Page 4 - Journal Culturel de Metz - 2017-03
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Fiche technique : Malte - 22/04/1998 - série commémorative : Fêtes et Festivals
EUROPA (C.E.P.T. 1998) - Régate du 8 septembre - course de Luzzus
Création : Frank ANCILLERI - Impression : Offset - Support : Papier gommé - Couleur : Polychromie
Format : H 33 x 27 mm - Dentelure : peigne 14 - Faciale : 16 c (Maltais) - Filigrane : Croix de Malte
Fiche technique : Malte - 09/07/2015 - série patrimoine : EUROMED POSTAL - bateaux typiques
de la Méditerranée - Firilla (bateau maltais)
Création : Malta Post - Impression : Offset - Support : Papier gommé - Couleur : Polychromie
Format : H 41 x 30,5 mm - Dentelure : peigne 14 - Faciale : 3,59 €
Philippe de Villiers de l'Isle-Adam (1464-1534)
Grand Maître de l'Ordre des Hospitaliers
de Saint-Jean de Jérusalem (fondé le 15 fév.1113)
prend possession de l'île de Malte, le 26 octobre 1530
par René Théodore Berthon (1776–1859, peintre
1839, salle des Croisades, Palais de Versailles).
Au cours du XVe siècle et au début du XVIe siècle,
la puissance ottoman fait peser une nouvelle menace
musulmane sur les îles. Une première attaque a lieu dans
le Grand Port, à Birgu en 1488. Mosta est saccagée en
1526. C'est dans ce contexte que le 24 mars 1530,
Charles Quint cède à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem
la possession de l'archipel de Malte, dépendance du
royaume de Sicile, ainsi que la place de Tripoli occupée
par les Espagnols depuis 1510 (un des gouverneurs de
Tripoli sera le futur grand maître de l'ordre Jean Parisot
de La Valette (1494-1568, Grand Maître en août 1557).
Il est particulièrement connu pour avoir soutenu face
aux Ottomans le Grand siège de Malte de 1565
et avoir fondé et donné son nom à l'actuelle capitale
de la République de malte, La Valette.
Philippe de Villiers de l'Isle-Adam à Malte (1530) Le Grand siège de Malte du 18 mai au 11 sept. 1565
Carte du Grand siège : peinture d'Egnazio Danti, XVIe siècle, pour le pape Grégoire XIII (galerie des cartes géographiques du musée du Vatican). Au centre, la péninsule de Xiberras,
dont la colline est occupée par l'artillerie turque - À l'extrémité de la péninsule, le fort Saint-Elme en forme d'étoile, toujours tenu par l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem - Sur la droite,
de l'autre côté de la baie de Marsa, se trouve le château Saint-Ange (marqué par une grande bannière) relié à la cité de Birgu. - Sous Birgu, dont ils sont séparés par la crique des galères,
Senglea et le fort Saint-Michel également tenus par les chevaliers. - Au-dessus de Birgu, la péninsule de Kalkara où les Turcs installent une batterie.
En bas à gauche, un encart montre le plan de La Valette - appelée ici Melita, nom latin de Malte - et le fort Saint-Elme.
La fondation de La Valette : en 1566, à la suite du Grand siège, le Grand Maître fait reconstruire le fort Saint-Elme, détruit durant les combats de juin 1565,
et, juste à côté, sur le mont Xiberras, une ville nouvelle qui est baptisée de son nom "Humilissima Civitas Valettae" (La Valette). Jean de La Valette décède le 21 août 1568.
Il est enterré dans la crypte de la co-cathédrale Saint-Jean de La Valette. – Ecu : "Plus quam valor, valet Valette" (Valette au service de la valeur absolue)
Croix de Malte (1530 à 1798) : croix blanche à huit pointes sur fond rouge
(depuis 1496, en remembrance, ou mise en mémoire, des huit Béatitudes)
Jean La Valette, 48e Grand Maître Jean de la Valette - Parisot. : "Ecartelé, aux 1 et 4, de la Religion ; Un des premiers plans de F. Laparelli
aux 2 et 3 parti de gueules à un gerfaut d’argent, qui est de la Valette,
et de gueules à un lion d’or, qui est de Morlhon".
Armoirie : La Vallette (Città Umilissima) – Lion d'or de la famille de Morlhon
La ville fut conçue par le célèbre architecte et ingénieur militaire italien Francesco Laparelli da Cortona (1521-1570), assistant de Michelangelo
di Lodovico Buonarroti Simoni (Michel-Ange, 1475-1564, peintre, sculpteur). Envoyé par le pape Pie V (pape 1566 à 1572) - qui a participé partiellement
au financement de sa construction -, la tâche initiale de l'architecte était d'inspecter et de faire un rapport sur l'état des fortifications de l'île après le siège.
Dans son rapport, il recommanda de construire une nouvelle ville fortifiée dans
la péninsule de Xiberras. Afin de récolter suffisamment de fonds, les chevaliers
déposèrent une requête auprès des cours européennes. En raison de la défense héroïque des
chevaliers contre les assaillants turcs, les fonds furent facilement débloqués.
Pour le reste de l'Europe chrétienne, l'île de Malte fortifiée correctement signifiait
un rempart de protection supplémentaire contre les Ottomans.
La conception de Laparelli marqua un tournant significatif par rapport à la structure
médiévale traditionnelle des villes puisqu'il opta pour un agencement en quadrillage.
Ainsi construite, l'air de la mer pourrait circuler librement dans les couloirs de la ville,
rendant la vie de ses habitants plus supportable durant les longs mois d'été.
Les larges marches des escaliers de La Valette ont une particularité : elles avaient été conçues
pour le passage des chevaliers vêtus d'imposantes armures. Par la suite, l'architecte maltais
Girolamo Cassar (1520-1592) poursuivit la construction de la ville, en se focalisant
sur les bâtiments. Après un bref séjour en Italie, Cassar entreprit la construction de plusieurs
bâtiments, notamment les Auberges pour chacune des langues de l'ordre.
Un peu comme des ambassades, elles prirent le nom des différentes langues
ou nationalités composant l'ordre et servaient d'habitation secondaire aux chevaliers.
L'Ordre est expulsé de Malte en 1798 par Bonaparte (1769-1821), lors de la campagne
d'Egypte (prise de Malte, 10 et 11 juin), et se place sous la protection de Paul Ier de Russie
(empereur, 1796-1801). Mais la crise qui suit, aboutit à l'éclatement en Ordres concurrents.
Plan de la ville de "Malthe", avec ses forts et fortifications en 1723, par Guillaume Danet
Durant 268 ans de présence, l’Ordre des Chevaliers de Saint-Jean a profondément marqué Malte de son empreinte, ne serait-ce qu’en constituant un patrimoine
architectural considérable. En 1800, la marine royale britannique, aidée par des combattants maltais, fait capituler la garnison française laissée sur place,
qui s’est retranchée derrière les remparts de La Valette. Le Royaume-Uni prend ainsi pied sur l’archipel, et se garde bien de le restituer à son peuple.
Dans le Traité de Paris signé avec la France en 1814, il veille à faire entériner le rattachement à son empire de cette conquête stratégique en Méditerranée.
Ce n’est qu’en 1964, soit 164 ans plus tard, que la longue page de la souveraineté de Londres sur les îles se tourne quand Malte obtient son indépendance.
Le nouvel état devient membre du Commonwealth, et il maintient à sa tête, de façon honorifique, au monarque britannique,
une allégeance à la couronne qui est définitivement rompue en 1974, à la proclamation de la République de Malte, dans sa capitale, La Valette.