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Timbres
famille des Geometridae sont ainsi nommées en
raison de la façon dont elles se déplacent, sem-
blant mesurer la terre (le mot geometrid signifie
« mesureur de la terre » en grec) ; la principale
raison de cette locomotion inhabituelle est la
non-existence de presque toutes les pattes proé-
minentes, à l’exception de la pince du segment fi-
nal (Figure 4). La chenille de la phalène du bouleau
(Biston betularia), espèce tempérée, ressemble à
un rameau, dont la couleur varie entre le vert et le
brun. Des recherches récentes indiquent que les
chenilles peuvent sentir la couleur de la brindille Figure 4 – Entier postal de Finlande 1999 avec la chenille arpenteuse
avec leur peau et adapter la couleur de leur corps de la phalène du bouleau (Biston betularia).
à celle du fond pour se protéger des prédateurs.
En 2019, une chenille de papillon de nuit géomé-
trique datant de l’époque éocène, il y a environ 44
millions d’années, a été retrouvée conservée dans
de l’ambre balte. Auparavant, un autre fossile da-
tant d’environ 125 millions d’années avait été trou-
vé dans de l’ambre libanais. Figure 5 – Flamme des USA 1954 avec chenille toxique de papillon
monarque.
De nombreux animaux se nourrissent de chenilles
car elles sont riches en protéines. Par conséquent,
les chenilles ont développé divers moyens de dé-
fense. Certaines plantes contiennent des toxines
qui les protègent des herbivores, mais certaines
chenilles ont développé des contre-mesures qui
leur permettent de manger les feuilles de ces
plantes toxiques. En plus de ne pas être affectées
par le poison, les chenilles le séquestrent dans
leur corps, ce qui les rend hautement toxiques
pour les prédateurs. La chenille du célèbre papil-
lon monarque d’Amérique du Nord se nourrit de
plantes asclépiades, dont elle tire des substances
chimiques toxiques qu’elle incorpore dans son
corps (Figure 5). Ces produits chimiques protègent
ensuite le papillon adulte en le rendant répugnant
pour les oiseaux. Les chenilles du monarque
(Danaus plexippus) se font connaître par les cou-
leurs dangereuses que sont les rayures noires,
jaunes et blanches. Tout prédateur qui tente de
manger une chenille dotée d’un mécanisme de dé-
fense agressif apprendra à ses dépens et évitera
de futures tentatives.
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