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cules crêtes (Figure 3 - émission spéciale de    Figure 1
Grande-Bretagne 1989 avec le Dr. Robert          Figure 2
Hooke et le microscope). Il en a conclu que      Figure 3
la réflexion et la réfraction de la lumière
étaient à l’origine de la couleur irisée des     Figure 4
ailes.
Hooke était sur la bonne voie. Les couleurs
vives, souvent irisées, du plumage des oi-
seaux, de la cuticule des insectes et des ailes
des papillons sont “structurelles” ; elles
sont produites non pas par l’absorption
de la lumière par les pigments, mais par
la diffusion de la lumière d’un ensemble
régulier d’objets de quelques centaines
de nanomètres (millionièmes de millimè-
tre) seulement. Cette diffusion favorise des
longueurs d’onde particulières en fonc-
tion de la taille et de l’espacement des
diffuseurs, et permet donc de capter des
couleurs spécifiques dans tout le spectre
de la lumière solaire. Comme la teinte pré-
cise peut également dépendre de l’angle
de vision, les couleurs structurelles sont
souvent irisées, passant du bleu au vert ou
de l’orange au jaune. Et comme elles im-
pliquent une réflexion plutôt qu’une ab-
sorption, ces couleurs peuvent être éton-
namment brillantes. Les papillons Blue
Morpho d’Amérique du Sud et d’Amérique
centrale sont visibles à une distance de 400
mètres, semblant presque briller lorsque la
lumière du soleil pénètre dans la canopée
de la forêt tropicale et rebondit sur leurs
ailes (Figure 4 - Timbre non-dentelé de
France 1976 portant le papillon Blue Mor-
pho en Guyane).
Les couleurs structurelles ne sont qu’un
exemple de la façon dont les organismes
vivants manipulent et canalisent la lumière
en utilisant des micro et nanostructures
délicatement disposées. Ces conceptions
biologiques sont une source d’inspiration
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