Page 10 - Journal Culturel de Metz - 2014-04
P. 10

Une ancienne voie romaine au Nord de la cité  L'église Saint-Vivien est l'un des plus anciens monuments de la ville (façade donnant vers le rond-point)

La ville de Pons, est juchée sur un promontoire rocheux baignée dans sa partie basse par les différents bras de la Seugne (affluent de la Charente).
     Après la conquête des armées de Jules César en 52 av. J-C., les Romains ont occupé l'oppidum de Pons et l'ont transformé en castrum.
       Ils firent également construire une cité et la ville devint un important carrefour routier (voir la photo ci-dessus). Mais, la cité va subir
     de nombreuses destructions durant les Grandes Invasions (Alamans - IIIe s. et Vandales - en 408) et va sombrer dans l'oubli historique.

      Corps de logis édifié par sire César Phœbus d'Albret (mairie actuelle), jardin public et donjon de l'ancien château de Pons (ht.33 m) + salle d'apparat.

   Le réveil aura lieu au début du Moyen-âge grâce à l'essor du christianisme en Saintonge. La cité médiévale (XIIe s.) se dote, sur ordres de son seigneur
Geoffroy III, d'un rempart muni de six portes fortifiées, d'un château (1180) ainsi que d'un puissant et massif donjon, bel exemple d'art militaire roman (1185).

   La cité devient l'une des plus sûres de la région. Étant située sur la route de St-Jacques de Compostelle, elle devient un centre religieux actif se couvrant
  d'églises, d'ordres monastiques et même d'un hôpital pour les pèlerins. Durant la guerre de Cent Ans, Pons sera un enjeu entre les royaux d'Angleterre

         et de France jusqu'au traité de Pons, le 1er août 1242, sous Louis IX, elle revient au royaume de France. Au XVIe s., Pons sera une place-forte
      de la Réforme protestante, jusqu'au siège des troupes royales de Louis XIII. Le nouveau château de Pons (XVIIe) a été construit sur l'emplacement

                         de l'ancienne forteresse médiévale plusieurs fois détruite, et le donjon a été modifié dans sa partie haute au XXe s.

                               Hôpital des Pèlerins

           De cet établissement unique en France, il ne reste de nos jours que la grande salle des malades, le porche et sa voûte récemment restaurés.

   Le vieil hôpital Saint-Nicolas, situé dans l'enceinte des remparts de la ville-haute, ne peut plus recevoir l'afflux des pèlerins en route vers Compostelle.
            De plus les portes de la cité sont closes la nuit afin de se prémunir contre toutes attaques. Le seigneur Geoffroy III de Pons (1150-1191)

       à fait construire un nouvel hôpital à l'extérieur des remparts en 1160 - "Pour le repos de son âme et de celle de ses parents, en l'honneur de Dieu
            et de la bienheureuse vierge Marie, de Saint Jean et de tous les Saints, dans le but de recevoir et de réconforter les pauvres de Jésus Christ ".

        L'hôpital est fondé à dessein hors-les-murs afin que nécessiteux et pèlerins puissent trouver soin et réconfort à toute heure du jour et de la nuit,
          mais aussi afin d'éviter la propagation des épidémies. L'ensemble est alors composé d'un bâtiment principal où sont situées, de part et d'autre
                d'un porche enjambant la grand-route de Saintes à Bordeaux, une salle des malades et une église prieurale dédiée à Notre-Dame.
         L'établissement est longtemps géré par des prieurs choisis conjointement par l'évêque de Saintes et par les Sires de Pons, plusieurs d'entre-deux,
                                                   dont Geoffroy III, choisissant l'église prieurale pour leur propre sépulture.

                      Le bâtiment conventuel (Ouest)et le porche roman, chevauchant l'ancienne grand-route reliant Saintes à Bordeaux (vue du Sud)

                            Hôpital-Neuf ou Hôpital des Pèlerins, situé dans la ville basse de Pons, il a connu deux périodes de construction.
          Vers 1160, un premier hospice orienté vers l'Est et bordé d'un long porche voûté, est construit. Puis, vers 1220, une nouvelle salle des malades,

              accolée au porche, est édifiée à l'Ouest. Le bâtiment du 12ième deviendra l’église Notre-Dame. Cet ensemble réunissait les soins de l’âme
                 et les soins du corps.C'est sous ce porche protégeant du soleil ou de la pluie, autrefois surmonté d'une tour, que les pèlerins recevaient

une portion de pain béni et que les orphelins étaient déposés. A travers les siècles, l’Hôpital a pu maintenir tant bien que mal ses missions charitables.
          Sous le porche se trouvent des banquettes de pierre pour permettre aux pèlerins de passage de s'y reposer, ainsi que des guichets par lesquels
         on leur distribuait de la nourriture. Il était aussi possible de fermer les portes aux deux extrémités de la voûte pour empêcher toute circulation
                                                       et permettre aux pèlerins de s'abriter en toute sécurité pendant la nuit.
   5   6   7   8   9   10   11   12   13   14   15