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Timbres
dus dans le monde entier, en Europe, en Asie, en
Afrique, en Amérique du Nord et du Sud, en Australie
et dans les îles du Pacifique. Ces papillons font
des ravages majeurs au sein des cultures agri-
coles, principalement des fruits tels que les poires
et les pommes (Figure 15). Les chenilles du carpo-
capse percent un fruit dans les 24 heures suivant
l’éclosion de leurs œufs, parcourant généralement
entre 1,5 m et 3 m à la recherche d’un fruit. Bien
que les pommes soient leur source d’alimenta-
tion dominante, elles sont polyphages et se nour-
rissent d’une grande variété de fruits : poires, noix,
abricots, pêches, prunes, cerises et châtaignes.
La chenille perce le fruit jusqu’à ce qu’elle atteigne
Figure 15 - Chenille du papillon Cydia po- la chambre séminale du fruit. Là, la chenille mord
monella dans une pomme sur un cachet
fantaisie des USA 1873. dans les graines et arrête la croissance du fruit. Le
fruit mûrit alors prématurément. Pour cette raison,
les ravages commis sont très majeurs.
Le principal objectif de la vie des chenilles est
de manger - et elles sont très douées pour cela !
Mais toutes les chenilles ne sont pas nuisibles.
Certaines espèces de chenilles sont appréciées
comme sources de soie, pour l’alimentation hu-
maine ou animale, ou pour le contrôle biologique
des plantes nuisibles. Certaines chenilles sont uti-
lisées dans l’industrie. L’industrie de la soie est ba-
sée sur la chenille du ver à soie (Bombyx mori) (Fi-
gure 16). Depuis plus de cinq mille ans, l’homme
utilise de magnifiques textiles faits de soie natu-
relle provenant des chrysalides de la chenille du
ver à soie. Avant de se transformer en chrysalide,
Figure 16 - Poste entière de Roumanie 1960 avec la chenille blanche
du ver à soie. la chenille du ver à soie tisse de très longs fils ré-
sistants pour fabriquer son cocon, qui renferme
un magnifique secret : la soie.
L’importance des chenilles du ver à soie en méde-
cine est également grande. En médecine orientale,
les chenilles du ver à soie sont utilisées dans le
traitement de l’épilepsie, des rhumes et de cer-
taines maladies féminines. Elles améliorent le
sommeil, l’appétit et l’état général. Au Japon, on
a développé une méthode biotechnologique pour
obtenir de l’interféron en utilisant des chenilles de
ver à soie (Figure 17). La préparation d’interféron
Figure 17 - Chenille du papillon Bombyx
mori sur cachet spécial du Japon 1937.
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