Page 4 - Le Baudet mars 2025
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"Le Baudet" Bulletin mensuel du Club Philatélique Ardennais                                 mars 2025         N° 503
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                  Notre rubrique : Le coin du Pro et ou du Spécialiste


                                        Motos emblématiques wallonnes



         Bien que la grande majorité des motards roulent en asiatiques, américaines, anglaises, italiennes ou
       encore allemandes, la Belgique a produit de nombreuses motos à la réputation internationale. De la fin
       du 19 ème  siècle jusqu'aux années 1970, le bassin liégeois a produit des motos d'une qualité exception-
       nelle. Épicentre d'une production en plein essor où chaque modèle apporte son lot d'innovations, notre
       région bénéficie durant des décennies d'une renommée mon-
       diale. Et ce succès n'est pas dû au hasard. Dès la fin du 18 ème
       siècle, le bassin liégeois fait partie des premiers territoires
       d'Europe à être touchés par la Révolution industrielle. Les
       ingrédients y sont réunis pour opérer une transition écono-
       mique radicale : main-d'œuvre considérable, efficace et peu
       chère, matières premières abondantes ou encore maîtrise
       technique des ingénieurs et mécaniciens. Déjà riche d'une
       tradition de plusieurs siècles dans la métallurgie et l'armure-
       rie, la région, et plus particulièrement Herstal, profite de ce
       contexte propice à l'essor de la fabrication de vélos d'abord,
       et de motocycles ensuite.


       Du vélo à la moto En 1817, le baron Karl Drais invente la draisienne en améliorant des prototypes
       plus anciens. Ce simple deux-roues en bois propulsé par les jambes ne cesse d'évoluer et de gagner en
       popularité. Constamment amélioré, notamment par l'ajout d'un pédalier en 1861 par le français Pierre
       Michaux, le vélo connaît un développement extraordinaire à la fin du 19    ème  siècle. Plus abordable
       qu'un cheval et de plus en plus maniable, il plaît tant aux ouvriers pour leurs déplacements quotidiens
       qu'aux bourgeois y trouvant un nouveau type de loisir. De nombreux armuriers et entrepreneurs lié-
       geois saisissent rapidement l'opportunité d'en fabriquer, à l'image des marques Bovy ou Légia. En
       1892, Saroléa produit « le cycle Royal Saroléa » pour la Cour de Belgique. Quatre ans plus tard, la
       FN propose « l'acatène », qui ne possède pas de chaîne de transmission. Les vélodromes fleurissent
       un peu partout, notamment au parc de la Boverie à Liège. Évolutions technologiques, dont l'invention
       du moteur deux temps en 1860 par le belge Etienne Lenoir, permettent la création des premiers proto-
       types de vélocipèdes motorisés. Beaucoup de petits entrepreneurs liégeois se lancent alors dans
       l'aventure au tournant du 20 ème  siècle : Antoine, Bovy, Brondoit, Eole, Légia, Marck, Mineur, Mi-
       nerva, Phénix, Pieper, Piedboeuf, Pirson, Raskin, ou encore Spring. Ils proposent des véhicules inno-
       vants tantôt vendus en nombre, tantôt seulement produits en quelques exemplaires, quand certains se
       limitent même au seul prototype. Malgré leurs grandes qualités, la plupart ne résiste pas aux consé-
       quences économiques de la Première Guerre.
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