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Timbres
L’aventure belge dans le Donbass
vers 1900 racontée par le courrier…
Par Gilbert Rios de l’APM
Dans son édition du 19 mai dernier, le l’Empire russe de s’industrialiser en
journal belge Le Soir rappelait qu’il y a s’ouvrant à l’étranger.
déjà 130 ans, c’est-à-dire bien avant les Cockerill s’y implante dés 1886 et y
évènements dramatiques actuels que crée des sociétés mixtes dont les va-
nous connaissons, le Donbass faisait leurs d’action vont être multipliées
déjà beaucoup parler de lui en Belgique ! pour certaines par 4 en 4 ans à la
Mais à l’époque il était synonyme non Bourse de Bruxelles ; puis ce sera
pas de guerre mais d’eldorado et de Solvay et la Société Générale, épine
terre d’aventure pour les investisseurs. dorsale de l’industrialisation belge…. La
20 000 belges vivaient alors dans le sud Belgique au tournant du siècle devient
de l’Empire russe et ainsi le premier investisseur en Russie
les entreprises noir- devant la France, autre financeur ma-
jaune-rouge jouaient jeur, l’Allemagne, la Grande-Bretagne…
un rôle décisif dans à tel point que la région du Donbass
le démarrage de est considérée par certains comme
l’industrialisation la « dixième province belge » ! Sont
sur des terres de- sous capital belge, outre des industries
meurées jusqu’alors métallurgiques, des unités de produc-
essentiellement ru- tion de machines, des verreries, des
rales. A l’époque, la fabriques de matériaux de construc-
Belgique était l’une tion (ciment, briques…), des sociétés
des grandes puis- de tramways ou encore des chantiers
sances industrielles navals… Un agent français du Crédit
du monde et ses Lyonnais envoyé en mission dans la
entrepreneurs en région écrit dans son rapport : « Les
recherche de nou- Belges sont présents dans chaque sec-
veaux territoires teur et chaque lieu industriel dans le
d’expansion voyaient Donbass. » Les choses changeront au
dans le Donetz un XXe siècle, avec des pertes financières
centre d’intérêt ma- considérables pour beaucoup de petits
jeur avec ses mines épargnants qui, ayant placé leurs éco-
de charbon et de nomies dans des « emprunts russes »
fer d’exploitation ai- destinés à soutenir cette industrialisa-
sée, et la volonté de tion, ne seront jamais remboursés par
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