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Le tailleur de pierre est un professionnel du bâtiment, artisan ou compagnon, qui réalise des éléments architecturaux en pierre de taille (pierre naturelle dont toutes les faces sont
         dressées) : il exerce l'un des plus anciens métiers du monde. Il utilise des techniques manuelles qui n'ont que très peu changé depuis plus de 2000 ans. Dans le même temps, il doit
      s'adapter aux nouveaux outils, en maîtrisant les machines à commandes numériques ou le nettoyage au laser, par exemple. Son rôle consiste à réaliser toutes sortes d'ouvrages en pierre
       : des cheminées aux escaliers, en passant par les murs ou les voûtes. Il ne faut pas le confondre avec le sculpteur de pierre, qui lui s'occupe de plus petites œuvres (ornements, décorations,
      personnages...). Il utilise divers matériaux : du calcaire tendre ou dur, du granit, ou encore du grès ; et est également amené à assurer la maçonnerie liée à sa fonction, afin d'incorporer ses
      créations au sein des bâtiments. Le tailleur, ou le sculpteur, s’occupent davantage de la rénovation de bâtiments anciens. Ils font en sorte de redonner une seconde vie à des constructions
                                                 abîmées par le temps ou les intempéries.

      03 - Lutherie : le mot "lutherie" provient de "luth", instrument si célèbre qu'il en vint à symboliser la musique © Bordier S / Andia.fr à
         Les facteurs de luths fabriquant également d'autres instruments à cordes, le mot lutherie dériva de cet usage. C'est à partir de 1750 environ que les documents officiels
        mentionnent les "luthiers" ; ils sont ceux qui ont l'art de réaliser, et le droit de vendre toutes sortes d'instruments de musique, soit à cordes, ou à vent... La lutherie est
        un métier, à condition qu'il présente un caractère artisanal. Les musiciens apprécient le fait de pouvoir choisir parmi les instruments contemporains ceux qui possèdent
         une personnalité en plus de leurs qualités sonores. En ce qui concerne ces maîtres, dont la production est volontairement limitée, on peut parler de "lutherie d'art", dans
       la mesure où chaque instrument est un "unicum". C'est à une longue tradition de savoir-faire que l'on distingue en Europe des écoles qui ont été florissantes sur des périodes
       différentes, dans des centres où l'on était luthier de père en fils. C'est ainsi que l'on observe des dynasties comme celles de la famille Amati (entre 1530 et 1740, à Crémone, Italie),
       Antonio Giacomo  Stradivari (1644-1737, luthier à Crémone), Carlo Giuseppe Testore (v.1665-1738, luthier à Milan), Giovanni Grancino (1637-1709, luthier à Milan), Giovanni Battista
           Guadagnini (1711-1786, luthier à Turin), Matthias Klotz (1653-1743, luthier allemand) et bien d'autres encore. Certains ateliers ont fonctionné sans interruption depuis
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        le XVIII  siècle jusqu'à nos jours, passant du père au fils et du patron au contremaître. Les pays où la lutherie a toujours représenté une activité importante sont l'Italie,
        l'Allemagne et la France. La lutherie découle d'un ensemble de connaissances théoriques et pratiques qui, après un entraînement de plusieurs années sur des centaines
       d'instruments, permet au luthier de percevoir, par une analyse et une synthèse presque intuitives, le processus de création d'un instrument, l'école à laquelle il appartient,
      l'atelier, la main qui l'a exécuté. Les caractéristiques de facture concernent surtout le patron (modèle, avec ses contours, ses proportions), les fournitures, les épaisseurs, la courbure
         et la conduite des voûtes, l'exécution des coins, la pose des filets, la forme, la nature et la pose du vernis. Certains caractères peuvent provenir de l'époque à laquelle
        travaillait le luthier, des influences subies, de la nature des produits utilisés, de tours de main particuliers. Quelques centres de formations sont encore actifs en France,
         comme le lycée Jean-Baptiste Vuillaume et le Musée de la lutherie de Mirecourt (88-Vosges) et le lycée professionnel public Fernand Léger de Bédarieux (34-Hérault).














      04 - Couverture : Pierres naturelles, l'ardoise, ou la lauze, sont des matériaux durables permettant une intégration harmonieuse dans le paysage © Villa / Andia
       L'ardoise et la lauze sont un schiste argileux au grain très fin et très dur qui se présente en couches successives, extrait dans des carrières locales à ciel ouvert. Des pierres
      de toutes dimensions sont débitées. Elles ne sont pas normalisées, variant en épaisseur, longueur et aspect. Leur aspect présente des différences de matière et de couleur, selon
          les régions et les filons d’extraction : teintes grises argentées, bleutées, verdâtres ou brunes (suivant la teneur en fer), tons sombres (quartz et mica) ou clairs (feldspath).
        Des équipes de couvreurs spécialisés sont nécessaires pour réaliser ce type d’ouvrage. Leurs compétences associent à la fois la taille de la pierre, la pose et la réalisation
         des ouvrages de raccordement, en collaboration avec les charpentiers. Réputée pour son esthétique et sa durabilité, l’ardoise est utilisée en couverture et en bardage
       depuis des siècles ; elle est aujourd’hui couramment utilisée comme revêtement de sol intérieur, ou extérieur, mais également dans la réalisation de mobilier (plan de travail)
             ou comme élément décoratif. L’ardoise naturelle, par sa longévité, domine dans les villes dotées de nombreux édifices, classés monuments historiques.

      05 - Fonderie : procédés de formage des métaux, consistant à couler un métal ou un alliage liquide dans un moule. © Reynaud Julien / APS-Medias / ABC / Andia.fr,
         La fonderie consiste à former des pièces en chauffant des lingots dans un four. Le métal ou alliage liquide est ensuite coulé dans un moule pour éviter au maximum
        les retouches après refroidissement. C’est un procédé utilisé dans tous les secteurs industriels. Le fondeur, ou bronzier, fond, coule un métal ou un alliage métallique
          et réalise les finitions (ébarbage, ciselure et patine). Selon sa spécialité, le fondeur fabrique des pièces industrielles, des bijoux, sculptures et objets décoratifs variés.
      Pour réaliser le moulage, il peut utiliser différentes techniques : moulage au sable, en coquille, sous pression, à la cire perdue, par centrifugation. Le fondeur artisanal exerce
                      son activité dans une fonderie ou un atelier. Parmi les fondeurs d'art, on trouve encore quelques rares fondeurs de cloches.

      06 - Haute couture : le secteur professionnel dans lequel exercent les créateurs de vêtements de luxe. © Deepol, by plainpicture / Floco Images
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          La prééminence française dans la mode date sans doute du XVII  siècle, époque à laquelle les arts, l'architecture, la musique et la mode de la Cour de Louis XIV à
       Versailles sont admirés et imités par l'Europe entière. Les tailleurs et les modistes français ont alors la réputation d'être les plus talentueux, et leurs créations sont les plus
      recherchées. Marie Jeanne Bertin, dite Rose Bertin (1747-1813, marchande de modes), peut-être considérée comme l'une des premières grandes personnalités de la haute couture
           française. En 1770, cette jeune créatrice de mode ouvre sa maison de couture à l'enseigne "Le Grand Mogol" dans la rue du Faubourg-Saint-Honoré, à Paris, et
       elle s'impose rapidement comme la faiseuse de mode de la Cour de Marie-Antoinette (reine de 1774 à 1792). En France, la "haute couture" est une appellation juridiquement
         protégée émanant d'un décret de 1945, et les maisons de haute couture doivent répondre à un certain nombre de critères : travail réalisé à la main dans les ateliers de
         la maison, deux ateliers, nombre d'employés, l'unicité de pièces sur-mesure, deux défilés dans le calendrier de la haute couture chaque année, nombre de passages par
         défilé (au moins vingt-cinq), utilisation d'une certaine surface de tissu. Dans les ateliers de couture, les ouvrières ont longtemps été appelées "petites mains", de nos jours
             c'est une ouvrière qualifiée, ou "couturière tailleur". Elles font partie d’une hiérarchie à la tête de laquelle on trouve la première et les secondes d’atelier.














      07 - Bijouterie : ou joaillerie, l'art de fabriquer des objets de parure mettant en valeur des pierres précieuse, pierres fines, pierres ornementales et des perles. © Patrice Thebault / Onlyfrance.fr
        Bien souvent, le bijoutier se confond avec le joaillier : métaux et pierres précieuses entrant souvent dans la conception d'un bijou. Un joyau est un objet fait de matière
        précieuse, généralement destiné à une parure. Un joyau se différencie d'un bijou par un ou plusieurs de ces critères : sa grande rareté, sa beauté saisissante, sa grande
       durabilité, et parfois même par son histoire et sa renommée. Un joyau, à la différence d'un bijou, sera presque toujours monté d'au moins une pierre précieuse. La joaillerie
        consiste à mettre en scène des pierres sur un support de métal précieux. Les objets réalisés prennent la forme de bagues (solitaires, alliances), colliers, pendentifs, boucles
         d'oreilles, diadèmes, couronnes et tout autre objet exigeant l'utilisation de pierres : trône, statue, œufs de Fabergé, etc. Depuis le début de l’humanité, des pierreries
       sont utilisées pour la réalisation de parures et objets d'ornement précieux ou à valeur symbolique. Le bijoutier fabrique, transforme ou répare des bijoux en or, en argent,
          en platine, etc. Habile et précis, il laisse percer son imagination artistique. Que ce soit pour une pièce unique ou un modèle à diffusion multiple, il commence par
        un prototype. Il découpe, façonne le métal et ne lésine pas sur le polissage lors de la finition. Le joaillier intervient quand la parure comporte des perles ou des pierres
         précieuses. Il imagine une monture valorisant les pierres précieuses. Il a, de temps à autre, recours au sertisseur pour la mise en place des pierres dans la monture.
      Avant le sertissage, turquoises, topazes, émeraudes, rubis, etc., les pierres précieuses sont taillées par "le lapidaire", le "diamantaire" se chargeant de la taille du diamant.
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