Page 3 - Journal Culturel de Metz - 2022-09
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07 - Pierre-Paul RUBENS (1577-1640) : "Hélène Fourment et ses enfants" - v.1635-36 / huile sur bois / V 85 x 115 cm / © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski
  Hélène Fourment (1614-1673) et deux de ses enfants : la seconde épouse de Rubens est représentée avec Clara-Johanna (1632) et Frans (1633), les enfants du peintre.
   Détail sur Hélène Fourment portant une simple robe blanche et serrant dans ses bras son fils Frans. Clara-Johanna est debout sur la gauche et tourne son regard vers sa mère

     et son frère. Un repentir (masquer ou faire apparaître des personnages) fait apparaître, entre les têtes de Frans et Clara-Johanna, les bras d'un troisième enfant, Isabelle (1635).
Certaines couleurs n'ont également jamais été totalement apposées, comme le bleu dans le coin supérieur droit qui présente des traces blanches. L'œuvre est partiellement inachevée.

    08 - Guiseppe ARCIMBOLDO (v.1527-1593) : œuvre "Les Saisons" avec "Le printemps" - v.1566 / huile sur toile / V 63,5 x 76 cm / © RMNGrand Palais (Louvre) / Jean-Gilles Berizzi
  Arcimboldo, peintre maniériste, célèbre par ses portraits suggérés par des végétaux, des animaux ou des objets astucieusement disposés, assume la fonction de portraitiste
  de cour de l’Empereur Maximilien II de Habsbourg (règne 1564-1576). S’il peint plusieurs membres de la famille impériale, il doit rapidement sa célébrité à des séries de têtes
composées représentant les Saisons, les Eléments, des métiers et des personnalités de l’époque. Chaque tableau consiste en un assemblage de végétaux, d’animaux ou d’objets

      divers qui forment astucieusement un buste et une tête, et qui doit permettre de reconnaître l’identité du sujet. La première série des Saisons fut peinte en 1563 pour
 l’Empereur, puis fut répétée à plusieurs reprises. Les Saisons adoptent les codes du portrait avec une présentation des visages de profil, alors délaissée pour les vraies effigies

    mais qui veut s’inscrire dans l’héritage des images de l’Antiquité, tels les monnaies de la Rome impériale. Suscitant d’abord étonnement et amusement, les compositions
 d’Arcimboldo cachent également un discours politique très raffiné. Un poème de Giovanni Battista Fonteo (1546-1580, poète et humaniste) offert à l’Empereur en 1569, en même
 temps qu’une série de Saisons et une autre sur les Eléments, donne la parole aux têtes allégoriques qui, chacune, révèle la puissance de l’empire dont le pouvoir s’inscrit dans
un temps infini, tout au long du cycle éternel des saisons. Celles-ci évoquent les quatre âges de l’homme : l’enfance, l’adolescence, la maturité et la vieillesse. Elles expriment

    aussi le tempérament relié à chaque saison : le caractère sanguin du Printemps, colérique de l’Eté, mélancolique de l’Automne et flegmatique de l’Hiver. Les Saisons
du Louvre se distinguent du modèle original de 1563 (Vienne, Kunsthistorisches Museum) par la nature du support, le bois étant remplacé par la toile. Le cycle présente également

               une bordure formée de guirlandes de feuilles et de fleurs autour des têtes composées qui ont été ajoutées anciennement, mais ne sont pas originales.
                        09 - Vincent VAN GOGH (1853-1890) : "Autoportrait" de 1889 / huile sur toile / V 54,2 x 65 cm / © RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Gérard Blot

  Les autoportraits de Vincent van Gogh sont un ensemble de tableaux et dessins représentant l'artiste-peintre néerlandais entre 1886 et 1889. Durant sa carrière artistique,
   il s'est représenté dans une quarantaine de peintures et dessins. Comme ces maîtres du passé, il s'observe dans le miroir sans complaisance. Se peindre soi-même n'est pas
   un acte anodin : il s'agit d'une interrogation qui, souvent, débouche sur les vertiges de l'identité. Ainsi écrit-il à sa sœur : "Je recherche une ressemblance plus profonde que celle

     qu'obtient le photographe". Et plus tard à son frère : "On dit et je le crois volontiers, qu'il est difficile de se connaître soi-même. Mais il n'est pas aisé non plus de se peindre soi-même.
      Les portraits peints par Rembrandt, c'est plus que la nature, ça tient de la révélation". Cadré en buste, l'artiste se présente en veston, et non avec l'habituelle vareuse de travail.
     Tout concentre l'attention sur le visage. Ses traits sont durs et émaciés, son regard cerné de vert paraît intransigeant et anxieux. La teinte dominante, vert absinthe et
turquoise clair, trouve son contrepoint dans sa couleur complémentaire, l'orangé feu, de la barbe et des cheveux. A l'immobilité du modèle s'opposent les courbes ondulantes

                                           de la chevelure et de la barbe, qui trouvent un écho amplifié dans les arabesques hallucinatoires du fond.

           10 - Jacques-Louis DAVID (1748-1825) : "Les Sabines" - 1796-99 / huile sur toile / H 5,25 x 3,85 m / © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Daniel Arnaudet / Christian Jean
   "Les Sabines" ou "L'Intervention des Sabines" : les Sabines arrêtant le combat entre les Romains et les Sabins : est un tableau peint par Jacques-Louis David entre 1796
   et 1799. C'est une peinture d'histoire, appartenant au courant néoclassique, elle marque une évolution dans le style de David après la Révolution, qualifié par lui-même de
   "grec pur". Par ce tableau, l'on identifie la femme du centre à Jeanne D’arc, une française qui se battait pour la liberté et ce n’est pas une coïncidence, David se plaçant en
sympathisant des révolutionnaires. Remarque : Le sujet ne représente pas "l'enlèvement des Sabines" (thème de Jean Bologne -1529-1608, sculpteur et Nicolas Poussin, 2 tableaux réalisés
  en 1634-35 et 1637-38) par les Romains. Il raconte un épisode, évoqué par Plutarque (46-125, philosophe et biographe) et Tite-Live (59 av. J-C. à 17 apr. J.-C., historien romain), qui se passe
 trois ans plus tard, quand les Sabines arrêtent le combat entre les Sabins menés par le roi de Cures Titus Tatius, et les Romains, conduits par le roi Romulus (en 745 av. J.-C.),

                 11 - Auguste RENOIR (1841-1919) : "Jeunes filles au piano" - 1892 / huile sur toile / V 90 x 116 cm / © RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
   Amateur de musique comme la plupart des impressionnistes, Renoir a souvent représenté des jeunes filles au piano. Ce sujet dérive des assemblées de musiciens peintes
  aux XVIIe et XVIIIe siècles, peut-être aussi des œuvres de ses contemporains Paul Cézanne (1839-1906), Edouard Manet (1832-1883) ou Edgard Degas (1834-1917). Il reprend
  donc un thème traditionnel, qui associe les lignes géométriques du piano droit aux mouvements ondoyants des jeunes filles. Mais il évite d’y placer trop de détails afin de
  se concentrer sur les deux figures féminines. Vue de profil, une jeune fille blonde déchiffre une partition qu’elle joue de la main droite. A ses côtés, une jeune fille brune
  penchée sur le piano suit la partition des yeux. Le tableau a peut-être été peint au domicile de Renoir, qui avait offert un piano à sa femme en cadeau de mariage en 1890.
   12 - Maurice-Quentin de LA TOUR (1704-1788) : "Portrait de la marquise de Pompadour" - 1752-1755 / - pastel avec rehauts de gouache sur au moins huit feuilles de papier bleu dont

                                 un empiècement pour le visage, collées en plein sur une toile tendue sur châssis / V 128 x 175 cm / © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Gérard Blot

   Jeanne-Antoinette a reçu une éducation soignée et s’est toujours intéressée à la vie culturelle. Vêtue d’une somptueuse robe à la française, la Marquise apparaît entourée
  d’objets d’art et de livres. Elle souhaite donc marquer sa connivence avec l’élite intellectuelle de son siècle. Détail : seule la tête dut être exécutée devant le modèle, ce qui

        explique qu'elle soit dessinée sur une feuille de papier rapporté. La Marquise est représentée ici auprès de divers attributs symbolisant la littérature, la musique,
      l'astronomie, la gravure et évoquant son rôle de protectrice des Arts. La Marquise avait profité des leçons de F. Boucher et savait graver à l'eau-forte et au burin :
 la planche gravée, à droite, avec mention : "Pompadour Sculpsit" faisant partie du "Traité des pierres gravées" (1750) de Pierre-Jean Mariette (1694-1774, graveur, historien, libraire).
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