Page 57 - delcampe-magazine-03-2022
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Timbres









        famille des Geometridae sont ainsi nommées en
        raison de la façon dont elles se déplacent, sem-
        blant mesurer la terre (le mot geometrid signifie
        «  mesureur  de  la  terre  »  en  grec)  ;  la  principale
        raison de  cette locomotion  inhabituelle est la
        non-existence de presque toutes les pattes proé-
        minentes, à l’exception de la pince du segment fi-
        nal (Figure 4). La chenille de la phalène du bouleau
        (Biston betularia), espèce tempérée, ressemble à
        un rameau, dont la couleur varie entre le vert et le
        brun. Des recherches récentes indiquent que les
        chenilles peuvent sentir la couleur de la brindille   Figure 4 – Entier postal de Finlande 1999 avec la chenille arpenteuse
        avec leur peau et adapter la couleur de leur corps   de la phalène du bouleau (Biston betularia).
        à celle du fond pour se protéger des prédateurs.
        En 2019, une chenille de papillon de nuit géomé-
        trique datant de l’époque éocène, il y a environ 44
        millions d’années, a été retrouvée conservée dans
        de l’ambre balte. Auparavant, un autre fossile da-
        tant d’environ 125 millions d’années avait été trou-
        vé dans de l’ambre libanais.                         Figure 5 – Flamme des USA 1954 avec chenille toxique de papillon
                                                             monarque.
        De nombreux animaux se nourrissent de chenilles
        car elles sont riches en protéines. Par conséquent,
        les chenilles ont développé divers moyens de dé-
        fense. Certaines plantes contiennent des toxines
        qui les protègent des herbivores, mais certaines
        chenilles ont  développé des contre-mesures qui
        leur  permettent  de  manger  les  feuilles  de  ces
        plantes toxiques. En plus de ne pas être affectées
        par le poison, les chenilles le  séquestrent dans
        leur  corps,  ce qui  les rend hautement  toxiques
        pour les prédateurs. La chenille du célèbre papil-
        lon monarque d’Amérique du Nord se nourrit de
        plantes asclépiades, dont elle tire des substances
        chimiques  toxiques  qu’elle  incorpore  dans  son
        corps (Figure 5). Ces produits chimiques protègent
        ensuite le papillon adulte en le rendant répugnant
        pour  les  oiseaux.  Les  chenilles  du  monarque
        (Danaus plexippus) se font connaître par les cou-
        leurs  dangereuses  que  sont  les  rayures  noires,
        jaunes et blanches.  Tout prédateur  qui tente de
        manger une chenille dotée d’un mécanisme de dé-
        fense agressif apprendra à ses dépens et évitera
        de futures tentatives.











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