Page 4 - Journal Culturel de Metz - 2022-05
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En 2022, ce sont les "Mythes et Légendes" qui sont mis à l'honneur, avec pour la France, la légende de la "Fée Mélusine".
Le récit fictif dans les légendes, mythes, contes et fables, est le plus souvent d'origine orale et fait appel au merveilleux. Une légende est fortement liée
à un élément clé, ceci est précisé et se concentre sur un lieu, un objet, un personnage, une histoire, etc. Au fil du temps, la légende peut évoluer en mythe
pour les sociétés futures, car elle perd en précision et gagne en fantaisie et en amplification, et s'oriente vers du mystique.
Les notions de mythe, de légende, de conte et de fable sont souvent confondues. Le mythe renvoie à une histoire inventée, pour fonder des croyances dans
un monde divin. Les légendes proviendraient de pensées humaines primitives, de restes de religions et cultures élémentaires. La théorie astrale ou naturaliste
considère les contes et les légendes étiologiques comme divinisant les grandes manifestations de la nature. La théorie mythologique est avancée par les frères
Grimm (Jacob 1785-1863 et Wilhelm 1786-1859, conteurs, philologues, mythographes) qui attribuèrent la création des contes à l'enfance préhistorique
de la patrie, à un naturalisme enfantin, à la conscience individuelle du peuple qui ajoute aux légendes créées, une signification religieuse.
La théorie linguistique considère que les légendes sont issues de la transmission de récits entre plusieurs peuples qui empruntent les mots à d'autres cultures,
les déforme, ce qui obscurcit le sens primitif originel et donne naissance à de nouveaux récits.
Légendes médiévales, Arthur - Perceval - Tristan & Iseult - Mélusine (Mathieu Ferret et Bruno Wennagel - Quelle Histoire).
Timbre à Date - P.J. :
le 06 et 07/05/2022
à Lusignan (86-Vienne)
à Strasbourg (67-Bas-Rhin)
et au Carré Encre (75-Paris)
Conçu par : Daria SCHMITT
Lusignan, dans la Vienne, est le berceau
de la légende de la Fée Mélusine.
Fiche technique : 09/05/2022 - réf.11 22 070 - Série Europa (de PostEurop) :
nouveau thème : les "Mythes et Légendes" - illustré par la "Fée Mélusine".
Création : Daria SCHMITT - Gravure : Pierre ALBUISSON - Mise en page :
Bruno GHIRINGHELLI - Impression : Taille-Douce - Support : Papier gommé
Format feuillet : V 143 x 185 mm - Format TP : H 40,85 x 52 mm (37 x 48) - Dentelure :
13 x 13 - Couleur : Polychromie - Faciale : 1,65 € - Lettre Internationale, jusqu'à 20 g
Europe et Monde - Barres phosphorescentes : 2 - Présentation : 9 TP / feuillet,
avec marges illustrées - Prix du feuillet : 14,85 € - Tirage : 720 000 TP (80 000 feuillets).
Visuel : TàD - la fée Mélusine est représentée sous forme de girouette, au sommet de la tour
médiévale circulaire (de 1242 - ht. 36 m) de l'ancien château-fort des Seigneurs de Lusignan
à Vouvant (85-Vendée). La légende attribue sa construction à la Fée-Serpent Mélusine
(ou Mère Lusine), qui aurait édifié le château en une nuit. - TP : la fée Mélusine, personnage
anguipède, avec sa longue queue de serpent écaillée. (le détail de la frise du feuillet).
Elle est également appelée la "Fée Bâtisseuse" car elle serait à l'origine de nombreux châteaux
d'où est originaire la dynastie des Lusignan, les héros de la légende et dont les membres descendraient
de la fée Mélusine, appelée la "Mère des Lusignan".
L'écrivain Jean d'Arras (fin XIVe siècle) crée un incunable, vers 1392-94, à la demande de Jean de Berry (1340-1416, duc de Berry)
et de sa sœur, la duchesse Marie de France (1344-1404) : "Mélusine, ou la noble histoire des Lusignan" ; ce roman en prose,
le premier livre illustré imprimé en France (v.1478 à Lyon) a donné lieu à de nombreuses réécritures ou adaptations.
Un récit merveilleux, basé sur un thème folklorique : les amours de la fée serpente et d’un mortel, qui finit par transgresser
le tabou qu’elle lui avait imposé. Jean d’Arras fait émerger d’un fond populaire et oral, aux origines difficiles à retrouver,
une histoire qui va marquer profondément la littérature médiévale populaire à travers les siècles, jusqu'à nos jours.
Ce roman chevaleresque met en valeur la généalogie de la famille des Lusignan, dotée d’ancêtres mythiques et fabuleux,
mêlés étroitement à des personnages prestigieux ayant existé et qui se sont illustrés dans la croisade en Terre Sainte.
Origine de la légende : En Albany (Écosse en celte) vivait un roi puissant et courageux. Lors d’une chasse, le roi Elinas s’arrêta
près d’une fontaine d’où lui parvenait une voix de femme si mélodieuse qu’il en fut troublé. La dame lui apparut si belle
qu’il lui fit sa cour. Elle accepta de l’épouser à une seule condition : si des enfants venaient à naître de leur union, il ne
la verrait que lorsqu’elle lui en donnerait l’autorisation et il accepta cette condition. La reine eut trois filles le même jour :
Palestine, Mélior et Mélusine. Fou de joie, le roi accourut pour voir ses filles et en oublia sa promesse.
Ainsi il perdit sa femme pour toujours. Elle disparut avec leurs trois filles dans l’Ile Perdue où régnait sa sœur Morgane.
Elle y éleva ses filles jusqu’à l’âge de 15 ans. Mais, Mélusine voulut alors se venger de son père, qui les avait condamnées ainsi,
à l’isolement. Les trois sœurs allèrent en Albanie et firent prisonnier leur père. Leur mère, apprenant les faits, se mit en colère.
À gauche : illustration de Mélusine, fondatrice de la famille des Lusignan.
Mélusine à l’origine du complot, fut condamnée à rester une "fée" et sa mère lui dit : "Tu seras serpente du nombril au pied, tous les samedis. Cependant si tu trouves
un homme qui veut t’épouser, qu’il te jure d’abord de ne jamais te voir le samedi et s’il découvre ton secret, qu’il ne le révèle à personne ; alors tu vivras comme femme naturelle
et mourras naturellement. De toi naîtra une noble lignée qui s’illustrera par de grandes prouesses. Si ton mari te trahit, tu retourneras au tourment pour l’éternité et tu apparaîtras
trois jours avant que la forteresse que tu construiras et à laquelle tu donneras ton nom change de seigneur et aussi quand l’un de tes descendants devra mourir".
C'est dans le Poitou que Mélusine fait son apparition dans les contes populaires et chevaleresques. Après leur
rencontre en forêt, Raymondin, neveu du comte de Poitiers, s'engage à épouser cette belle dame. Mélusine promet de
faire de son époux le seigneur le plus puissant du Poitou, à condition qu'il jure de ne jamais la voir le samedi.
Au fil des ans, Raymondin devint l’un des plus riches seigneurs du Poitou et le père de dix fils
portant tous une marque de féerie à l’exception des deux derniers Thierry et Raymonet.
Le château de Lusignan, près de Poitiers, était le siège principal de la Maison de Lusignan.
Il est représenté à son apogée dans l'illumination de mars des "Très Riches Heures du Duc de Berry".
La Maison de Lusignan connue honneur et prospérité ; et ce fut en trois nuits, avec les pierres
qu’elle transporta dans sa dorne (creux d'un tablier) que Mélusine bâtit moult constructions à
Lusignan (86-Vienne), Vouvant et Mervent (85-Vendée), Melle et Parthenay (79-Deux-Sèvres).
Mais le seigneur rompt sa promesse et espionne sa femme dans son bain, découvrant le corps d'une créature mi-
femme, mi-serpent. Mélusine se sauve par la fenêtre, mais revient certains soirs hanter le château.
Donjon, ou Tour Mélusine à Vouvant (85-Vendée) Mélusine, aux ailes déployées, représentée sur un chapiteau du chevet de l'église romane Notre-Dame-et-Saint-Junien de Lusignan (86-Vienne)