Page 5 - Journal Culturel de Metz - 2016-10

Jurançon : l’endroit fut occupé très tôt comme le prouvent les vestiges gallo-romains du IIIe siècle, retrouvés au pont d’Oly, sur les deux rives du Néez
(affluent du gave de Pau). C'est à partir du XIIe siècle que Jurançon devint un bourg vicomtal sous la protection de Gaston IV (vers1117), puis
de Gaston III de Foix-Béarn, dit Gaston Fébus (1331-1391). Le bourg s'est agrandi progressivement, suite à l'installation de la cour de Béarn
à Pau vers 1464. Les coteaux furent colonisés par les nouveaux notables de la cour, qui achètent des terres pour le vignoble. Sous la Révolution

on emprisonna les riches propriétaires des coteaux, qui retrouvèrent leur rang social peu après. Quand Pau devint ville anglaise, Jurançon bénéficia
de l'affluence de riches parlementaires qui s'y installèrent. Ils bâtirent ou agrandirent de magnifiques villas agrémentées de jardins ou de belles demeures

sur les coteaux. Ces domaines témoignent de l'élégance architecturale de l'époque.
De nos jours, Jurançon est une commune viticole. Elle se situe sur les aires géographiques de l'AOC Jurançon, de l'AOC Béarn et de l'IGP Comté
Tolosan (englobant 12 départements sous sa bannière, avec une large diversité de terroirs et de cépages). La Fromagerie des Chaumes (Saint Albray,

Chaumes, Etorki, Brebiou) est installée sur son territoire. La commune fait partie de la zone d'appellation d'origine contrôlée de l'ossau-iraty.

Henri IV, surnommé "Henri le Grand", né Henri de Bourbon, le 13 déc. 1553 à Pau. Roi de Navarre (Henri III de Navarre, 1572-1610),
puis Roi de France et de Navarre, du 2 août 1589 au 14 mai 1610, jour de son assassina à Paris.

Il aurait été oint (le geste de l'onction) de quelques gouttes de ce vin blanc sublime comme pour "marquer l'attachement à cette terre."

Devise de Jurançon : "bi de rey, rey dious bis" (vin de roi, roi des vins - en béarnais).
Cette devise, inscrite sur la façade de l'hôtel de ville, peut être écrite en pal sur les flancs du blasonnement.

Fiche technique : 25/06/1951 - retrait : 17/10/1953 - Série des armoiries de provinces : le Béarn
Dessin : Robert LOUIS – Gravure : Jules PIEL - Impression : Typographie rotative - Support : Papier gommé

Couleur : Outremer, Carmin et jaune foncé - Format : V 20 x 24 mm (17 x 21) - Dentelures : 14 x 13½
Faciale : 1 f - Présentation : 100 TP / feuille - Tirage : 87 330 000

Visuel : La présence des vaches sur le blason remonte à la présence des Vaccéens, peuple celte s'étant établit dans les
futures provinces de Navarre, Nord Aragon, Béarn et Bigorre, en emportant leurs traditions. Respectant cette peuplade,

Louis 1er, dit "le Pieux" (778-840) décida de perpétuer l'image des vaches, en l'apposant sur son blason.

Blasonnement (du 22 mai 1991) : D’argent à l’inscription Jurançon en lettre capitales de sable, posée en barre et côtoyée de deux traverses alésées du même,
accompagnée à dextre d’une grappe de raisin d’or feuillée de sinople et à senestre de deux vaches de gueules, accornées, onglées et clarinées d'azur,
passant l’une au-dessus de l’autre, le tout surmonté d’une couronne d’or.

Evocation de la vignette LISA : le vol d'un ballon, dans un décor pyrénéen, évoque deux périodes de l'utilisation de ce moyen de transport.

Fiche technique : 19/03/1955 - retrait : 09/07/1955 - Série – Journée du Timbre 1955 - 85e anniversaire de la Poste par Ballons de 1870
Création et gravure : Raoul SERRES - Impression : Taille-Douce - Support : Papier gommé - Couleur : Vert-Bleu, vert jaune et sépia
Format : H 40 x 26 mm (36 x 22) - Dentelures : 13 x 13 - Faciale : 12 f + 3 f - Présentation : 50 TP / feuille - Tirage : 1 470 000

Un hommage au courage des aérostiers volontaires, pour accomplir des voyages périlleux, à une époque où la conquête de l'air n'était qu'à peine
amorcée. La liaison des personnes, ainsi que le transport du courrier entre la capitale et la province, étaient devenu vitaux pour le gouvernement.

Fiche technique : 18/01/1971 - retrait : 17/12/1971 – Poste Aérienne
Centenaire de La Poste par Ballons Montés (1870-1871)

Création et gravure : Pierre BEQUET - Impression : Taille-Douce
Support : Papier gommé - Couleur : Bleu violacé, bleu roi, jaune, orange et bistre

Format : V 26 x 40 mm (22 x 36) - Dentelures : 13 x 13 - Faciale : 0,95 F
Présentation : 50 TP / feuille - Tirage : 8 400 000

Durant les quatre mois du siège de Paris, des dépêches furent confiées aux pigeons
voyageurs ou aux ballons libres. Mais les meilleurs services furent rendus par les ballons
montés qui s'envolèrent souvent de la gare d'Austerlitz, que l'on aperçoit à droite du TP.
Un ballon monté, une cage à pigeons voyageurs et des sacs postaux complètent le visuel.

Les "ballons montés" utilisés à l'initiative de Gaspard-Félix Tournachon, dit "Nadar" (1820-1910, caricaturiste, aéronaute et photographe) pour transporter
des personnes, ainsi que le courrier, à l'extérieur de la capitale, durant le "siège de Paris" par les troupes allemandes du 17 sept. 1870 au 26 janv. 1871

(date de la capitulation française). Pendant le siège, 67 ballons transportèrent 164 passagers, 381 pigeons, 5 chiens et environ 2 à 3 millions de lettres.

Départ de Gambetta sur l'Armand Barbès Le 7 oct. 1870, à 11 h, Léon Gambetta (1838-1882, avocat, ministre de l'intérieur de sept. 1870 à fév.1871 – président
de la Chambre des députés de janv. 1879 à oct.1881 et président du Conseil des ministres de nov.1881 à janv.1882) s'envola
sur le ballon "Armand Barbès". Il atterrit à 3 h de l'après-midi dans le bois de Favières (60-Oise) et rejoignit la délégation
de Tours le 9 oct., investi des pouvoirs du ministère de la Guerre et de l'Intérieur, pour organiser les armées de province.

MARCOPHILEX XL - JURANÇON 2016, honore par le thème de sa vignette LISA,
deux des premiers aérostiers locaux, ayant participés au transport par ballons montés, durant le siège de Paris :

Albert Charles TISSANDIER : né le 01/10/1839 à Anglure (51-Marne) - décès le 05/09/1906 à Jurançon (64-Pyrénées-Atl.)
Il est inhumé au cimetière du Père Lachaise à Paris (un ballon est gravé sur la pierre tombale).

et Alexandre PRINCE : né en1843 à Jurançon - disparaît en mission, à bord du 34e ballon du siège de Paris (départ à 11h
du soir, du 30 nov.1870, le "Jacquard", perdu en mer Celtique (vers les îles Scilly, péninsule de Cornouaille anglaise).

Albert Charles Tissandier : architecte, dessinateur, illustrateur, aéronaute et grand voyageur,
il est le frère de Gaston Tissandier (1843-1899, chimiste et aérostier, pilote du 4e ballon monté
du siège, le "Céleste", qui atterrit à Dreux, 28-Eure-et-Loir), avec qui il partage la passion des

ballons, avec l'étude et la réalisation d'un aérostat dirigeable électrique (1er vol le 8 oct.1883)

Albert a piloté, le 14 octobre 1870, l'un des premiers ballons-poste du siège (27 sept.1870, début
par décrets, de la poste aérienne), le "Jean-Bart n°1", avec 400 kg de dépêches et 2 passagers.

Les deux frères, ont préparé et accompli une ascension de longue durée sur le ballon "Zénith",
de Paris à Arcachon (Gironde), ascension des 23 et 24 mars 1875.

Albert Charles Tissandier Départ d'Auteuil, le 8 oct. 1883, de l'aérostat électrique

Les montgolfières à Pau et ses environs, une longue histoire : la 59e Coupe Gordon-Bennett 2015 à Pau (27 août au 4 sept.)

La Coupe Aéronautique Gordon Bennett est à ce jour la plus prestigieuse et la plus ancienne
compétition aéronautique regroupant l’élite des pilotes mondiaux en ballons à gaz.

Depuis le 30 sept. 1906, où 16 ballons à gaz décollèrent des Tuileries à Paris, c'est un challenge
absolu dont la règle est simple : pour gagner, il faut parcourir la plus longue distance depuis le site de
décollage. Une histoire de stratégie, de courage, d'endurance et de chance, où deux pilotes passent de

2 à 4 jours et nuits en l'air, parfois à très haute altitude pour profiter de vents favorables.

Pau 2015 : une première pour la cité d’Henri IV, mais fort logique au regard de sa longue histoire
aéronautique. C’est en effet à Pau et en Aquitaine qu’ont eu lieu les premières compétitions
de ballons à gaz. Ce fut d’abord la Bordeaux-Pau en 1905, puis la Coupe des Pyrénées
au départ de Pau en août 1906, puis plusieurs autres courses jusqu’en 1909 avec des ballons
gonflés à l’hydrogène et fabriqués par une usine de Bizanos.

Bien avant les premiers vols aériens des frères Wright, des aérostats parcouraient donc le ciel palois.

Pau, le 28 août 2015 à 22h45- le départ de la Gordon Bennett