Page 11 - Journal Culturel de Metz - 2016-04
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Edmond Locard, un touche à tout de génie : docteur en médecine, critique musical, expert en peinture et philatélie et auteur de roman noir.
Il parle onze langues et possède un savoir encyclopédique sur l’anatomie, la psychologie, l’ethnologie, l’histoire….
Ces nombreuses connaissances vont être mises à profit pour les nombreux domaines de la criminalistique et entre 1931 et 1940, il publie
le "Traité de Criminalistique" en sept volumes qui fait encore référence dans le domaine. La loi du 27 novembre 1943 institue en France
un "service de police technique relevant de la Direction Générale de la Police Nationale chargé de rechercher et d’utiliser
les méthodes scientifiques propres à l’identification des délinquants". Elle précise que ce service comporte :
- des services régionaux et locaux d’identité judiciaire chargés de rechercher et de relever les traces et indices, d’établir et de classer
les fiches signalétiques
- quatre laboratoires (Lyon, Lille, Toulouse et Marseille) chargés de procéder aux recherches et analyses d’ordre physique, chimique et biologiques
- un organisme central chargé de diriger et contrôler l’activité des services locaux et régionaux d’identité judiciaire, de centraliser et classer
les fiches, assurer la coordination entre les laboratoires de police et les services d’identité judiciaire.
Cette loi sera finalement abrogée par la loi sur la sécurité quotidienne du 15 novembre 2001 créant l’Institut National de Police Scientifique.
"La fabuleuse histoire d’Edmond Locard, flic de province" – un livre édité en 2007- écrit par Marielle Larriaga (1930-2015)
Evocation du visuel du TP : un portrait d'Edmond Locard, qui va travailler dans son laboratoire jusqu'en 1954.
Il va écrire de nombreux ouvrages sur la médecine judiciaire au XVIIe siècle, la Police, les enquêtes criminelles, les techniques
policières, la littérature policière et sur l'histoire du théâtre lyrique. Ces autres centres d'intérêt, critique d'opéra, défenseur
du "Théâtre de Guignol lyonnais" et auteur d'un "Manuel du Philatéliste" (Payot – Paris 1942).
Locard va bénéficier de nombreuses récompenses, des hommages et des distinctions, la promotion 1967 de commissaires
de police porte son nom. L'écrivain belge Georges Simenon (G. Sim, 1903-1989, romancier, série "Maigret") a assisté à quelques
conférences du Docteur Locard vers 1919/20.
Microscope : un instrument de travail de laboratoire, indispensable à l'agrandissement de petits détails, lors d'une enquête.
Empreinte digitale (ou Dactylotechnie) : elle est constitué de dermatoglyphes (crêtes et plis papillaires) et sont uniques,
caractérisant ainsi chaque individu, même les jumeaux. Locard dans le laboratoire de criminologie
Le caractère quasi-unique d'une empreinte digitale en fait un outil biométrique très utilisé pour l'identification des individus en médecine légale et par la police
scientifique. À partir de traces ou d'empreintes papillaires, des logiciels d'identification automatique permettent d'identifier de 150 à 200 points caractéristiques.
Edmond Locard, le "Sherlock Holmes" français : il s'agit d'un parallèle entre "détectives", avec un personnage de fiction, créé
par Sir Arthur Ignatius Conan Doyle (1859-1930, médecin, romancier, historien) dans le roman policier "Une étude en rouge" (1887).
Sherlock Holmes, détective privé et consultant, est doté d'une mémoire remarquable pour tout ce qui peut l'aider à résoudre
des enquêtes criminelles, il possède cependant très peu de savoirs dans les domaines de la connaissance qu'il estime inutiles
à son travail. Lors de ses enquêtes, relatées dans les quatre romans et les cinquante-six nouvelles qui forment ce qu'on appelle
le "canon", Holmes est fréquemment accompagné du docteur Watson.
Par ses méthodes d'investigations policières, Edmond Locard est un pionnier des "sciences forensiques" (ensemble des différentes
méthodes d'analyses nécessaires aux enquêtes judiciaires), comme le pratique le détective Sherlock Holmes, aidé du docteur Watson.
25 avril : JOUFFROY D’ABBANS - Bicentenaire de la navigation à vapeur
Claude François Dorothée de Jouffroy d'Abbans, né le 30 sept. 1751 à Roches-sur-Rognon (52-Haute-Marne) aujourd'hui Roches-Bettaincourt,
par la réunion avec la commune de Bettaincourt) et décédé le 18 juil. 1832 à Paris. C'est un architecte naval, ingénieur et industriel français,
constructeur des premiers bateaux à vapeur prototypes, puis de ligne, en concurrence avec Robert Fulton (1765-1815, ingénieur, inventeur,
peintre, sous-marinier américain) et James Watt (1736-1819, ingénieur écossais, machine à vapeur et énergétique).
À peine cent ans après le perfectionnement du principe de la machine à vapeur (transformation de l'énergie thermique de la vapeur d'eau d'une chaudière,
en énergie mécanique) par Denis Papin (1647-1712, physicien, mathématicien et inventeur) en 1690 (premier cylindre-piston à vapeur).
Jouffroy d'Abbans est le constructeur et metteur au point, en plusieurs étapes, des premiers prototypes de bateau à vapeur à roues à aubes latérales, puis
des premiers bateaux de ligne régulière du même type. Le premier fut le "Palmipède" (1776), qui navigua sur le Bassin de Gondé (Baume-les-Dames, 25-Doubs).
Fiche technique : 25/04/2016 - réf. 11 16 019 - Série des Personnalités – les Inventeurs :
Jouffroy d'ABBANS (1751-1832) – bicentenaire de la navigation à vapeur (Le "Charles-Philippe",
lancé sur la Seine, à Bercy, par le marquis de Jouffroy, le 20 août 1816 (arrivée aux Tuileries).
Création et gravure : Pierre ALBUISSON - d´après photo : P.Dantec / Musée national de la Marine
et Jean-Paul Dumontier / LA COLLECTION et Science Photo Library / akg-images (pour le portrait).
Impression : Taille-Douce, trois couleurs - Support : Papier gommé - Couleur : Polychromie
Format : H 40,85 x 30 mm (37 x 26) - Dentelures : __ x __ - Barres phosphorescentes : 2
Faciale : 1,25 € - Lettre Prioritaire Internationale jusqu'à 20g - Monde
Présentation : 48 TP / feuille - Tirage : 1 000 320
Né le 30 septembre 1751, au château de Roche-Rognon (Haute-Marne) (parents : messire Jean-Eugène, marquis de
Jouffroy-d'Abbans, Châtel, Bois, Palatine et autres lieux et dame Jeanne-Henriette de Pons de Rennepont, dame
de la Croix-Étoilée de l'Empire]. Il fut destiné, comme aîné de la famille, au métier des armes, et, malgré son goût
pour les sciences et la mécanique, devint, de par la volonté de son père, d'abord page de Madame la Dauphine
(à l'âge de 13 ans) et, quelques années plus tard, sous-lieutenant de cavalerie du régiment de Bourbon.
Timbre à date - P.J.: 22-23/04/2016 Début de l'aventure technologique : à Paris, une pompe Watt fut installée à Chaillot et put ainsi fournir l'eau de la Seine
Baume-lès-Dames (25-Doubs) à tout un quartier qui, jusque-là, ne s'alimentait que par des puits. Ce fut, la vue de cette pompe, qui donna à Claude de Jouffroy,
l'idée d'adapter le mécanisme à la navigation. Pour réaliser ses recherches, il se retire à Baume-les-Dames où avec ses seuls
Roches-Bettaincourt (52-Hte-Marne)
au Carré d'Encre (75-Paris) moyens, et sans autre collaborateur que le chaudronnier Pourchat, il entame la construction d'un premier esquif qui réussit,
en juin et juillet 1776, à remonter le Doubs à la vitesse de 4 km/h. Le piston de Watt, à simple effet, agissait sur une sorte
de rame à pale unique d'un déplorable rendement. Jouffroy s'adapte à modifier l'équipement et met au point le piston à double
effet et la roue à aubes, ou à palettes. C'est le début de sa grande aventure sur la réalisation du bateau à vapeur.
Conçu par : Claude PERCHAT Ces deux progrès importants, qui ne sauraient lui être disputés,
furent appliqués en 1780, grâce à la confiance d'un commanditaire
de Lyon, à une coque de 45 m de long sur 5 m de large, également
conçue par lui. L'embarcation porte le nom de "Pyroscaphe".
A Lyon, sur les eaux de la Saône, Jouffroy exécuta les intéressants
essais de ce premier pyroscaphe. Le courant très-faible de cette
rivière, convenait parfaitement pour des expériences de ce genre.
Le succès fut complet. De Lyon à l’île Barbe le courant fut remonté plusieurs fois, en présence
de milliers de témoins, étonnés de voir cet énorme bateau se mouvoir sur la rivière sans qu’un seul
homme apparût sur le pont, et grâce à l’action de l’invisible machine enfermée dans ses flancs.
Le 15 juillet 1783, en présence de dix mille spectateurs qui se pressaient sur les quais, et sous les yeux
des membres de l’Académie de Lyon, le "Pyroscaphe" remonta le cours de la Saône, entre la
cathédrale Saint-Jean et l’Ile-Barbe (à Caluire-et-Cuire), en 15 mn. Un procès-verbal de l’événement
et un acte de notoriété, furent dressés par les soins de l’Académie de Lyon le 19 août 1783.
Expérience du marquis de Jouffroy faite à Lyon, sur la Saône, le 15 juillet 1783.

