture. Le projet soumis par Walter Allward dans le cadre du concours
est toutefois si remarquable et d'une telle originalité que le jury ne tarde pas à proposer que ce modèle
ne soit pas utilise pour les monuments commémoratifs des huit lieux de bataille, mais qu'il serve
à la conception du seul et unique Monument commémoratif de guerre du Canada en Europe.
Les travaux commencèrent en 1925, la première étape étant de préparer les fondations alors que le terrain
est gravement bouleversé par les combats. Il fallut déblayer la terre, reboucher des dizaines de tunnels
et abris, faire intervenir des démineurs pour neutraliser les engins explosifs et évacuer les dépouilles
des soldats. L’architecte a choisi pour le monument la pierre de Seget, une pierre calcaire blanche connue
pour résister au temps, extraite uniquement dans les carrières de l’île de Brač en Croatie. Son extraction
difficile et son acheminement sous forme de blocs bruts, demanderont une année. Une fois sur place, les
blocs vont être rangés par groupe en fonction de leur position sur le monument et le travail des tailleurs
de pierre commencer a l’abri sous dans des hangars. Le monument peut être divisé en deux parties :
le socle (75 m de long et 10 m de haut) et les pylônes (35 m de haut). Il est orienté Ouest-Est de manière
à ce que le grand escalier d’arrivé soit orienté face a Arras et que les statues soient face à l’Est et à Lens.
(11 000 T de béton, 5 500 T de pierre calcaire, point culminant du mémorial : 110 m).
Le mémorial fut inauguré le 26 juillet 1936 en présence du roi Edouard VIII (1894-1972)
et d'Albert Lebrun (1871-1950), le Président de la République Française (de 1932 à 1940).
Plan du monument : avec l'emplacement des noms des soldats gravés dans la pierre par ordre alphabétique.
Les gardiens de l'escalier Ouest (arrière du monument) : de part et d’autre
du grand escalier Ouest se trouvent deux statues : un homme et une femme en deuils.
La pleureuse : sur la face Est, sur le palier séparant deux petits escaliers descendant
au niveau du sol, se trouve la statue la plus imposante de l’ensemble, une représentation
de la Nation Canadienne en pleure. Cette statue a été réalisée dans le plus gros bloc
du chantier (30 tonnes). Juste sous cette femme en deuil se trouve la sculpture
représentant un sarcophage, sur lequel ont voit un casque de soldat britannique
et une épée reposant sur un lit de feuilles d’érable, symbole du Canada.
Les défenseurs : aux pieds des escaliers se trouvent deux ensembles de statues :
à gauche : deux hommes se tenant debout fièrement,
alors que le troisième est a genoux, en train de briser une épée.
à droite : un homme se tenant debout dans une posture protectrice
avec à ses pieds 3 personnages en posture de grande détresse.
Le socle a été poli et gravé des noms de 11 285 soldats canadiens
"portés disparus et présumés morts" lors de la Première Guerre mondiale.
La façade Est du monument, en direction de Lens et de la plaine d'Artois.
Le chœur du mémorial : deux pylônes s’élevant à 27 m de haut et formant comme une "Porte" se franchissant d'Est en Ouest (vers la mer et le Canada). Ils sont ornés de huit statues :
deux faisant face à l’Ouest et représentant des femmes ailées et six faisant face à l’Est. Entre les deux pylônes se trouve un groupe de deux hommes, faisant face à l’Est :
le premier portant un flambeau se tient derrière le second qui la tête rejetée en arrière, les yeux fermés, le bras droit tendu vers l’autre personnage, bombe le torse dans une posture de
sacrifice. Cet ensemble symbolise l’esprit de sacrifice transmettant le flambeau à un camarade et fait référence a l'un des poèmes les plus célèbres de la Grande Guerre
"In Flanders Fields" (Au Champ d'Honneur), rédigé par le lieutenant-colonel John McCrae du Corps médical de l'Armée canadienne.
Ces statues représentent toutes des vertus, à l’exception des deux couronnant les pylônes qui représentent des idéaux. La "Porte de l’Eternité" gardée par la Paix et la Justice
et que ne franchissent que ceux qui ont fait preuve de vertu durant leur vie, afin d’arriver dans un monde ou ils connaîtront l’illumination.
Défenseurs de l'escalier Sud-Est La pleureuse La "Porte" se franchissant d'Est en Ouest (partie haute) L'esprit du sacrifice Défenseurs de l'escalier Nord-Est