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08 - Vitrail : c'est une composition de verre formée de pièces de verre ; celles-ci peuvent être blanches ou colorées et permettre la réalisation d'un décor. © Patrick Forget / Sagaphoto
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         Le verre coloré a été produit depuis les époques les plus reculées. Dans les premières églises chrétiennes des IV  et V  siècles, on peut encore observer de nombreuses
        ouvertures occultées par des motifs en très fines feuilles d'albâtre serties dans des cadres en bois, donnant un effet de vitrail primitif. Les églises européennes d'Occident
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        adoptent massivement cette nouvelle mode au VII  siècle. En tant que forme artistique, la technique du vitrail atteint sa plénitude au Moyen Âge. La technique de fabrication
          des vitraux est décrite pour la première fois dans "De arte vitriaria", deuxième livre du "Traité des divers arts" (Schedula diversarum artium) rédigé dans le premier quart
       du XII  siècle par le moine Theophilus Presbyter (Théophile le moine, v.1070-1125, moine écrivain allemand). La cathédrale Saint-Étienne de Metz innove en se dotant de bas-côtés
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       relativement bas par rapport aux voûtes de nef principale (plus de 27 m de différence) pour permettre la réalisation d'imposantes verrières qui en feront la cathédrale la plus
        vitrée d'Europe. La tradition gothique se maintient parfois tandis que l'inspiration antique des artistes de la Renaissance se retrouve dans les détails décoratifs ou dans
          le vêtement porté par certains personnages. Le vitrail se développe parallèlement dans l'architecture civile, notamment dans les châteaux et les maisons bourgeoises.
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        Au XVIII  siècle, l'art du vitrail a presque disparu en France. La grande demande de verrières au cours de la seconde moitié du XIXe siècle a stimulé l'industrialisation
       du vitrail. Le vitrailliste (ou maître-verrier) exerce un métier d'art, de la famille des métiers du verrier, qui consiste à mettre en œuvre le verre fourni par la verrerie afin
            de réaliser un vitrail, soit une image translucide et colorée. Il peut assumer la conception et l'exécution de compositions civiles ou sacrées, ou travailler avec
        un peintre reconnu, dont il se fait l'interprète. La coupe des pièces est très précise, car chaque défaut peut modifier le résultat, soit dans les mesures, soit dans le motif.

      09 - Marqueterie : un assemblage de pièces de bois, d'essence et de tons différents, juxtaposées en vue d'obtenir des dessins et des motifs variés. © Patrice Thebault / Onlyfrance.fr
         Dans l’antiquité, la marqueterie est utilisée sous forme d’incrustation. La technique consiste à creuser une cavité dans le bois pour y placer une autre essence de bois
      contrastée ou des morceaux d’une autre matière, comme l’os, l’ivoire, la corne, la pierre, etc… C’est en Asie Mineure que l’on retrouve les premières traces de marqueterie ;
         la technique est pratiquée notamment par les Egyptiens qui incrustent de l’ivoire ou des pierres précieuses dans le mobilier. Cette technique, se diffuse dans le monde
         antique, et s’estompera avec le déclin de l’Empire Romain. Au XIV ème  siècle, les Italiens redécouvrent cette technique et en habillent leurs mobiliers ou leurs murs.
       Au Moyen-âge, Venise et Byzance sont les principaux centres de production ; et les Florentins sont les premiers à découper de fines feuilles de bois à l’aide d’un bocfil (une
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        petite scie), et à développer une technique pour recouvrir le mobilier. La marqueterie arrive en France avec le goût prononcé pour les arts de François I . Son règne est
      propice à l’essor des arts et des lettres, ainsi que des métiers et techniques nécessaires à leurs réalisations. La marqueterie atteint son apogée aux XVII ème  et XVIII ème  siècles.
       La marqueterie est délaissée jusqu’à la fin du XIX ème  siècle, période où les arts décoratifs lui laisse une place importante en pleine époque de l’Art Nouveau et l’Art Déco.
        La flore inspire les créateurs de l’école de Nancy, Emile Gallé (Nancy 1846-1904, céramiste, ébéniste, verrier, fondateur de l'Ecole de Nancy) et Louis Majorelle (Toul 1859 -Nancy 1926,
       vitrier, ébéniste et décorateur) puis se prête aux stylisations rigoureuses de Jacques-Émile Ruhlmann (1879-1933, architecte d'intérieur et designer) au milieu des années 1920. Depuis,
       le décor marqueté a bénéficié des innovations et progrès techniques, comme la perce (superposition des couches de bois, créant des "transparences", par des ponçages judicieux et maîtrisés)
       de Georges Vriz (1940-2017, créateur d'une nouvelle technique de marqueterie, peinture, sculpture et designer) ou les machines laser, offrant des possibilités en terme de décors et de rendus.












      10 - Gastronomie : le "Repas gastronomique français" est entré au "Patrimoine culturel immatériel de l'humanité" en nov.2010  © plainpicture / Celeste Manet
      La gastronomie désigne la connaissance et l'amour de tout ce qui concerne l'alimentation ; l'on parle également de "l'art de la table". La différence entre la cuisine ordinaire,
      et la cuisine gastronomique, est que la cuisine gastronomique doit demander de l'attention et de la perfection à la préparation des plats. Il faut utiliser des aliments frais,
      bien les assaisonner et leur faire bénéficier d'une cuisson parfaite. Le gastronome connaît la cuisine, les vins, les légumes, les fruits, les viandes, les poissons, etc., et la façon
      de les préparer. Chaque pays et chaque région a ses spécialités et ses traditions culinaires. L'art de la bonne chère englobe ceux, créatifs dans certains cas, consistant
                       à recueillir, adapter ou inventer des recettes, à sélectionner des produits, à préparer des plats, des mets et à les déguster.

      11 - Maréchalerie : discipline concernant le ferrage des animaux - le maréchal-ferrant, spécialiste du pied et de la ferrure, entretient le sabot, prépare et pose les ferrures. © Moleda / Andia.fr
       Le maréchal ferrant qualifié est un professionnel du cheval dans le domaine du pied. Il assure la préservation du fonctionnement physiologique du pied pour les chevaux
      en général, les chevaux de sport, de courses, de loisir. Il prépare et effectue des ferrures courantes et selon les services et emploi, sur des chevaux ne nécessitant pas de soins
      particuliers. Il prépare la pose de ferrures orthopédiques et thérapeutiques en accord et selon les notifications du vétérinaire. Dans son domaine d’action, il intervient auprès
       de tous les équidés bovidés. Il se sert du parage, de la confection et de la pose des ferrures métalliques ou synthétiques pour protéger le pied du cheval. Il peut être amené à
      juger de la boîte cornée, la modifier dans certains cas, la traiter le cas échéant avec des produits à usage externe et effectuer, conformément aux dispositions du code rural,
             les soins des maladies du pied. La formation en apprentissage dans ce métier est un atout majeur pour la réussite d'une future carrière professionnelle.
        Formation : une scolarisation en alternance de 3 années permet d'acquérir les gestes techniques de base liés aux métiers de maréchal ferrant ; comme façonner les ferrures
            courantes, pour préserver et améliorer le fonctionnement physiologique des pieds des chevaux et acquérir la connaissance du comportement des équins.
            Art Contemporain : la "Maréchalerie" est un centre d'art contemporain (CAC) situé dans la forge des petites écuries du château de Versailles (78-Yvelines) ;
                           créé en 2004, ce centre dépend de l'École nationale supérieure d'architecture de Versailles (énsa-Versailles).

      12 - Horlogerie : elle regroupe la science, la technique, l'art, l'industrie, le commerce des instruments propres à mesurer le temps - il y a 3 catégories principales : l'horlogerie ancienne,
              l'horlogerie mécanique traditionnelle et actuellement, l'horlogerie avec des fonctions électroniques et informatiques ; mais certaines horlogeries sont à la croisée de ces catégories.

        Origine : sitôt après avoir observé le cycle du jour et de la nuit, l’Homme, dans toutes les civilisations, n’a eu de cesse de mesurer
                le temps ce qui l’a conduit progressivement à élaborer calendriers et instruments de plus en plus précis.
        L'apparition de l'horlogerie commence historiquement avec les horloges à poids, rouages et régulateurs, de machines, le plus souvent
         sans cadran, dont la sonnerie rythme les activités organiques de la communauté. En 1365 / 1384, Giovanni Dondi dell'Orologio
         (Chioggia en Vénétie, 1330-1388, médecin, astronome, philosophe, horloger, universitaire et poète italien), construit l'Astrarium, une horloge
         astronomique associée à un planétarium (modélisation du système solaire), considérée comme la merveille de son temps. Disparue,

         l'astrarium a pu être reconstituée grâce à une description détaillée de son mécanisme complexe, qu'en a laissée son auteur.
        Vers 1410, avec l'apparition du ressort moteur, ou ressort de barillet. Cette innovation, d'un ressort permettant d'emmagasiner
        de l'énergie lorsqu'il est tendu, et de la restituer lors de sa détente, rend possible l'horloge domestique réellement portable et ouvre
        la voie, grâce à la miniaturisation qui s'ensuivra, à la réalisation de montres. Vers 1492, avec l'apparition conjointe en Italie, en
        Allemagne et en France de la montre mécanique dont l'exclusivité va durer près de cinq siècles. Vers 1517, les horlogers rivalisent
         pour réduire les dimensions des montres, dont le porter s'impose. En 1601, fondation de la Corporation des horlogers, à Genève.
        Pour accéder à la maîtrise, après un minimum de 5 ans d'apprentissage, le prétendant doit réaliser une petite horloge à réveil-matin à

      porter et une horloge carré de table. Vers 1656, Christian Huygens (1629-1695, mathématicien, astronome, physicien et inventeur) poursuivant

        les travaux de Galilée (1564-1642, mathématicien, géomètre, physicien et astronome), adapte le pendule à l'horloge qui voit ainsi sa précision
         considérablement améliorée ; puis il met au point le balancier régulateur à ressort spiral, pour les montres. Vers 1720, George
         Graham (1673-1751, horloger, géophysicien et inventeur anglais) construit un appareil à pendule et à poids dont l'aiguille fractionne la   Astrario de Giovanni Dondi,
                      seconde en quarts avec possibilité d'appréhender en théorie le 1/16ème de seconde.   reconstitution de Luigi Pippa (Milan)

        1722, la prééminence horlogère de l'Angleterre commence à être concurrencée par les Genevois, puis les Jurassiens neuchâtelois dépassant même ces derniers, à la fin du siècle. 1747,
        l'horloger Abraham Louis Breguet (1747-1823, horloger, ingénieur et physicien) invente le ressort-timbre pour les montres à répétition ; il dévoile un dispositif anti-choc "pare-
        chute", puis en 1795, un spiral, dit "spiral Breguet" dont la courbe terminale se trouve sur un plan différent, afin que ce spiral se développe concentriquement, et surtout
      le "Tourbillon" (1801-1806), un mécanisme permettant d’équilibrer les différentes pièces se trouvant dans une montre. Au XVIII ème  siècle, la technique de gravure se mécanise
        avec l’apparition des machines à guillocher (gravure en creux), qui constituent alors une véritable révolution. Vers 1875, découverte du sulfate de calcium comme première
        substance lumineuse pour les chiffres et aiguilles des cadrans. L'horlogerie va s'adapter au temps moderne à la fin des années 1970, date d'invention de la montre électronique.
          Métier : l'horloger fabrique, répare ou vend tous types d'appareils mesurant le temps ; c'est une activité de haute précision, relancée par les nouveaux matériaux

                                       et les technologies de pointe, nécessitant habileté, logique et patience.
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