Page 8 - Journal Culturel de Metz - 2019-06
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Le prochain Salon étant programmé entre déc.1850 et janv.1851, il retourne aux sources, dans son pays natal et va changer sa manière
de peindre. Il abandonne définitivement le style "romantique" de certains de ses premiers tableaux exposés. L'été 1851 est fait de voyages et
de repos. Dans les années 1852, un nouveau déclic s'opère : il décide de se mettre à de grandes compositions de nus. Il s'attaque volontairement
à l'un des derniers bastions de l'académisme du temps, et la critique va se déchaîner, les officiels le sanctionner. En mai 1854, Courbet rejoint
son mécène, Alfred Bruyas, à Montpellier, et en profite pour saisir l’âpre beauté des paysages du Languedoc durant un long séjour.
Concentré, travaillant sans relâche à une dizaine de tableaux, il prépare avec l'aide de Bruyas et d'autres complices, un véritable coup d'État
dans la peinture. En1855, Courbet se voit refuser plusieurs de ses tableaux, mais avec l'aide de son mécène, il monte un pavillon, à peu
de distance du Palais d'expositions, pour y exposer une quarantaine d'œuvres à la fin juin. Le succès est contrasté, mais certains artistes
le soutiennent. L'année 1856 montre une nouvelle progression dans la manière qu'a Courbet de représenter la vie quotidienne, revisitant
au passage la scène de genre et le portrait, exécutant une série de toiles qui annoncent ce que sera la peinture des modernes durant les vingt
années suivantes. Vers1860, Courbet est un peu moins sur Paris, qu'en province ou à l'étranger (Allemagne, Belgique, Suisse). En mars 1860,
il achète à Ornans, une ancienne fonderie, bâtiment dans lequel il aménage sa maison et un grand atelier. Il participera à plusieurs Salon,
à Paris, Gand et Bruxelles (Belgique), et en 1869, il frôlera la ruine. A son dernier salon de Paris, en mai 1870, Courbet propose et vend
deux toiles, mais ses idées républicaines et son goût affirmé pour la liberté, lui font refuser la Légion d'Honneur, proposée par Napoléon III.
Sa violente hostilité au Second Empire le conduisit à participer à la "Commune de Paris". Accusé d'avoir contribué au renversement
de la colonne Vendôme (16 mai 1871), arrêté le 7 juin et emprisonné pour une durée de 6 mois, avant de retourner à Ornans.
Craignant un nouvel emprisonnement, Courbet passe clandestinement la frontière aux Verrières le 23 juillet 1873, et s'installe sur le bord
du lac Léman, il peint, sculpte, expose, vend ses œuvres et voyage beaucoup, tout comme ses œuvres qui sont exposées dans plusieurs pays.
Il décède à La Tour-de-Peilz en Suisse, le 31 déc.1877 ; le corps est exhumé le 16 juin 1919 et transporté au cimetière d'Ornans.
17 juin 2019 - 1200 ans de l'Abbatiale Saint-Philbert-de-Grand-Lieu (44-Loire-Atlantique)
L'abbatiale et le monastère du domaine de Déas, édifié entre 815 et 839, avec l'accord de Louis 1er, dit "le Pieux" (ou le Débonnaire - 778-840 - fils de Charlemagne), est un vestige de
l'époque carolingienne, situé à 25 km au Sud de Nantes (44-Loire-Atlantique). Le site est actuellement constitué de l'ancienne église abbatiale, de jardins et de salles d'exposition.
Par le mariage de la pierre et de la brique, la majesté incomparable des lourds piliers, ses arcs en damier, ce monument est dans un état exceptionnel de conservation,
il s'inspire de l'architecture antique, mais annonce déjà l'architecture préromane. L'abbatiale abrite le sarcophage (en 836) du saint éponyme de la ville, le moine Saint
Philibert (ou Filibert de Tournus, de Jumièges ou de Noirmoutier - 617/618 - 20 août 684 à Noirmoutier - les reliques sont depuis 875 à Tournus, Saône-et-Loire). A l’emplacement des bâtiments
du monastère, le prieuré et ses salles accueillent des expositions temporaires. Jouxtant l’abbatiale, le jardin des simples, inspiré du célèbre plan de St Gall (dessin architectural
établit vers 820, dans l'abbaye de Reichenau, au bord du lac de Constance, Allemagne) - il est conservé à l'abbaye de St.-Gall, en Suisse), regroupe de façon pédagogique des plantes médicinales,
aromatiques, tinctoriales et ornementales, qu'utilisaient les moines d'un complexe monastique bénédictin.
Fiche technique : 17/06/2019 - réf. 11 19 040 - Série commémorative et patrimoine : Timbre à date - P.J. :
l’abbatiale Saint-Philbert-de-Grand-Lieu (44- Loire-Atlantique) fête ses 1 200 ans en 2019. 14 et 15/06/2019 à l'Abbatiale
de St- Philbert-de-Grand-Lieu
Création : Thierry MORDANT - d'après photos © Jean-Charles Lollier - Impression :
(44- Loire-Atlantique)
Héliogravure - Support : Papier gommé - Couleur : Polychromie - Format : V 30 x 40,85 mm et au Carré d'Encre (75-Paris)
(26 x 37) - Dentelure : __ x __ - Barres phosphorescentes : 1 à droite - Faciale : 0,88 €
Lettre Verte, jusqu'à 20g, France - Présentation : 42 TP / feuille - Tirage : 700 014.
Visuel : vue composée de l'abbatiale : la nef de type carolingien avec son architecture particulière La clé aux arcs outrepassés
et une façade latérale ainsi que le chevet de l'édifice, depuis le jardin des simples reconstitué. de l'Abbatiale conservée
au Musée Thomas-Dobrée
Histoire : l'abbatiale, devenue église paroissiale au XVIIe siècle, a été vendu comme bien
national à la Révolution. Le bâtiment est devenu un hangar de stockage durant l'insurrection à Nantes. Elle est en alliage
vendéenne, puis transformé en marché couvert au XIXe siècle. En 1865, à la découverte du cuivreux moulé et martelé.
sarcophage mérovingien en marbre de Saint-Philibert, des recherches archéologiques furent (Long. 18,2 cm x larg. 6,1 cm)
entreprises, et en 1896, le site fut classé au titre des M.H. L'abbatiale est réaffectée au culte le 11
Conçu par :
juin 1936. C'est aujourd'hui l'un des monuments importants du pays de Retz (Sud-Ouest Bruno GHIRINGHELLI
de la Loire-Atlantique) ouvert au tourisme patrimonial, avec dans son environnement communal
le lac de Grand-Lieu, réserve naturelle nationale, dont la faune et la flore sont remarquables.
Clé aux arcs outrepassés : cette pièce, aux trois arcs outrepassés rappelant la forme de l’abbatiale, est un
témoignage émouvant de l’état carolingien de l’abbatiale de Saint-Philbert-de-Grandlieu fondée entre 814 et
819 par les moines Bénédictins de l’île d’Her (Noirmoutier), disciples de saint Philibert, en pays d’Herbauge,
près du lac de Grand-Lieu. Cette abbatiale fut construite pour répondre à l’insécurité causée par les premiers
raids scandinaves sur la côte atlantique et aux besoins de placer en lieu sûr les précieuses reliques du saint.
L'église a conservé deux éléments exceptionnels : la crypte semi-enterrée aménagée au IX°, contenant le sarcophage (style mérovingien) du saint, derrière une "fenestella", et dans
la nef une série d'arcades latérales en plein cintre reposant sur des piliers cruciformes, en appareil alterné de brique et de pierre qui, malgré leur apparence archaïque, datent du XI° s.
Façade latérale et chevet, depuis le jardin des simples reconstitué. Plan de l'abbatiale de Saint-Pilbert-de-Grand-Lieu aux différentes périodes
Clé aux arcs outrepassés Vitrail de St-Philibert (par Jacques Grüber) Nef et chœur de l'abbatiale de Déa, avec au fond, la crypte contenant le sarcophage. Statue de St-Philibert