Page 6 - Journal Culturel de Metz - 2022-03
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10 - Isabelle EBERHARDT 1877-1904 - Exploration de l'Algérie, habillée en homme (© MEPL / © Bridgeman Images)
Isabelle Eberhardt, journaliste et écrivaine, est née le 17 fév.1877 à Genève (Suisse) et décède le 21 oct.1904 à Aïn Sefra (wilaya de Naâma, Algérie).
D'origine russe, elle devient française par son mariage ; dans sa jeunesse, elle reçoit une éducation avant-gardiste polyglotte, qui lui permet de communiquer en russe,
italien, allemand, français, arabe et turc. En 1897, elle s'installe avec sa mère à Bône (Annaba, Algérie) et proche de la population, elle se converti à l'islam. Elle décide de vivre comme
une musulmane, mais s'habille en homme. Elle s'installe tout d'abord à Batna dans les Aurès en 1899. Après le décès de sa mère, elle vit plusieurs mois en nomade et rencontre
Slimane Ehnni, musulman de nationalité française, sous-officier de spahi, soupçonné d'exercer des activités d'espionnage. Lors d'un passage par le village de Behima
(Hassani Abdelkrim) accompagnant Si El Hachemi, chef religieux de la confrérie soufie des Qadiriyyas (fondée au XIe siècle), elle est victime d'une tentative d'assassinat
le 29 janv.1901 orchestrée par une confrérie soufie opposée à la sienne. La même année, elle épouse Slimane et obtient ainsi la nationalité française. Elle collabore au journal
arabophile El Akhbar dirigé par Victor Barrucand (1864-1934, journaliste, écrivain er traducteur). Elle est envoyée à Aïn Sefra (wilaya de Naâma) comme reporter de guerre pendant
les troubles près de la frontière marocaine. Elle côtoie Maxime Noiré (9 nov.1861 à Guinglange 57 - 4 juil.1927 à Alger, peintre orientaliste) qu'elle qualifie de "peintre des horizons en
feu et des amandiers en pleurs". En nov.1903, à Beni Ounif, elle fait la connaissance du général Hubert Lyautey (17 nov.1854 à Nancy 54 - juil. 1934 à Thorey 54 - maréchal de France)
qui apprécie sa compréhension de l'Afrique et son sens de la liberté, disant d'elle : "elle était ce qui m'attire le plus au monde : une réfractaire. Trouver quelqu'un qui est vraiment soi,
qui est hors de tout préjugé, de toute inféodation, de tout cliché et qui passe à travers la vie, aussi libérée de tout que l'oiseau dans l'espace, quel régal ! ".
Le 21 oct. 1904, à Aïn Sefra, l'oued se transforme en torrent furieux et la ville basse, où elle résidait seulement depuis la veille, est en partie submergée. Slimane est retrouvé
vivant, mais Isabelle périt dans la maison effondrée. Elle repose dans le petit cimetière musulman Sidi Boudjemaâ à Aïn Sefra. Ses récits ont été publiés après son décès et
présentent la réalité quotidienne de la société algérienne au temps de la colonisation française. Ses carnets de voyage rassemblent ses impressions de voyage dans le Sahara.
11 - Alexandra DAVID-NEEL 1868-1969 - 1ère étrangère à entrer à Lhassa (© MEPL / © Bridgeman Images)
Louise Eugénie Alexandrine Marie David, dite Alexandra David-Néel, est née le 24 oct.1868 à Saint-Mandé (94 -Val-de-Marne) et décède le 8 sept.1969 à Digne-les-Bains
(04 - Alpes de Hte-Provence). C'est une orientaliste, tibétologue, chanteuse d'opéra, féministe, journaliste, anarchiste, écrivaine, exploratrice, franc-maçonne et bouddhiste française.
En 1924, c'est la première femme occidentale à atteindre Lhassa, capitale du Tibet (plateau situé au Nord de l'Himalaya, en Asie), exploit qui contribua fortement à sa renommée.
Elle fut éduquée dans des pensionnats calviniste, puis catholique qui l’ont habituée à endurer de rudes conditions de vie. Elle se passionne pour l’Asie, se lance dans des études
d’orientaliste et se convertit au bouddhisme à l’âge de 21 ans. Parallèlement, elle apprend le piano et le chant et commence une carrière de chanteuse lyrique qui l’amène
à voyager. Elle se marie en 1904 avec Philippe Néel de Saint-Sauveur, un ingénieur rencontré à Tunis. D’époux, il deviendra surtout le mécène et le protecteur d’Alexandra
David-Néel qui part seule en Inde en 1911 pour un voyage d’études sur le bouddhisme. Lors de cette expédition, elle rencontre le treizième Dalaï-Lama (autorité spirituelle,
depuis 1391), Thubten Gyatso (1876-1933, surnommé le "Grand Treizième") fait exceptionnel pour une Européenne. Après avoir vécu dans des monastères, elle poursuit son périple
à pied et déguisée en pèlerine pour arriver en 1924 à Lhassa, capitale du Tibet, interdite aux étrangers. De retour en France en 1925, elle relate son aventure
dans son livre "Voyage d'une Parisienne à Lhassa" qui sort en 1927. Elle repartira en voyage en Asie, notamment pour y vivre une retraite de cinq ans au Tibet.
En 1946, elle s’installe dans sa maison de Digne-les-Bains et continue de publier des ouvrages sur la culture tibétaine. Elle décède le 8 sept.1969.
12 - Amelia EARHART 1897-1937 - Traversée de l'Atlantique en solitaire (© Granger / © Bridgeman Images)
Amelia Mary Earhart, dite Lady Lindy, aviatrice américaine, est née le 24 juil.1897 à Atchison (Kansas), elle a disparue dans l'océan Pacifique, le 2 juil.1937.
Elle est célèbre pour avoir été la première femme à traverser l'océan Atlantique en avion, en juin 1928, puis, en 1932, la première femme à le traverser en solitaire.
En 1916, Amelia obtient un diplôme au Hyde Park High School. Elle suit de près les histoires de femmes réussissant dans des domaines masculins, comme le cinéma,
l’ingénierie, le droit ou encore la publicité. En 1917, pendant la Première guerre mondiale, Amelia rejoint sa sœur à Toronto. Elle y reçoit une formation d’infirmière
et travaille comme volontaire auprès des soldats revenus blessés d’Europe. En 1918, une épidémie de grippe espagnole atteint Toronto et Amelia poursuit ses activités
d’infirmière. Tombée malade elle-même, sa convalescence durera un an pendant lequel elle lit beaucoup et étudie la mécanique. A Long Beach, en 1920, Amelia Earhart
et son père visitent un aérodrome. Le pilote Frank Hawk lui fait faire un baptême de l’air qui changera sa vie. Exerçant divers métiers pour mettre de l’argent de côté,
elle parvient en janv.1921 à se payer des leçons de vol auprès d’une autre pionnière de l’aviation, Mary Neta Snook, dite Neta Snook (1896 – 1991). Consciente qu’elle risque
d’être jugée par les autres pilotes et désireuse de réaliser son rêve, elle travaille d’arrache-pied. Six mois plus tard, elle s’achète un biplan jaune qu’elle baptise "Le Canary".
Le 22 oct.1922, Earhart atteint l’altitude de 4 300 m, record pour une aviatrice, à cette époque. Le 15 mai 1923, elle devient la 16ème femme à obtenir son brevet de pilote.
Du 20 au 21 mai 1927, Charles Augustus Lindbergh (1902-1974), traverse l’Atlantique de New-York à Paris en avion (en 33 h 30 mn à bord de son "Spirit of Saint Louis")
et Amy Phipps Guest (1872-1969, riche héritière, mais pas pilote) exprime le souhait de sponsoriser un vol similaire avec une femme. Mlle Amelia Mary Earhart, assistante sociale
vivant à Boston, a été la candidate sélectionnée. Les 17 et 18 juin 1928, elle s’envole pour un vol transatlantique avec le pilote officiel Wilmer Lower Stultz et le mécanicien
Louis Edward Gordon à bord du Fokker F.VIIb/3m, NX4204 "Amitié". Le monoplan trimoteur orange et or, équipé de flotteurs, avait quitté le port de Trepassey
(Terre-Neuve-et-Labrador - Canada), et était arrivé à Burry Port, sur la côte Sud-Ouest du Pays de Galles, 20 h 40 mn plus tard. Ce vol pour lequel Amelia n’est pas entrainée,
elle ne le pilote pas, mais ce vol lui procure une notoriété phénoménale. A son retour, elle accepte un poste au Cosmopolitan, dont elle se sert pour promouvoir l’aviation et
le rôle des femmes dans ce champ. Avec Charles Lindbergh, elle représente la Transcontinental Air Transport (TAT) et s’investit pour la création d’une ligne New York –
Washington. Elle poursuit ses propres vols et devient la première femme à faire un aller-retour, en Amérique du Nord. Le 20 mai 1932, Amelia s’envole de Terre-Neuve -
et-Labrador, pour un vol en solo de 14 h 56 mn jusqu’à l’Irlande du Nord : elle devint la première femme à traverser seule l’Atlantique en avion. En janv.1935, Amelia
Earhart devient la première personne à réussir un vol en solo depuis Honolulu (Hawaï) jusqu’à Oakland (Californie). Elle vole ensuite en solo de Los Angeles (Californie)
à Mexico City (Mexique) puis de Mexico City à New York. Elle participe à des courses longues distances et bat plusieurs records féminins de vitesse et de distance.
En 1937, Amélia Earhart et son navigateur Fred Noonan tentent de faire le tour du monde par l’Est sur un bimoteur Lockheed L-10 Electra (transport de passagers
des années 1930). Ils disparaissent en mer le 2 juillet 1937, après avoir été vus pour la dernière fois à Lae (Papouasie-Nouvelle-Guinée). Recherches durant 4 mois, mais en vain.
Timbres déjà émis, sur les Voyageurs et Explorateurs.
Le 12 oct.1492, Christophe Colomb, avec son "Nao", vaisseau amiral, la "Santa Maria" et ses deux Caravelles, "Niña" et "Pinta", atteint le Nouveau Monde (les îles, entre l'océan
Atlantique et la mer des Caraïbes) pensant avoir atteint l'Inde, par la route maritime de l'Ouest. Il est le premier Européen à avoir foulé une île de l'archipel des Bahamas,
baptisée Colombus Island (San Salvador), puis Juana (Cuba) et l'Isla española (Hispaniola, soit Ayiti (Haîti) + la République dominicaine), au cours de son premier voyage,
du 3 août 1492 au 15 mars 1493. Au cours de la deuxième expédition (1493), il découvre Marie-Galante et la Guadeloupe, Porto Rico, la Jamaïque et la côte Sud-Ouest
de Cuba. En 1498, sa troisième expédition le conduit à Trinidad et près des côtes du continent, au delta de l'Orénoque (Vénézuéla). Sa dernière expédition, de 1502 à 1504 :
dans la mer des Caraïbes, il explore les rivages de l'Amérique centrale et du Honduras. Rentré, il décède en 1506, sans s'être douté qu'il avait découvert un continent inconnu.
C'est Martin Waldseemüller (1470-1520, chanoine, dessinateur, cartographe et imprimeur à Saint-Dié, dans les Vosges), qui, dans son traité "Cosmographiæ Introductio" (25 avril 1507),
donne le nom d'Amérique à ce continent, en l'honneur d'Amerigo Vespucci (1454-1512, marchand, navigateur, explorateur et cartographe) qu'il tient pour son découvreur :
"Comme l'Europe et l'Asie ont reçu des noms de femmes, je ne vois aucune raison pour ne pas appeler cette autre partie "Amerige", c'est-à-dire terre d'Amerigo ou America
d'après l'homme sagace qui l'a découverte ". Lorsque le cosmographe se rend compte de son erreur, il est trop tard ; le livre et le nom d'Amérique connaissant un grand succès.
Fiche technique : 11/05/1992 - retrait : 15/01/1993 - Série "Europa, avec logo" : 500e anniversaire de la découverte
du Nouveau monde, le 12 oct.1492, ou Amérique (les îles de la mer des Caraïbes) par Christophe Colomb (1451-1506).
Création : Charles BRIDOUX - Gravure : Claude JUMELET - Impression : Taille-Douce - Support : Papier gommé - Format :
V 26 x 40 mm (21,45 x 36) - Dentelure : 13 x 13 - Couleur : Polychromie - Faciale : 2,50 F - Présentation : 50 TP / feuille
Tirage : 12 128 142. - Visuel : carte de la deuxième expédition de Christophe Colomb, du 25 sept.1493 au 11 juin 1496,
avec début novembre la découverte de la Dominique, Marie-Galante et la Guadeloupe, le 19, l'île de Boriquen (San Juan
Bautista, puis Porto Rico) et le 27, arrivée à La Navidad (la Nativité à Haïti) - 1495/96, il explore les îles déjà visitées et crée
la première cité, Isabela sur l'île d'Hispaniola, ainsi que de nouveaux forts et forteresses. + astrolabe et nocturlabe nautique.
Fiche technique : 11/05/1992 - retrait : 15/01/1993 - Série " Europa, avec logo" : 500e anniversaire de la découverte
du Nouveau monde, le 12 oct.1492, ou Amérique (les îles de la mer des Caraïbes) par Christophe Colomb (1451-1506).
Création : Charles BRIDOUX - Gravure : Jacky LARRIVIERE - Impression : Taille-Douce - Support : Papier gommé
Format : V 26 x 40 mm (21,45 x 36) - Dentelure : 13 x 13 - Couleur : Polychromie - Faciale : 3,40 F - Présentation : 50 TP /
feuille -Tirage : 5 634 125. - Visuel : la Santa-Maria, s'étant échouée le 25 déc.1492, à La Navidad (Haïti), fut transformée
en fortin avec l'utilisation de sa structure en bois. Une carte avec une "rose des vents", indiquant les points cardinaux + la reprise de la première carte, portant la première mention du mot
"AMERICA", extraite du planisphère de l'Universalis Cosmographia réalisé en 1507, par le moine et cartographe allemand Martin Waldseemüller, religieux à Saint-Dié-des-Vosges.
Des séries de cartes du nouveau monde (ou novus mondus) qui mentionnent le terme "America" furent imprimées dans les ateliers rhénans.

