Page 26 - delcampe-magazine-34
P. 26
Timbres du monde
20 juillet 1935 : Sept Iles – Saint-Pierre paquebot amarré dans le port de
Belle matinée pour cette étape d’une Cartwright. Quelques manœuvres ha-
heure et demie en direction du nord. Ils at- biles et le Leiv Eiriksson amerrit près de
tendent pendant une journée l’arrivée du ce mastodonte des mers.
carburant en provenance de l’île Anticosti. En raison des vents favorables, le vol
n’a duré que 4 heures et 50 minutes au
21 juillet 1935 : Saint-Pierre – lieu des 7 à 8 heures selon les calculs de
Cartwright Solberg. À leur arrivée, ils sont contrôlés
Ils décollent peu après midi pour la par l’agent local des douanes et par le res-
dernière liaison avant la traversée de ponsable de la police avant qu’ils puis-
l’Atlantique et l’arrivée au Groenland. sent monter à bord du paquebot, invi-
Ils rencontrent des vents violents et tés à dîner par le commandant. Le len-
traversent une tempête. Ils survolent le demain, ils font le plein de carburant et
détroit de Belle Isle et aperçoivent leurs procèdent à une vérification approfondie
premières glaces dérivantes. Solberg se du moteur ainsi qu’aux opérations posta-
souvient alors qu’un marin expérimenté les (fig. 7). Ils sont prêts à partir pour un
lui avait dit à New York qu’il devait faire des parcours les plus dangereux de ce
attention au paysage autour du détroit vol. Mais les conditions météorologiques
de Belle Isle car il était inhospitalier et le au Groenland les retiennent sur place. En
détroit maudit par les îles, les rochers et effet, l’opérateur radio local est en con-
la glace dérivante. Il ne faut pas manquer tact quatre fois par jour avec la station
Cartwright car après, il n’y a rien pendant de Julianehaab. À chaque fois, on leur
4 à 500 miles. Au moment où Solberg se dit qu’il y a du brouillard à l’approche du
remémore ces paroles, il entre dans une Groenland. Ils sont ainsi cloués au sol ou
zone de brouillard. L’angoisse l’étreint, plutôt sur l’eau pendant plusieurs jours.
il essaye de voler le plus près possi- Le 27 juillet, les nouvelles en provenance
ble de la côte. Il est 17 heures et selon de Julianehaab sont bonnes et ils sont
ses calculs, il ne devrait pas être loin de prêts à décoller lorsque l’opérateur radio
Cartwright. Soudain, dans une trouée, accourt pour porter la mauvaise nouvelle.
il se trouve nez à nez avec un énorme Les conditions météo ont radicalement
changé et Solberg décide d’attendre un
jour de plus.
28 juillet 1935 : Cartwright –
Julianehaab
À 6 heures du matin, Thor Solberg et
Paul Oscanyan écoutent les dernières
informations météorologiques en prove-
nance de Julianehaab. Le temps est clair
au Groenland. Les deux hommes se pré-
parent à partir, les bagages sont montés
dans l’avion, le moteur subit une dernière
Fig. 7 - Oblitération de Cartwright du 22 juillet 1935. Affranchissement 5c tarif
voie de surface Labrador vers USA.
26 Magazine