Page 2 - Journal Culturel de Metz - 2014-05
P. 2
POITIERS – ville d'Art et d'Histoire - surnommé "La ville aux cent clochers " (ou "La ville aux cent églises")
Capitale du Poitou-Charentes, la ville est au coeur d'une région historique, touristique et gastronomique. Son centre historique a été construit
sur un vaste promontoire enserré entre les vallées de la Boivre et du Clainlui prodiguant une protection naturelle. "Lemonum " (ou "Limonum"),
oppidum celte fut réaménagée selon le modèle romain au Ie siècle de notre ère. Au IVe siècle, une épaisse muraille de six mètres d'épaisseur
et dix de hauteur ceint la ville sur 2,5 km. L'évangélisation par St-Hilaire, fondation du baptistère Saint-Jean, datent de cette époque.
La cité prend ensuite le nom définitif de Poitiers, en rapport avec le peuple des "Pictons" (ou "Pictones", Ht-Poitou et Sud Vendée). De 927 à 1216,
.Poitiers est l'une des capitales du Duché d'Aquitaine Au XIIe siècle, Aliénor d'Aquitaine fit construire une nouvelle muraille longue de 6 km,
enserrant tout le promontoire. Elle tenait sa cour dans le "Palais des Ducs d'Aquitaine", devenu en partie le Palais de Justice de la ville.
Les Comtes Plantagenêt de Poitier
Les sceaux des anciens comtes héréditaires du Poitou ne nous présentent pas d'armoiries visibles.
C'est Guillaume, frère d'Henri II d'Angleterre, et comte de Poitiers, qui porte le premier en tant qu’armes personnelles,
les armes au lion rampant. Richard Cœur-de-Lion et Othon IV, comtes de Poitiers, portent également ces armes.
C’est le dernier prétendant Plantagenêt au comté de Poitiers, Richard de Cornouailles,
qui nous fait connaître les couleurs de ces armes et qui vulgarise leur usage :
Blasonnement : "D'argent au lion de gueules couronné d'or à la bordure de sable besantée d'or"
Besanté : Terme spécifiant un écu semé ou couvert de besants sans nombre.
Ces armes entrent dans plusieurs grandes maisons, qui ont la charge honorifique de lever la bannière du Poitou, comme les "Châtellerault",
qui regroupaient la milice municipale de Poitiers derrière la bannière du Poitou, origine des armes de la ville.
Après la conquête du Poitou par Philippe Auguste, la maison de Poitiers (à travers les Plantagenêt) ne reconnut pas cette confiscation et continua d'utiliser
ses armes traditionnelles au lion rouge. Ainsi, Richard de Cornouailles (1209-1272), se revendiquant comte de Poitiers, frère du roi Henri III,
portait ces armes. Les armes au lion rouge ont servi de base aux armes héraldiques d’officiers royaux de la province (maréchaux et sénéchaux du Poitou)
et des villes : Châtellerault, Mauléon et de Poitiers, capitale du Poitou. La ville de Poitiers, a même conservé la version besantée du prince de Cornouailles,
avec un chef aux lys d'or des rois de France, mêlant ainsi les armes des deux ennemis sur son blason.
Blasonnement : "D'argent au lion de gueules, à la bordure de sable besantée d'or ;
au chef d'azur chargé de trois fleurs de lis d'or"
anciennement : "D'or, au lion grimpant de sable, à la bordure du même, chargée de 12 besants d'or,
au chef d'azur, semé de fleurs de lys d'or" (9 besants visibles + 3 cachés par le chef brochant)
Fiche technique du TP : 05/10/1942 - retrait : 25/05/1943
Série des Armoiries de villes (II) - Poitiers (86-Vienne)
Création et gravure : Raoul SERRES - Impression : Taille-Douce rotative - Support : Papier gommé
Couleur : Rose - Format du timbre : V 22 x 26 mm (18 x 22) - Dentelure : 14 x 13
Présentation : vendu uniquement par série indivisible – 50 TP / feuille - Faciale : 0,80 f + 1,00 f de surtaxe
au profit du Secours national - Tirage : 800 000 (560 000 sont vendues)
En 1360, à la suite du traité de Brétigny (8 mai 1360), la ville, comme tout le Poitou, passe aux mains des Anglais. Le 7 août 1372, grâce à quelques
bourgeois infiltrés dans la ville, Bertrand Du Guesclin (vers 1320-1380) se fait ouvrir les portes de Poitiers et reprend la ville aux Anglais par surprise.
Pour consolider cette conquête militaire, Charles V par son édit de décembre 1372, accorde la noblesse au 1er degré aux maires de Poitiers.
C'est alors la première ville du royaume de France où une dignité devient anoblissante. Les maires étaient élus pour deux ans. Pendant la guerre de Cent Ans,
la ville devient temporairement capitale du royaume de France et accueille le Parlement royal en 1418.
C'est également à Poitiers que Jeanne d'Arc (vers 1412-1431) est examinée en 1429 avant de recevoir le commandement de l'armée en campagne (Ost royal).
Profitant de la faveur royale
et de la présence de nombreux érudits parisiens
exilés, Poitiers obtient la création d'une université
en 1431(elle a formé des esprits brillants tels :
Descartes, François Rabelais, Joachim du Bellay
ou Pierre Ronsard).
Durant la Renaissance (XVe – XVIe s.), la ville
s'assoupit et tire sa prospérité essentiellement
de ses fonctions administratives :
justice royale, évêché, monastères,
et l'intendance de la généralité du Poitou.
Depuis la Révolution, Poitiers évolue en devenant
une ville de garnison, une gare est construite vers
1850 et en 1899 s'installe un réseau de tramway.
Dès 1960, la ville s'étend considérablement
et des zones industrielles et commerciales
s'établissent dans les faubourgs.
Entre 1986 et 1987, le secteur touristique s'ouvre
sur les nouvelles technologies avec l'ouverture
du "Futuroscope" (10 km au Nord - parc à thèmes,
basé sur le multimédia, la cinématographie,
l'audiovisuel et la robotique innovante) sur une idée
de l'homme politique René Monory (1923-2009).
Principaux monuments :
baptistère chrétien "St-Jean" (vers360)
Hypogée des Dunes (VIIe - VIIIe siècle)
monument funéraire de l'abbé Mellebaude.
musée de l'ancienne abbaye Ste-Croix (vers 552)
église Ste-Radegonde (roman/gothique)
église St-Hilaire le Grand (IVe siècle)
église Notre-Dame la Grande (XIIe siècle)
abbaye bénédictine de Montierneuf (1070-1096)
église St-Porchaire (XIe - XVIe siècle)
église St-Hilaire-de-la-Celle (XIIe siècle)
ancienne abbaye reconstruite au XVIIe siècle
église St-Germain (XIIe siècle - XVIe siècle)

