Page 4 - Journal Culturel de Metz - 2022-03
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Le 20 sept.1519, Fernand de Magellan quitte le Sud de l'Espagne, persuadé que l'on peut atteindre l'Asie en contournant les terres du "Nouveau Monde" découvertes par Colomb en 1492.
      Missionné par Charles 1er, roi des Espagnes, (1516 à 1556, futur empereur Charles Quint), il doit ouvrir la voie vers la route des épices et accomplira sa mission ; mais ne reviendra jamais

 en Espagne car il mourra au cours de son périple. Un seul des cinq navires de l'expédition rentrera à bon port, trois ans plus tard, bouclant ainsi le premier tour du monde. Pour la première
    fois de l’histoire, du 1er au 28 nov. 1520, un navigateur européen va traverser le détroit situé au Sud de l’Amérique, reliant l’océan Atlantique à l’océan Pacifique et donnera son nom
    au détroit. Le 16 mars 1521, Magellan a réussi à atteindre l'Asie par la route de l'Ouest, en débarquant aux Philippines. Le 27 avril suivant, le navigateur Fernand de Magellan est tué
                                                           par les indigènes, d'une flèche empoisonnée, sur la petite île de Mactan (aux Philippines).
                             03 - Christophe COLOMB 1451-1506 - Découverte de l'Amérique (Metropolitan Museum of Art, NewYork, USA / © Bridgeman Images)

                   Portrait d'un homme, probablement Christophe Colomb (vers 1519) de Sebastiano Luciani, dit Sebastiano del Piombo (1485-1547, peintre de la Haute-Renaissance italienne).

                                   Christophe Colomb (Cristoforo Colombo) est né en 1451 dans la République de Gênes, il décède le 20 mai 1506 à Valladolid (Espagne).
Colomb étudie les sciences, la navigation, la cartographie, la cosmographie. Il commence à imaginer pouvoir se rendre aux Indes en traversant l'océan Atlantique. Il lui reste à convaincre les
  souverains espagnols ou portugais de soutenir son projet, tâche qui se révélera ardue. Jusqu'en 1492, Colomb expose son projet à plusieurs reprises à de nombreuses commissions de spécialistes,
  mandatées par le roi Jean II du Portugal et les rois catholiques d'Espagne. Le 17 avril 1492, les rois catholiques d'Espagne, convaincus par les arguments de Colomb, acceptent de financer
 son projet de traverser l'océan Atlantique. Ils signent les capitulations de Santa Fé (camp près de Grenade) qui permettent d'armer des navires pour Colomb et de lui conférer le titre de vice-roi

        des terres à découvrir. La générosité des souverains s'explique par leur euphorie après leur victoire sur Grenade, qui met fin à la présence musulmane dans la péninsule ibérique.
  Le 3 août 1492, le navigateur, avec trois caravelles (petits voiliers de 40 à 60 tonneaux), la "Santa María", la "Pinta" et la "Niña", quitte le port de Palos (Andalousie) dans l'espoir de rejoindre par
 l'Ouest, les Indes orientales, quittent l'Espagne, en faisant voile sur l'océan Atlantique. Elles arriveront deux mois plus tard aux Antilles, en pensant aborder les Indes. Le 28 oct. après avoir
mis le pied sur les premières îles des Antilles (12 oct.), Colomb trouve sur son chemin la grande île de Cuba et en prend possession au nom de l'Espagne. Il la baptise "Jeanne" en honneur au fils

         des rois catholiques espagnols, le prince Jean. Le navigateur fera un retour triomphal à Séville le 31 mars 1493 ; car il pense avoir découvert les Indes, en navigant vers l'Ouest.
   Le 25 sept.1493, Colomb entreprend son deuxième voyage vers ce qu'il croit toujours être les Indes. Mandaté par la reine d'Espagne, il est à la tête de 17 navires. Au cours de cette expédition,
 il découvre les petites Antilles (la Guadeloupe et la Dominique) et Puerto Rico. Il explore les côtes de Cuba et de la Jamaïque. A Haïti, il retrouve la garnison qu'il avait établie lors de son premier
 séjour, décimée par la syphilis. Il découvre que les indigènes de ces îles sont anthropophage (cannibale) et les réduit en esclavage sous ce prétexte. La flotte découvre le 3 mai 1494, l'île de la
Jamaïque ; mais Colomb ne trouvera pas les richesses et l'or tant attendus et rentrera en Espagne en 1496. En 1498, Colomb, au grade d'Amiral, reprend le large avec 8 navires pour un
 troisième voyage. Le 31 juil. 1498, cinq navires sont redirigés vers la colonie d'Hispaniola pour la ravitailler en produits de base. Christophe Colomb atteint lui l'île de Trinidad.

     Les rois catholiques d'Espagne, ayant reçu des plaintes contre la mauvaise gestion de la colonie d'Hispaniola (Saint-Domingue) par Christophe Colomb, envoient Francisco de Bobadilla
 (administrateur colonial, il deviendra le gouverneur des nouveaux territoires d'Amérique) arrêter et ramener Colomb et ses proches en Espagne. Suite à son procès, le grand navigateur perdra
tous ses privilèges. Colomb est autorisé à repartir en 1502. Il débarque sur les côtes du Honduras et y trouve de l'or, mais se heurte à l'hostilité des indigènes. Il perd quatre navires et demande

      de l'aide à la colonie d'Hispaniola. Ces derniers finissent par intervenir et retrouvent Colomb dans un piteux état. Il rentre définitivement en 1504 en Espagne. Le grand navigateur
                              Christophe Colomb s’éteint le 20 mai 1506, à Valladolid, en étant certain d’avoir atteint les Indes, mais dépossédé de tous ses privilèges.

04 - Jacques CARTIER 1491-1557 - 1ère exploration du Saint-Laurent (© National Maritime Museum, Greenwich / Musée d’Histoire de la Ville de Saint-Malo, FrancePhoto / © Leonard de Selva /
  © Bridgeman Images) - Jacques Cartier par Théophile Hamel (1817-1870, peintre et portraitiste canadien), d'après une œuvre de 1839, disparue, de François Riss (1804-1886, peintre franco-russe).
               Jacques Cartier (navigateur, explorateur et cartographe) est né le 23 sept.1491 à Saint-Malo (Duché de Bretagne), il décède le 1er sept.1557 à Saint-Malo (Royaume de France),
    Mandaté par le roi François Ier (règne 1515-1547), Jacques Cartier commande, le 20 avril 1534, deux navires et un équipage de 61 hommes en direction de Terre-Neuve,
   qu’il atteint en vingt jours. Dans le mois qui suit, il explore le territoire alentour du golfe du Saint-Laurent et nomme les lieux et rivières découverts, désignant cette région
    du nom de "Canada" (kanata en Iroquois, soit "village"). Le 6 juillet, Cartier entre pour la première fois en contact avec les Amérindiens de la Nation micmac. Les marins et
     autochtones instaurent une relation de confiance et échangent des objets variés. Le 24 juillet, il arrive dans la péninsule gaspésienne et y plante une croix d'une dizaine

de mètres, symbolisant la revendication de ce territoire, au nom du roi de France. L’explorateur et son équipage y rencontrent le peuple Iroquoiens du Saint-Laurent, habitués
   des lieux, dans le cadre de leurs activités de pêche. Une bonne relation se met en place et le chef Donnacona (chef du village de Stadaconé) autorisa Jacques Cartier à ramener
   ses deux fils en France. L’expédition revient en France le 5 sept. 1534. Jacques Cartier effectue son second voyage le 19 mai 1535, avec trois navires. Après son arrivée,
    il organise une expédition pour remonter le fleuve, avec l'aide des fils de Donnacona qui s'expriment maintenant en français, les hommes restant à terre, édifient un fortin

 afin de se préparer au premier hiver au Canada. Le 2 oct.1535, l'expédition arrive dans la région du village d'Hochelaga, sur le Saint-Laurent. Cette zone comporte une colline
     qui sera nommée "Mont Royal", dominant aujourd’hui, la ville de Montréal. En juil.1536, l’expédition revient en France avec le chef Donnacona (emmené contre son gré,

 il y décèdera en 1539) pour rencontrer le roi. La troisième expédition débute en 1541 avec cinq navires et près de 1 500 hommes. L’objectif est clairement de coloniser la région,
     mais également d'y propager la foi catholique. Le commandement est confié à Jean-François de La Rocque de Roberval (v.1495 - 1560, militaire et futur vice-roi du Canada),

 un noble de la cour. Les retrouvailles avec les indiens restent positives, mais elles se dégradent assez vite. Jacques Cartier décide de changer de position et fait édifier le fort
  de Charlesbourg-Royal, au confluent du Saint-Laurent et la rivière du Cap-Rouge. Contre l’avis de Roberval, Cartier, pressé de montrer les richesses amassées, retourne

                  en France avec de l’or et des diamants, qui seront expertisés. Mais il ne s’agissait que de pyrite (minéral jaune laiton) et de quartz (silicates) sans valeur.
         Cette désillusion en termes de richesses s’accompagne de l’échec de Roberval dans cette première tentative de colonisation de la région. Samuel de Champlain
        (1567 / 74 -1635, navigateur, cartographe, explorateur géographe, chroniqueur) explorera le Saint-Laurent et l'Acadie (1603 à 1607) et fondera la ville de Québec le 3 juil.1608.

                                05 - James COOK 1728-1779 - Exploration de l'Australie (© National Maritime Museum, Greenwich / Leemage / © Bridgeman Images)
            James Cook (navigateur, explorateur et cartographe britannique) est né le 7 nov.1728 à Marton (Yorkshire du Nord), il est tué le 14 fév.1779 dans les îles Sandwich (îles Hawaï).
Accédant au grade de capitaine de la Royal Navy, il effectue trois voyages dans l’océan Pacifique à l’occasion desquels il est le premier Européen à débarquer le 20 avril 1770
    sur la côte orientale de l’Australie. Il débarque à Botany Bay, qui doit son nom à sa grande diversité d'espèces botaniques, et conquiert le territoire au nom de la Grande-Bretagne.
     Il fera le relevé de près de 3 000 km de côtes, et parviendra à naviguer sans dommages, entre les récifs de la Grande barrière de corail. Lors de sa deuxième expédition, de 1772 à 1775,
    il découvre la Nouvelle-Calédonie, située à l'Est de l'Australie, le 4 sept.1774 ainsi que les îles Tonga, l'île de Pâques, l'île Norfolk et les Nouvelles Hébrides. Lors de sa troisième mission
  d'exploration, le 18 janv.1778, le navigateur fait la découverte des îles Hawaï, qu'il nomme "les îles Sandwich". Il est également le premier navigateur à faire le tour de l'Antarctique
             et à cartographier Terre-Neuve et la Nouvelle-Zélande. Son exploration l'a mené jusqu'au détroit de Béring où, bloqué par la banquise, il dût rebrousser chemin.

                                               Hivernant dans les îles Sandwich, il fut tué le 14 février 1779, dans une attaque menée par les autochtones.

                                06 - Jeanne BARRET 1740-1807 - Tour du monde habillée en homme (Private Collection © Giancarlo Costa / © Bridgeman Images)
       Jeanne Barret, née Barernote (exploratrice et botaniste), est née le 27 juil.1740 à La Comelle (71-Saône-et-Loire), elle décède le 5 août 1807 à Saint-Aulaye (24-Dordogne).
Jeanne Barret est engagée à 22 ans comme gouvernante auprès du médecin et botaniste, Philibert Commerson (1727-1773, médecin, naturaliste et explorateur), Elle entreprend
   à ses côtés l’étude de la flore, apprend à reconnaître et à classer les plantes, confectionne des herbiers… Amoureux, ils s'installent à Paris et fréquentent les plus
grands scientifiques de l’époque comme les naturalistes Bernard de Jussieu (1699-1777, botaniste) et Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon (1707-1788, naturaliste, biologiste,
   philosophe et écrivain). Philibert Commerson étant sollicité par Bougainville, aide Jeanne à passer outre l'interdiction faite aux femmes de monter à bord des navires du roi.
 Déguisée en homme, elle sera connue pour être la première femme à avoir fait le tour du monde avec l'expédition, partie de Brest le 5 déc.1766, du comte Louis-Antoine de
  Bougainville (1729-1811, capitaine de marine, navigateur, explorateur, mathématicien, écrivain, avocat et sénateur du Premier Empire) sur "La Boudeuse" (1766-1800, frégate à trois-mâts) et avec
   "L’Étoile" (une flûte, navire de charge) qui la rejoint le 13 juin 1767 à Rio de Janeiro (Brésil). Sous le nom de Jean Barret, il est enrôlé comme valet et assistant du botaniste.
   À bord de L’Étoile, puis de La Boudeuse, il redouble d'effort sur le pont pour éviter les rumeurs et se révèlera être un brillant naturaliste. La circumnavigation
     durera du 1er fév.1767 au 16 mars 1769, passant par le Brésil, les Malouines, le détroit de Magellan, les Tuamotu, Tahiti, Samoa, les îles indonésiennes, île de France
  (Maurice), cap de Bonne Espérance pour rejoindre l'océan Atlantique, l'île de l'ascension et la France. En 1785, elle perçoit une pension royale avec l'aide de Bougainville.
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