Page 6 - Journal Culturel de Metz - 2014-02
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Froment du Léon - classée "laitière" (en couverture du carnet)
Le berceau de la race : les Côtes d'Armor (22) entre Paimpol, Etables-sur-mer et St-Brieuc. Du type bovin breton, est sélectionnée progressivement
une population à robe blonde ou froment et à robe rouge (future pie rouge des plaines), plus grande que la variété de l’intérieur des terres. La race est génétiquement
proche des races des îles Anglo-Normandes : la Jersiaise, dont elle serait cousine, et la Guernesey, dont elle serait une ancêtre (ou l’inverse, on ne sait pas exactement).
On parle de race « Léonarde » ou « Léonnaise ».
Tête fine et expressive, plutôt longue - les cornes en croissant relevé
les muqueuses et museau clairs - le fanon peu développé
la robe zain froment, clair ou foncé et parfois pie
le tronc allongé et un dos étroit - membres fins et courts
La femelle : hauteur au garrot de 120 à 130 cm et poids moyen de 500 kg.
Une vache très douce et docile, appelée "vache à madame" ou "vache des châteaux" car particulièrement appréciée des châtelains à l’époque.
Rusticité, très bonne adaptation au plein air. Un lait particulièrement riche et de qualité : richesse en bêta-carotène à l’origine de la couleur du beurre "bouton d’or",
presque orange. Forte teneur en acides gras, grande taille et quantité de globules gras donnant une excellente teneur de crème.
Bretonne Pie Noir - classée mixte "laitière" et "viande"
Le berceau de la race : Finistère (29) et Morbihan (56). Elle est arrivée en Bretagne depuis la plus haute antiquité, au point qu'elle a longtemps été considérée
comme autochtone. Les sources les plus anciennes signalent des bovins noirs ou pie noirs dans le Sud de la péninsule bretonne : Auray et Quimper.
Ses origines lointaines l'apparenteraient aux races anglaises du Kerry, du Devon, d'Ayr, de Jersey et de Guernesey.
Le nom local est "Morbihannaise" ou "Bretonne pie de la lande".
Tête fine et expressive - les cornes en lyre ou en croissant
sont tournées vers l'avant - les muqueuses noires - la robe est pie noir
(le noir dominant sur le blanc) avec des taches bien délimitées
le tronc allongé et dos étroit membres fins et courts, articulations bien
dessinées la mamelle souple et développée, de couleur rose.
La femelle : hauteur au garrot de 117 cm et poids de 350 à 450kg.
(l'une des plus petites vaches de race française)
Facilité de vêlage, fertilité, qualités maternelles, longévité - qualités de rusticité : qualité et solidité des aplombs, résistance aux maladies,
adaptation aux conditions difficiles et aux amplitudes thermiques - très bonne adaptation aux ressources disponibles - lait riche et hautement fromageable,
à l’origine d’une grande variété de produits typés : gwell, tommes, caillés lactiques, yaourts et fromage blanc, beurre...
Armoricaine - classée mixte, "laitière" et "viande"
Le berceau de la race : Nord Bretagne, vers 1840. Des éleveurs ont utilisé des taureaux de race britannique Durham (Shorthorn). Ils sont séduits
par l'augmentation de gabarit des veaux obtenus par le croisement avec la race locale "Froment du Léon". La mode de ces croisements gagne ensuite
l'intérieur des terres où la race se métisse avec la "Pie rouge de Carhaix" (ou "Bretonne pie rouge"). De ses ancêtres, l'Armoricaine a gardé la rusticité
des races bretonnes, mais elle doit son format à l'influence de la race britannique. Elle devient une race de Bretagne centrale (Monts d'Arrée, Pontivy, Loudéac)
où elle élimine la "Bretonne Pie Rouge" par absorption, le Sud étant dévolu à la Bretonne Pie Noir et le Nord à la Froment du Léon.
Au début du XXème siècle, les éleveurs de cette race métisse se fédèrent, ils nomment leur vache "Armoricaine" et aboutissent à l'ouverture d'un registre généalogique.
Tête courbe, à front large et joues fortes - les muqueuses sont claires
les cornes en croissant ou en crochet, sont tournées vers l'avant
sa robe est rouge (entre marron foncé et rouge acajou) avec quelques taches
blanches, surtout sur le ventre et les pattes - dessus droit, hanches très larges
et saillantes - bout de la queue, blanc - mamelle souple et développée,
de même couleur que le corps.
la femelle : hauteur au garrot de 130 à 140 cm et poids de 600 à 700 kg
L’Armoricaine est une vache rustique, de forte identité régionale et de taille moyenne. Elle peut être conduite en vache allaitante
et c'est une vache docile, qui s’engraisse très bien - la qualité de sa viande est reconnue.
Béarnaise - classée mixte, "laitière" et "viande"
Le berceau de la race : la vache est présente depuis des temps immémoriaux en Béarn, Oloron-Ste-Marie, les vallées d’Aspe et du Lourdios.
Elle figure sur le blason et le drapeau du Béarn et au XIIIème siècle la monnaie du Béarn "la baquette" fut même frappée à son effigie.
Blasonnement du Béarn
"D'or aux deux vaches de gueules, accornées, colletées et clarinées d'azur, passant l'une sur l'autre"
"Sur fond jaune doré, deux vaches rouges aux cornes, au collier et à la cloche bleue"
Fiche technique : 25/06/1951 - retrait : 17/10/1953 - Série (Vème), blasons des provinces françaises, le Béarn
Dessin : Robert LOUIS - Gravure : Jules PIEL - Impression du 16 mai 1951 au 27 février 1953 :
Typographie rotative, sur 2 cylindres - Support : Papier gommé - Couleur : Outremer, Carmin, Jaune foncé
Format : V 20 x 24 mm (17 x 21) - Dentelures : 14 x 13½ - Valeur faciale : 1f - Tirage : 87 330 000
L'origine de la présence de deux bovidés sur le blason remonte à nos ancêtres, les Vaccéens. Ce peuple celte vivait au Nord du Douro, un fleuve espagnol.
Soumis par les Romains en 100 avant J. C., les Vaccéens furent ensuite poussés vers la France par les Wisigoths. Destination le pied des Pyrénées,
sur les futurs territoires de Navarre, Nord-Aragon, Béarn et Bigorre. Le peuple ibérique emmena dans ses bagages ses us, ses coutumes, ses traditions.
Et, comme leur nom l'indiquait, les Vaccéens vouaient une attention particulière aux "vaches sacrées". Ce culte devint un tel symbole, que Louis le Pieux,
roi d'Aquitaine de 781 à 814, le perpétua au moment de transformer le Béarn en vicomté héréditaire. L'image de deux vaches fut conservée sur le blason.
La Béarnaise est issue de l’ancienne race "Blonde des Pyrénées".
Elle a donné aux béarnais leur cri de guerre "BIBA LA BACA"
Tête courte, à front large - muqueuses et tour des yeux claires
des cornes vrillées, très longues, en forme de lyre
une robe allant du froment clair presque blanc au froment vif
elle est charpentée, avec un aplomb solide et un avant-train puissant
elle a des membres fins et courts, mais un pied sûr de montagnarde
y compris en terrain accidenté.
la femelle : hauteur au garrot de 130 à 135 cm et poids de 550 à 600 kg

