Page 11 - Journal Culturel de Metz - 2022-02
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28 février 2022 : Séraphine LOUIS 1864-1942 et son œuvre "L’arbre du paradis"

Séraphine LOUIS est née le 3 sept.1864 à Arsy (Oise) et elle décède le 11 déc.1942 à Villers-sous-Erquery (Oise). Quatrième enfant d’un couple modeste, orpheline à sept ans,
   Séraphine est domestique de 1881 à 1901, au couvent de la Charité de la Providence à Clermont-de-l’Oise (60). Elle, qui parle aux arbres et aime observer longuement
   la nature, s’installe à Senlis en 1902. En parallèle de ses activités de ménage, elle s'enferme chez elle le soir et peint de merveilleux bouquets foisonnants, à même le sol, à
   la lumière d'une bougie, sans chevalet, sur des panneaux de bois qu’elle récupère. Ces longues nuits de création sont rythmées par des incantations que l’artiste chante en

peignant. Séraphine, la mystique, se dit investie d’une mission par des voies qu’elle entend et se définit comme la "bouquetière de la Vierge Marie" (créatrice de bouquets fleuris).
        N'ayant aucune formation artistique, son œuvre est qualifiée "d'art brut", par le théoricien de l'art, Jean Dubuffet (1901-1985, peintre, sculpteur, écrivain, graveur, plasticien).

                                                                                                                                                   Timbre à date - P.J. :
                                                                                                                                             le 25/02/2022 à Senlis (60-Oise)

                                                                                                                                                   et les 25 et 26/02/2022
                                                                                                                                                au Carré d'Encre (75-Paris)

                                Conçu par : Aurélie BARAS

                                            Fiche technique : 28/02/2022 - réf. 11 22 052 - Série artistique :
                                   Séraphine LOUIS 1864 - 1942 et son œuvre "L’arbre du paradis" (vers 1929/1930)

                                     Création de l'œuvre : Séraphine LOUIS - Mise en page : Aurélie BARAS - d'après photos

                                   © Bridgeman images - Impression : Héliogravure - Support : Papier gommé - Format feuillet :

                                  V 143 x 185 mm - Format TP : V 40,85 x 52 mm (37 x 48) - Dentelure : 13¼ x 13¼ - Couleur :
                                    Polychromie - Faciale : 2,86 € - Lettre Prioritaire, jusqu'à 100 g – France - Barres phospho-
                                    rescentes : 2 - Présentation : 9 TP / feuillet, avec dans les marges, certain titres de son œuvre

                                  artistique - Tirage : 612 000 TP (68 000 feuillets). - Visuel : son œuvre artistique de l'art naïf
                                         "L'arbre de (ou du) paradis" de 1928/30 - huile et ripolin sur toile - V 132 x 197 cm

                                        L’Arbre de Paradis est une peinture à l'huile de grandes dimensions exposée
                                 au "Musée d'Art et d'Archéologie" de Senlis, dans l'Oise (60). L'œuvre fut composé entre

                                   les années 1929 et 1930, une peinture à l'huile sur toile de dimensions V 132 x 197 cm.
                                Cette œuvre, comme la plupart de cette période, se présente sous la forme d'une grande toile

                                foisonnante au thème botanique et très colorée, sur la base d'une technique mixte complexe

                                         qui utilise la peinture industrielle dite "Ripolin". On peut observer au centre
                                  de l'arbre, la présence d'un œil, élément récurrent de ses tableaux, entouré d'un feuillage

                                    lumineux et coloré, ressemblant à des plumes, (Musée d'art et d'archéologie de Senlis).
                                   Séraphine ne parlait pas de son art, elle disait : "La peinture, c’est ma vie. C’est la lumière.

                                        Et pour vivre, il faut que je fasse des ménages" - elle appelait cela son "travail noir".

Orpheline à sept ans, elle est recueillie par sa sœur aînée. A la suite de sa scolarité élémentaire, elle travaillera dans une ferme. De 1881 à 1901, elle devient domestique au
  couvent de la Charité de la Providence à Clermont-de-l'Oise. Elle en conservera une empreinte religieuse forte, particulièrement de la Vierge, qui lui aurait inspiré sa
    vocation artistique. A partir de 1906, Séraphine Louis loge au 1, rue du Puits-Tiphain à Senlis et travaille comme femme de ménage, pour des familles bourgeoises.

Senlis, logement de Séraphine.                                         Les titres évoqués sur les marges du feuillet :                                     Séraphine devant l'une de ses œuvres

                                à gauche "les Cassis" : vers 1915 - peinture à l'huile (ripolin) sur toile - H 24,5 x 19,4 cm - ce tableau fait partie de
                                     ses premières toiles de petit format ; un travail très minutieux et un sens inné pour la couleur et le contrastes.

                                        "les Grandes marguerites" : vers 1929/30 - peinture à l'huile (ripolin) sur toile - V 130,5 x 195,5 cm
                                     Séraphine, entre 1928 et 1931, réalise de grands formats, formant le corpus restreint de ses derniers tableaux.
                                   "L’arbre de vie" : 1928 - ripolin et huile sur toile - V 112 x 144 cm - sur un fond vert, beige et bleu se déploie

                                         un arbre de forme ronde pourvu de racines. Ses feuilles, aux dominantes rouges et bleues, se redressent
                                      graduellement et couvrent presque toute la surface de la toile. Elles sont ornées de longues touches colorées

                                        qui semblent être inspirées de plumes. De petits points blancs rehaussent et animent cette composition.

                                    à droite "l'Arbre rouge" : 1928-1930 - huile sur toile - V 130 x 193 cm - la composition asymétrique de
                                    l’Arbre rouge, la tension entre le tronc penché sur la droite et la masse du feuillage qui s’épanouit vers le haut

                                                             traduisent une rupture avec l’ordre et l’harmonie. (Centre Pompidou).

                                "les Grenades" : vers 1915 - ripolin + pigments et couleurs de sa composition, sur bois - H 24 x 18,4 cm

                                          "l'Arbre de (ou du) Paradis" : 1929 /30 - huile sur toile - V 130 x 195 cm - une peinture mystique,
                                      à la dimension sacrée. D'après elle ; elle a commencé à peindre, parce que son ange lui aurait dit de peindre.

                                 L'œuvre de Séraphine Louis, dite de Senlis, aurait pu rester inconnue, mais il a suffit d'un hasard pour que Wilhelm

                                Uhde (1874-1947, peintre, critique et historien de l'art, collectionneur et marchand d'art, d'origine allemande) amateur d'art éclairé,

                                  remarque un jour chez des amis, une nature morte et découvre que c'est Séraphine, une femme de ménage effectuant

                                   quelques heures chez lui, qui en est l'auteur. Il est le découvreur de Georges Braque (1882-1963, peintre, sculpteur et

                                 graveur), Pablo Picasso (1881-1973, peintre, dessinateur, sculpteur et graveur) et d'Henri Rousseau (dit le Douanier Rousseau,
                                  1844-1910, peintre de l'art naïf). Séraphine ne donnant pas de titre à ses tableaux ; elle laisse Wilhelm et sa sœur Anne-
                                Marie (1889-1988, artiste peintre) choisirent le nom des œuvres acquises. Malheureusement, la Grande Guerre mondiale
                                éclate et la famille Uhde doit partir et rejoindre l'Allemagne. Après celle-ci, Wilhelm et sa sœur reviennent s'installer à
                                Chantilly, pour reprendre l'activité de marchand d'art. En 1927, Séraphine présente six toiles à l’exposition de la Société

                                    des Amis des Arts, à l’Hôtel de Ville de Senlis. Wilhelm est frappé par l'évolution de son œuvre et décide de l'aider.

                                  Le musée de Cassel (Allemagne) acquiert un de ses tableaux en 1928, les Senlisiens achètent également des
                                œuvres. Séraphine peint de grandes toiles foisonnantes, avec une technique mixte complexe à base de Ripolin

Séraphine, vers 1935             et des thèmes de botanique diversifiés. Mais, l'art est touché par la crise de 1929, et Wilhelm cesse d'aider                           Yolande Moreau, dans " Séraphine"
                                Séraphgine,qui s'était lancé dans des dépenses excessives. Le 31 janv.1932, Séraphine est internée à l’hôpital
                                psychiatrique de Clermont-de-l’Oise, puis à son annexe de Villers-sur-Erquery, à la suite d’une crise de folie.

                                Elle cesse de peindre et écrit de nombreuses lettres pour se plaindre d'un sentiment de persécution.

Le 11 déc. 1942, Séraphine de Senlis décède ; elle est enterrée dans la fosse commune du cimetière de Clermont. En 1972, a lieu une première rétrospective de Séraphine

Louis à Senlis ; et en 2008, sort le très beau film de Martin Provost et Marc Abdelnour "Séraphine", avec Yolande Moreau (1953), dans le rôle de Séraphine.
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