Page 1 - Journal Culturel de Metz - 2014-02
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LORRAINE Journal P H I L A T É L I Q U E et C U L T U R E L METZ
AMICALE PHILATELIQUE de METZ
Février et début Mars 2014
Le calendrier des Émissions Philatéliques de Phil@poste propose plusieurs parutions
dont la vente anticipée correspond au mois précédant la vente dans les bureaux postaux.
Pour la parution et le contenu du journal, j'essaie d'en tenir compte suivant les informations disponibles.
17 février : Buste en marbre, appelé "Buste de Jules César" à Arles (13-Bouches-du-Rhône)
Arles dérive d’Arelate, origine celtique signifiant le "lieu situé près de l’étang", des terrains marécageux entourant la cité.
Durant l'âge du fer (VIIIe au IIe siècle av. J-C.), Arles constitue l'un des principaux oppidum de la période celto-ligure.
En 46 av. J.C, Jules César fonde une colonie sous le nom de "Colonia Iulia Paterna Arelate Sextanorum".
Des vétérans romains de la VIe légion conduits par le général Tibérius Claudius Néro, peuplent désormais l'ancienne Arelate.
Blason d'Arles : "D’azur au léopard accroupi d’or, la queue remontant entre les jambes,
la patte dextre élevée tenant un labarum de Constantin du même chargé d’une inscription de sable CIV.AREL"
Le passé romain de la cité est rappelé par l’étendard tenu par le lion en souvenir de la fondation de la colonie en 46av. J-C.
et par l’inscription "CIVitas ARELatensis" évoquant l’époque de Constantin 1er qui fit d’Arles une des capitales de l’Empire.
C’est le premier âge d’or de la "petite Rome des Gaules" qui deviendra un grand centre religieux aux premiers temps de la Chrétienté.
De cette période, le blason de la ville a gardé le monogramme du Christ "XP" au sommet de la bannière portée par le lion. Enfin avant de perdre son autonomie
en 1251, Arles s’était rapproché de Venise. Le lion d’Arles aurait donc pour origine le fameux lion de Saint-Marc, emblème de la Sérénissime.
Blasonnement d'Arles Musée de l'Arles antique, dit "musée bleu" Découverte de P.Giustiniani - Photo - C.Chary
Le musée départemental "Arles antique", dit musée bleu, est un musée construit à Arles et inauguré le 25 mars 1995, dans un bâtiment moderne conçu
par l'architecte Henri Ciriani, sur la presqu'île où se trouvait l'ancien cirque romain pour abriter les collections archéologiques particulièrement riches de la ville.
Une exposition "César, le Rhône pour mémoire" s'est déroulée au musée du 24/10/2009 au 02/01/2011, pour faire découvrir au public,
vingt ans de fouilles subaquatiques dans le lit du Rhône à Arles et en particulier dans le quartier de Trinquetaille (fouilles toujours en cours)
Quartier portuaire, sur la rive droite du Grand Rhône, face au port d'Arles, dans l'antiquité, il porte le nom de "duplex Arelat" (Arles la double)
et les consuls d'Arles, étaient Seigneurs de Trinquetaille.
Les origines de cette richesse locale : les voiliers et galères venant de l'ensemble du bassin méditerranéen, déposaient leurs cargaisons,
qui étaient redistribuées par les voies navigables du Rhône, de la Saône et de la Moselle dans les provinces du Nord-Est de l'Empire Romain.
Dans un ouvrage des années 380-390, sur les 17 villes les plus importantes de l'Empire, le poète Ausone (Burdigala "Bordeaux"309/310, décédé en 394-395)
parle des deux ports sur le Rhône :"Ouvre, Arles, douce hôtesse, ton double port, Arles, petite Rome gauloise, voisine de Narbonne et de cette Vienne
qu'enrichissent les colons des Alpes. Tu es coupée par le cours impétueux du Rhône au milieu duquel un pont de bateaux forme une place où tu reçois
les marchandises du monde romain. Tu ne le retiens pas et tu enrichis les autres peuples et les autres villes que possèdent la Gaule et le vaste sein de l'Aquitaine"
Ar le s e t Trinquetaille, relié par le "p on t d e b a te a ux " su r l e Gra n d R h ôn e à la f in d u H au t -Em pi re (maquette au 1/100e, conçue par D. Delpallilo,
avec l'aide du Département des Recherches Archéologiques Sous-Marines et P. Rigaud ; réalisée par Denis Delpallilo.
Les ponts de bateaux sont des ouvrages d’art complexes, commentés par de nombreux auteurs antiques.
Le quartier de Trinquetaille, se situe entre les deux bras du Rhône, et face à la ville d'Arles.
Arles est un exemple rare puisqu’elle possède un pont de bateaux permanent, alors qu’il s’agit d’édifices provisoires utilisés le plus souvent à des fins militaires.
Cet ouvrage est constitué de bateaux fluviaux de type "ponto", c’est à dire à proue très relevée, qui sont ancrés fermement dans le fleuve et attachés,
pour les quatre premiers de chaque côté, à deux bittes d’amarrage maçonnées. Un platelage de fortes poutres maintient la cohésion des barques
et reçoit le tablier. Aux extrémités deux pont-levis assurent une liaison souple avec les culées en pierre afin de permettre le passage des navires de faible
tonnage qui peuvent remonter le Rhône de la mer jusqu’à Lyon. La présence du pont amène une rupture de charge : les marchandises qui descendent
le fleuve sur des péniches sont transbordées sur des navires de mer, et inversement, celles remontant de la Méditerranée sur des navires trop gros sont
transférées sur des navires adaptés à la navigation fluviale. L’importance des vestiges trouvés dans le fleuve montre que l’activité du port était intense.

