Page 7 - Journal Culturel de Metz - 2019-09
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23 sept. 2019 : Le Creusot, riche d'un passé industriel prestigieux…

Le développement des usines et de la ville du Creusot est indissociable de l’histoire des maîtres de forges qui marquèrent la cité de leur empreinte.

                        Blasonnement : "D’azur au marteau-pilon d’argent posé sur une terrasse du même, l'enclume sommée
                        d’un lingot de gueules, accosté en chef de deux lampes anciennes de mineur d’or allumées de gueules ;

                                au chef cousu de gueules chargé d'une ancre d'argent accostée de deux fleurs de lis d'or".

               Armoiries : Ecu timbré d’une couronne murale d'or à quatre tours et soutenu à dextre d'une branche de chêne fruitée
                    et à senestre d'une palme, le tout d'or, passées en pointe en sautoir, et retenant un listel de parchemin chargé
                          de la devise en lettres romaines de sable : "FAC FERRUM, FER SPEM" (Faire le fer, porte l'espoir).
                                    La Croix de Guerre 1939-1945 appendue à la pointe de l'écu brochant sur le listel.

                 Ce blason, dessiné par Robert LOUIS (1902-1965, dessinateur, artiste héraldiste), a été adopté par la ville du Creusot, le 21 déc.1950.

             Fiche technique : 23/09/2019 - réf. 11 19 023 - série patrimoine :                                                           Timbre à Date - P.J. :
                                                                                                                                           les 20 et 21/09/2019
                   le Creusot (71-Saône-et-Loire), un passé industriel glorieux.
Création graphique : Christian BROUTIN - d´après photo : © Hervé Champollion / akg-images                                            au Creusot (71-Saône-et-Loire)
                                                                                                                                       et au Carré Encre (75-Paris
          Mise en page : Sandrine CHIMBAUD - Impression : Héliogravure - Support :
         Papier gommé - Couleur : Quadrichromie - Format : H 40,85 x 30 mm (37 x 26)

            Dentelure : __ x __ - Barres phosphorescentes : 1 à droite - Faciale : 0,88 €
       Lettre Verte, jusqu'à 20g - France - Présentation : 42 TP / feuille - Tirage : 500 000

      Visuel : à gauche : le marteau-pilon géant de l'aciérie du Creusot, construit en 1877
        par Schneider et Cie (fondé en 1836, par les frères Adolphe et Eugène Schneider).

- au centre : entouré d'arbres du parc, la partie centrale de la façade, côté cour, du "Château de
 la Verrerie" (bâtiment construit en 1786 pour la création de la "Manufacture de Cristaux de
 la Reine"), acheté en 1837 par les frères Schneider et transformé en château-résidence, avec

                                        à sa gauche, l'une des deux constructions coniques, qui abritaient les fours de l'ancienne          Le marteau-pilon géant
                                        cristallerie. .en arrière plan : les deux hautes tours clocher, surmontées par deux flèches  Conçu par : Sandrine CHIMBAUD

                                                  octogonales, de l'église Saint-Henri, de style néogothique (1882-1883).
                                       dans le fond : le massif du Morvan, qui domine la plaine des Riaux et la ville du Creusot.

La plaine des Riaux (ruisseaux en provençal), à l'origine du Crozot, un hameau du baillage de Montcenis.

Ce pays de collines, de ruisseaux et d’étangs était connu de tout temps, pour ses affleurements de "pierre noire" (charbon de terre ou houille). Vers 1502, a démarrée une forme d'exploitation
du charbon, communément appelé "oylle", au lieu-dit "en Crosot". Mais l’exploitation rationnelle ne commence véritablement qu’à partir de mars 1769, date à laquelle François de la Chaise

  (1727-1794, magistrat, maître de forges, homme politique) obtient, pour lui et ses héritiers, le droit d’exploiter les mines de "charbon de terre" se trouvant sur la baronnie de Montcenis,
                  pour une durée de cinquante années. Ce charbon de terre est abondant, et propre à fondre du minerai de fer à l’aide du coke, selon la nouvelle technique anglaise.

                                                                                                                                Au milieu du XVIIIe siècle, grâce à ce charbon il y avait deux modestes forges et l’on y
                                                                                                                              coulait le verre. Le hameau du Crozot comprenait alors une vingtaine de "feux" ou "meix".

                                                                                                                                  En 1781, François Ignace de Wendel (1741-1795, seigneur de Hayange, en Moselle),
                                                                                                                               recherche un site pour construire une fonderie susceptible d’alimenter en fonte les Forges

                                                                                                                                   de l’Indret (Loire-Atlantique) dont il est propriétaire. Rejoints par Pierre Toufaire
                                                                                                                               (1739-1794, architecte), ils dressent les plans et réalisent à proximité de la Charbonnière,

                                                                                                                                  la plus grande usine métallurgique d’Europe continentale, dotée de hauts-fourneaux.
                                                                                                                               La première gueuse sera coulée le 11 déc.1785. En 1786 la décision est prise de transférer
                                                                                                                               dans la baronnie de Montcenis la "Manufacture de Cristaux de la Reine", jusqu’alors
                                                                                                                               située dans le domaine royal du parc de St Cloud à Sèvres. Un acte royal du 10 nov.1786
                                                                                                                              réunit dans un même ensemble industriel : les mines, les fonderies d’Indret et du Creusot,

                                                                                                                                 la cristallerie ainsi que les sites de Bouvier et Saint-Serin. François Ignace de Wendel
                                                                                                                                   en prend la direction. En 1790, Le Creuzot (officiellement orthographié "Le Creusot"
                                                                                                                                      en 1853) est érigé en commune de 485 hectares, largement rurale et constituée
                                                                                                                                    de quelques hameaux accolés au domaine royal et industriel. En 1794, suite à la
                                                                                                                                    Révolution, les Établissements sont réquisitionnés par le Comité de salut public.

                                                                                                                                               L’ancien village du Creusot (1) est transformé par l’installation des usines Schneider.
                                                                                                                                                On distingue les hauts-fourneaux (2) ; la forge (3) ; les ateliers de construction (4).

                                                                                                                                         C’est l’un des premiers centres de sidérurgie (production d’acier et de fonte) et de métallurgie
                                                                                                                                              (transformation des métaux). La famille Schneider qui vit au château de la verrerie (5)
                                                                                                                                               organise tous les aspects de la vie des ouvriers : logement dans les cités ouvrières (6),
                                                                                                                                                  éducation, soins médicaux, achats, loisirs. - Lithographie d’après l’aquarelle
                                                                                                                                                    de Philippe Trémaux, Le Creusot en 1847 (écomusée du Creusot-Montceau).

    Deux industriels anglais vont entreprendre un important agrandissement de la fonderie, la construction d’une forge, la reconstruction de quatre hauts-fourneaux et la construction de la cité
     ouvrière de la Combe des mineurs. L'on parviendra enfin en 1826 à produire une fonte de qualité. En 1826, la cristallerie séparée de l'ensemble industriel, sera reprise par les cristalleries

    de Baccarat et de Saint-Louis et définitivement fermée au 1er novembre 1832. En 1836, sur la base d'un montage financier, Adolphe et Eugène, les fondateurs de la dynastie

              Schneider se portent acquéreurs de tous les établissements du Creusot, commence alors plus d'un siècle de domination de cette famille sur la ville.

  Durant la période d'occupation allemande de 1939 à 1943, le site et la ville vont subir de lourd et désastreux bombardement par les aviations anglaises et américaines,
le bilan humain et matériel est catastrophique, et dès la fin du conflit, Charles Schneider ayant entrepris la reconstruction, va faire accéder son entreprise aux technologies

  nouvelles, notamment avec l'entrée dans le secteur nucléaire, l'entreprise va devenir un holding et s'exporter. Suite au décès de Charles, l'entreprise des Schneider n'est

   plus la même, et devient le groupe Creusot-Loire en 1970. Depuis 1973, suite aux difficultés financières et aux mouvements sociaux, la plus grande partie de l'usine
           disparaît. Saigné à blanc par le dépôt de bilan de Creusot-Loire en 1984, le Creusot a cependant réussi à dépasser cette période sombre de son histoire :

   la plupart des activités historiques ont été reprises par différents grands groupes mondiaux. De plus, d'importants efforts ont été menés pour diversifier les activités,

                                                           de sorte qu'aujourd'hui le site industriel ne comporte plus aucune friche.

                    Le "Château de la Verrerie", au cœur d'un vaste parc paysager, avec au premier plan les fours de l'ancienne cristallerie.- depuis 1973 : "Écomusée du Creusot-Montceau".

   Manufacture de Cristaux, devenue "Château de la Verrerie" : le bâtiment, inutilisé, est vendu, en 1837, aux frères Schneider qui entreprennent des transformations en 1847, pour en faire
      la résidence familiale durant plus d'un siècle. Le bâtiment construit en 1786, suivant les plans de Barthélemy Jeanson (1760-1828, architecte), est transformé en 1847 puis remanié en

"château de la Verrerie" entre 1903 et 1912 par Ernest Sanson (1836-1918, architecte) et le parc par les paysagistes Henri Duchêne (1841-1902) et son fils Achille (1866-1947). Il s'agit d'un vaste
 bâtiment en U formé d'un corps principal et de deux ailes en retour d'équerre. La partie centrale du corps principal, comporte un étage attique. Au centre, un avant-corps se détache en légère
avancée. Composé de trois travées, il est couronné d'un fronton sculpté aux armes de France et d'Autriche. Des trophées d'armes datés du XIXe siècle flanquent les toits de cette partie centrale.
Les ailes possèdent également en leur centre un avant-corps de trois travées couronné d'un fronton avec oculus. La cour est limitée par un corps de passage et par deux constructions coniques,

             couvertes de tuiles plates, qui abritaient les fours et qui furent transformées, l'une en théâtre, l'autre en chapelle puis, à partir de 1974, en galerie d'art et salle d'exposition.
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