Page 13 - Journal Culturel de Metz - 2014-06
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23 juin : Jean Jaurès (1859-1914), orateur, philosophe et ardent défenseur de la Paix…

                         Jean Jaurès, né le 3 septembre 1859 à Castres (81-Tarn) a combattu la guerre, jusqu’à son dernier souffle.
           Son assassinat, à Paris, le 31 juillet 1914, donne le signal de l’inéluctable : le 3 août, l’Allemagne déclare la guerre à la France, l'Europe s'embrase
                 et le monde bascule dans les horreurs de la Grande Guerre. Jaurès, qui avait redouté la violence, devient le "martyr de la paix".

               Jean et son frère Louis (1860-1937), passent leur enfance et adolescence
                dans la ferme familiale du "domaine de La Fédiale" près de Castres.

          Agrégé de philosophie, Jean débute sa carrière politique comme député républicain,
           mais adhère définitivement au socialisme (1893) après la grande grève des mineurs
        de charbon de Carmaux (Tarn 1892-1895), et celle qui toucha la verrerie, laquelle dépendait
         de l'industrie charbonnière (les verreries d'Albi seront autogérée, avant de devenir une SCOP).
                Carmaux, est par la suite demeurée une ville symbole du socialisme,
         Jaurès y étant réélu lors des législatives de 1902 portant le "bloc des gauches" au pouvoir.
              Il devient le premier président du Parti socialiste français de 1902 à 1905.
                  Jean Jaurès, député socialiste français, debout sur un wagon, parle aux mineurs
                           de Carmaux en 1895 (image extraite d'un livre d'histoire de 1957)


       De 1894 à 1906, durant l'affaire du capitaine Alfred Dreyfus (juif alsacien - 1859-1935), il prend la défense de celui-ci et pointe l'antisémitisme dont il est victime.
                           En 1904, Jaurès fonde le quotidien "L'Humanité", quotidien socialiste, qu'il dirige jusqu'à sa mort.
                    Le 9 déc. 1905, il est, avec Aristide Briand (1862-1932), l'un des rédacteurs de la loi de séparation des Églises et de l'État.
                 La même année, il participe à la création de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO), dont il est l'acteur principal,
           unifiant ainsi le mouvement socialiste français. Ses positions réformistes lui valent toutefois l'opposition d'une partie de la gauche révolutionnaire.
                          Dirigeant politique important, il engage le dialogue avec les syndicalistes révolutionnaires de la CGT.
                                    En 1914, la SFIO rassemble 17 % des voix et obtient 101 sièges de députés.
                                  Fiche technique : 30/07/1936 - Retrait : 27/09/1937 - Jean Jaurès (1859 – 1914)
                                  homme politique français, né à Castres (81-Tarn) - 22 ème  anniversaire de sa mort.

                                         Jean Jaurès : à la tribune et buste du grand tribun politique
                                    En fond : la partie avant du bureau du Président de l'Assemblée Nationale,
                                     symboles d’égalité républicaine – buste de Jaurès, encadré d’enseignes
                                            surmontés du coq gaulois, symbole de la vigilance.

                   Création : René GREGOIRE - Gravure : Jules PIEL
        Impression : Taille-Douce rotative - Support : Papier gommé - Couleur : Brun-rouge
              Format : H 40 x 26 mm (36 x 22) - Dentelure : 13 x 13 Faciale : 40 c
                   Présentation : 50 TP / feuille - Tirage : 15 000 000

            Création et gravure : Achille OUVRE - Impression : Taille-Douce rotative
         Support : Papier gommé - Couleur : Outremer - Format : H 40 x 26 mm (36 x 21)
       Dentelure : 13 x 13 - Faciale : 1,50 f - Présentation : 50 TP / feuille - Tirage : 8 000 000

                 Assemblée Nationale Française (ancien Palais Bourbon,
                   reconfiguré en 1830, par l'architecte Jules de Joly)
                Le bureau du Président et la tribune de l’orateur exhalent,
              jusque dans leurs moindres détails, un fervent idéal démocratique.
        La structure en acajou est décorée de quatre têtes féminines en bronze strictement
          identiques, reproduites d’un projet de Temple à l'Égalité conçu par Durand
           et Thibault. Surélevé pour assurer l’autorité du Président sur les débats.
       La tribune de l’orateur apparaît elle aussi chargée de symboles républicains. Réalisée
                  en marbre griotte et blanc, elle porte en son centre
                  le célèbre relief de Lemot figurant deux allégories :

                                 à gauche : “L’Histoire, écrit le mot République” (mot qui sera effacé sous l’Empire)
                          à droite : “La Renommée, embouchant sa trompette, publie les grands événements de la Révolution”.
             entre ces figures : un piédestal orné de la tête du Dieu Janus, à deux têtes (symbolisant le respect du passé et la confiance dans l’avenir) porte
             un buste de la République, encadré d’enseignes militaires, surmontés du coq gaulois (à l'origine, des aigles impériaux), symbole de la vigilance.

                         Fiche technique : 14/09/1959 – Retrait : 05/03/1960 –  Centenaire de la naissance de Jean Jaurès (1859-1914)
            Création et gravure : Albert DECARIS - Impression : Taille-Douce rotative - Support : Papier gommé - Couleur : Bistre foncé (pour ne fâcher personne)
                      Format : V 26 x 40 mm (22 x 36) - Dentelure : 13 x 13 - Faciale : 50 f - Présentation : 50 TP / feuille - Tirage : 4 630 000
                                      Jaurès lutte contre la venue de la guerre les dix dernières années de sa vie.
                                     Il est très préoccupé et inquiet face à la montée des nationalismes et aux rivalités
                                    entre les grandes puissances (surtout pendant les guerres balkaniques en 1912-1913).
                                        En1910, il rédige une proposition de loi consacrée à l’armée nouvelle,
                                dans laquelle il préconise une organisation de la Défense nationale fondée sur la préparation
                                 militaire de l’ensemble de la nation. Jaurès est un cas singulier : pacifiste, mais passionné
                                  par la défense, par la stratégie militaire, et qui inspirera, au titre de la "Nation armée",
                                   le vietnamien Ho Chi Minh ! Ainsi, dans le livre à l’origine de sa proposition de loi,
                                 il préconise la constitution d’une armée défensive, de milices, entraînée dans le monde civil,
                                      liée à la nation, le contraire de l'armée de caserne qui sera d'abord défaite.
                                  L'année 1914 semble relancer les espoirs de paix : la guerre dans les Balkans est finie,
                                             les élections en France sont un succès pour les socialistes.
                                 Mais l'attentat de Sarajevo le 28 juin 1914 et l'ultimatum autrichien à la Serbie du 23 juillet

                                            1914 relancent les tensions entre les grandes puissances.

              Jaurès tente d'infléchir, dans un sens favorable à la paix, la politique gouvernementale. Il rappelle le mot d'ordre de grève générale décidé

         par l'International ouvrière en cas de déclenchement de la guerre. Anticolonialiste, pacifiste, il s’insurgea contre l’entrée en guerre de la France en 1914.

         Son pacifisme le fait haïr des nationalistes. Pendant la journée du vendredi 31 juillet 1914, il tente, d'abord à la Chambre des Députés, puis au ministère des
        Affaires étrangères, de stopper le déclenchement des hostilités. En fin d'après-midi, il se rend à son journal pour rédiger un article, qu'il conçoit comme un
        nouveau "J'accuse". Avant la nuit de travail qui s'annonce, il descend avec ses collaborateurs pour dîner au Café du Croissant, rue Montmartre. Vers 21 h 40,
           un étudiant nationaliste déséquilibré, Raoul Villain (1885-1936), tire deux coups de feu par la fenêtre ouverte du café et abat Jaurès à bout portant.
        Cet assassinat facilite le ralliement de la gauche, y compris de beaucoup de socialistes qui hésitaient, à "l'Union sacrée". La grève générale n'est pas déclarée.
                              Le 29 mars 1919, le meurtrier de Jaurès est acquitté, dans un contexte de fort nationalisme.
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