Page 11 - Journal Culturel de Metz - 2022-09
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Le dessinateur et scénariste de bandes dessinées Thierry DUBOIS, sollicité pour cette émission, est la mémoire vivante de la mythique route Nationale 7 (N7).
 Le 21 juin 2021, il a réalisé deux collectors de 8 timbres chacun, évoquant le trajet de la Route Nationale 7, la route mythique des vacances vers le Sud, avec son lot d'embouteillages.
La route des Postes : vers 1470, Louis XI (règne 1461-1483, créateur des "relais de Poste royale "et du service des "chevaucheurs du Roi" en 1494, puis de la première "poste d'Etat" en 1477)
constitue au Nord du comté de Forez (entre Nevers et Lyon), un nouvel itinéraire qui va se substituer au chemin lyonnais de la rive droite de la Loire passant par un itinéraire
 bourguignon. La première de ces routes Postales fut celle de Paris à Lyon, lorsque le Roi s'intéressait spécialement à la succession de Provence. En 1576, Henri III (règne
1574-1589) crée l'office de "Messager Royal" et en 1584, neuf grandes routes de Poste sont à sa charge dont celle de Paris à Lyon par Moulins, La Pacaudière, Roanne, Tarare.
Sous sont règne, on comptait encore 13 passages de rivières à charge du Roi. On dénombre alors au total 252 Maîtres de Poste, dont 27 entre Paris et Lyon ; d'après "La Guide
 des chemins de France" par Charles Estienne (1505-1564), éditée en 1552. Les maisons de poste étaient établies toutes les 5 à 6 lieues (soit 24 à 28 km). Elles sont gérées par

   un Maître de poste (ou écuyer) propriétaire qui reçoit des gages, mais il est soumis à des règlements et obligations. Il a sous ses ordres des palefreniers et les postillons.
   La maison est souvent complétée par une auberge. En 1597 sous Henri IV (règne 1589-1610) et son ministre Maximilien de Béthune, duc de Sully (1559-1641, Maréchal
  et Pair de France), nommé "Grand voyer de France" (responsable des routes royales depuis mai 1599), la Poste aux chevaux s'ouvrit au public, ce qui modifia fondamentalement

                                           les conditions de circulation sur ces routes. L'action de Sully permit d'améliorer considérable leur état.

                                                                                                                               Une plaque de cocher de la Rte Nle N° 7

Façade du Petit Louvre, de style gothique et Renaissance  Quelques graffiti du XVIe siècle mis à jour (classés M.H.)      La porte d'entrée, charme de l'art italien

   Le "Petit Louvre", relais de poste : il se situe au bord de la route royale menant à Paris depuis Lyon, en passant par Moulins. Survivant probable d'un ancien relais de chasse de
Charlees III, ou de François 1er, ce relais est intimement lié à l'histoire des chevaucheurs et maîtres de postes. Son évolution architecturale peut se situer juste après la mise en place
  de la première poste. Le bâtiment domine la place sur son petit promontoire et présente une façade principale élégante formée de trois travées sur deux niveaux, plus les combles.

   Entre les deux premières travées se trouve la porte d'entrée principale, cintrée encadrée par deux pilastres et un imposte en haut-relief représentant dans une coquille, deux putti
 portant les armes royales. Trois grandes lucarnes à fermettes débordantes agrémentent une toiture monumentale très pentue et couverte de tuiles vernissées. La charpente française
  à très longs chevrons est particulièrement haute (13 m) et en forme de carène de navire en partie basse. Elle a été renforcée lors de la restauration, son plan rectangulaire est long
  de 21,5 m. Une poivrière en briques vernissées à l'avant et une grosse tour ronde à l'arrière du logis donnent élégance et volume au relais. Au cours des siècles passés, le bâtiment
 évolue et bénéficie d'affectations diverses, tout en se dégradant progressivement. La municipalité a rachetée le bâtiment vers 1954 et avec beaucoup de persévérance, l'a réhabilité.

        Les graffitis révélés lors des travaux de restauration : sur une grande partie de la construction, il a été découvert des graffitis réalisés à la sanguine, à la mine de plomb,
 ou avec un tison de bois brulé, l'on y trouve : des dates : 1534, 1537, 1538, 1743. + des noms et prénoms français, italiens ou allemands. + des pensées : "contre fortune bon cœur",
"plus pansez que dire", "vive la mort qui mugit". + des dessins : château-fort, tête de fou du Roi ; croix de Malte et latines ; Dauphin couronné et blasons. + décors peints et fresques.

                                                          Transport du courrier par la malle-charrette au XVIIIe siècle.

                                                                     Maison Morin(1420), ancien Relais de Poste.

                                                        Maison Notre-Dame : le 3 mars 1623, le Prince de Condé déjeuna
                                                           à l'hostellerie de "L'image de Notre Dame" à La Pacaudière.

12 septembre 2022 : UNESCO : 50 ans du Patrimoine mondial ; source de Résilience, d'Humanité et d'Innovation.

                                   La caractéristique la plus originale de la Convention de 1972 est de réunir dans un même document les notions
                                  de protection de la nature et de préservation des biens culturels. Elle reconnaît l’interaction entre l’être humain
                                 et la nature et le besoin fondamental de préserver l’équilibre entre les deux. Cette Convention est un traité de droit
                                international public, elle fut signée à Paris le 14 nov.1970, et elle est entrée en vigueur le 24 avril 1972. Elle concerne
                                les mesures à prendre pour interdire et empêcher l'importation, l'exportation et le transfert de propriété illicites des
                                  biens culturels. En vertu de la Convention, plusieurs organes statutaires sont créés pour superviser la réalisation
                                   des objectifs du traité. La Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel est un texte
                                juridique adopté le 16 nov. 1972 par l'UNESCO. Elle engage les États signataires à protéger les sites et les monuments

                                     dont la sauvegarde concerne l'humanité. Au 31 janvier 2017, 193 pays sont signataires de cette Convention.

                   UNESCO : le sommet des "50 prochaines années" se tiendra en novembre 2022 à Florence,

                       sous la forme d’une grande conférence spécialement consacrée à cet anniversaire. Cette conférence fera
                    méthodiquement le point sur les réflexions menées tout au long de l’année sur les cinq domaines prioritaires.
                 Les modalités probables comprennent entre autres des réunions thématiques, des tables rondes et des présentations.

               Florence, traversée par le fleuve Arno (241 km), est la capitale de la région de Toscane, en Italie.
                   En 59 av. J.-C. la cité de Florence a été fondée sur le bord de l’Arno ; la ville s’est établie sur des terres
                    abondamment fleuries de lys apparemment, ce qui correspond à la signification de l’étymologie latine
                  du mot "Florence" : "la ville des fleurs". Le lys est considéré comme "plante royale" et "reine des fleurs",
                                                       il désigne la pureté et symbolise la puissance.
                   Blasonnement : le lys de Florence (il Giglio di Firenze) est le blason depuis le XIe siècle, à base de fleur
                  de lis de gueules florencé (rouge) sur écu à champ argent (blanc), de la ville de Florence (Florentia, la Ville
                                de la fleur). L'emblème n'est donc pas un "lis", mais en réalité un "iris" horticole.
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