Page 6 - Journal Culturel de Metz - 2021-08
P. 6
Timbre à Date - P.J. : Visuel : la richesse, la beauté et
les 23 et 24/07/2021 la féérie du patrimoine souterrain
au Carré Encre (75-Paris) naturel français, souligné
par l’action des spéléologues.
Conçu par : Stéphanie GHINÉA
Les concrétions du visuel sont
issus de trois cavités différentes :
à gauche : l'Aven de Rose (plateau
d'Albès - Hérault), spéléo dans
la salle des gours / au centre
et à droite : la Grotte de Trabuc
(Gard), spéléo en bateau sur
le "Lac de Minuit" + deux spéléos
et la "Grande stalagmite".
au centre de la partie supérieure :
la Grotte de Pousselières (Hérault),
détail de concrétions d'aragonites.
Fiche technique : 26/07/2021 - réf.11 21 025 - Série loisir sportif, exploration et patrimoine - la spéléologie, l'exploration sportive et scientifique du monde souterrain.
Création : Stéphanie GHINÉA - d'après photo © Philippe CROCHET - Impression : Héliogravure - Support : Papier gommé - Format feuillet : H 185 x 143 mm - Format TP : H 52 x 31 mm
(48 x 27) - Dentelure : 13 x 13 - Couleur : Polychromie - Faciale : 1,50 € - Lettre Internationale, jusqu'à 20 g - Europe et Monde - Barres phosphorescentes : 2 - Présentation : 12 TP / feuillet,
avec marges illustrées de spéléologues en activité dans le monde souterrain - Prix du feuillet : 18,00 € - Tirage : 495 000 TP (41 250 feuillets).
La spéléologie : la curiosité s’est alors transformée en véritable science. L’étude de la genèse des cavités, des roches, de la circulation de l’eau dans les terrains, de la faune cavernicole,
la topographie, l’archéologie, la protection de l’environnement et bien d’autres encore, sont toutes les disciplines rencontrées sous terre.
Lieux évoqués par le timbre : la grotte de Rose (ou l'aven de Rose) est une importante cavité, sous le plateau calcaire de
la croix de Mounis (source de la Mare, près de Castanet-le-Haut), qui se développe le long d’une rivière souterraine.
Cette cavité, qui comprend plusieurs entrées, a été découverte en 1990 après la plongée de Patrick Barthas dans la grotte
résurgence de Mounis En 1995, une désobstruction permet de shunter le siphon et de déboucher dans le réseau. Les
explorations se feront dans un premier temps dans la rivière souterraine avec le passage de plusieurs siphons, puis en 1996,
des escalades permettent de découvrir une entrée sur le plateau à 110 m au dessus de la résurgence. C’est près de 4 km
de réseaux de galeries, de grandes salles et de verticales qui ont été découverts. Actuellement l’exploration se poursuit,
le potentiel de développement étant encore important. Cette cavité est réservée aux spéléologues et chercheurs spécialisés.
Mes 2 photos : Durant notre séjour dans cette région, nous avons visité le gouffre géant de Caprespine (Aude, aux confins
du Minervois et de la Montagne Noire, au Nord de Carcassonne). Cette cavité recèle des volumes de dimensions importantes
mais est surtout connue pour la diversité de ses concrétions. Le "gouffre géant de Cabrespine" est l'appellation touristique
et correspond à l'entrée artificielle accessible au public. L'entrée historique de la cavité est "Lo Gaugnas" (la grande grotte).
Le gouffre est découvert en 1934 par le spéléo-club de l’Aude ; il est toutefois cité dans des documents remontant
au XVIe siècle, et on y a retrouvé de nombreux vestiges attestant son utilisation ancienne par les hommes, dont des
poteries et des outils en tout genre. Des spéléologues célèbres ont parcouru ce gouffre et ont été frappés par sa beauté ;
ainsi, en 1981, Michel Siffre (1939, géologue et spéléologue) déclarait : "J’ai vu à Cabrespine des bouquets d’aragonite
(polymorphe de carbonate de calcium) d’une taille unique au monde". La grotte est aménagée depuis 1988 pour le public.
Le développement de la cavité atteint 22,5 km pour 504 m de profondeur (relevés de 2017).
La Grotte de Trabuc : surnommée la "grotte aux 100 000 soldats", se situe dans les Cévennes (30-Gard),
sur la commune de Mialet (le Gardon de Mialet) proche de la ville d'Anduze. La grotte est connue depuis
l’Antiquité, mais réellement utilisée comme refuge à partir de la fin du XVIIe siècle. En effet, lors de
la guerre des Cévennes (juil.1702 à déc.1704), les Camisards avaient pour habitude de se cacher dans les
grottes de la région. La grotte tirerait son nom de l'arme favorite de ceux-ci, le tromblon (ou "trabuc").
1945, la partie supérieure du réseau, découverte par Georges Vaucher lors d'explorations épiques (dans son
livre "Sous cette Montagne"), a été aménagée après percement d'un tunnel par une équipe de mineurs des
Houillères d'Alès. La partie touristique ne représente toutefois qu'un dixième de l'ensemble du réseau.
Elle est célèbre grâce aux '100 000 soldats', ensemble de concrétions sur le sol en forme de petits sapins
dont la formation n'est toujours pas complètement expliquée. Cette étrange formation peut faire penser aux
soldats en terre cuite du mausolée de l'empereur Qin en Chine. Cette cavité peut s'explorer en effectuant
sa traversée. Elle comprend deux parties séparées par un passage d'étroitures, dont le "Trou du vent".
Photos : la grande salle du lac de minuit (à gauche, voir TP) et le passage mystérieux des 100 000 soldats.
Diverses concrétions sont présentes, stalagmites, stalactites, gours, cascades, méduses, draperies, etc…
La grotte de Pousselières, dans la montagne Noire, aux environs de Pardailhan (34-Hérault)
appartient au système hydrogéologique de la résurgence de Poussarou.
La grotte est accessible aux spéléos en accord avec le spéléo club de Béziers ; elle bénéficie
d'un développement de 1,5 km, pour un dénivelé de -126 m. La "Salle de la Comète" est très
riche en fistuleuses d’aragonite et de calcite ainsi qu’en stalactites d’aragonite.
La "Galerie Nord" offre des parois recouvertes d’excentriques d’une grande finesse et
d’hydromagnésite. La "Salle du Téléphone" contient de nombreuses concrétions d’aragonite
massive (colonne, draperies, stalactites etc. …). Dans certains secteurs de la salle, le courant d’air
violent a courbé fortement les stalactites d’aragonite. La "Salle des Araignées" contient des
concrétions rares, avec des aragonites en chapelets de boules, et les célèbres "araignées"
constitué d’une fistuleuse d’aragonite à l’extrémité de laquelle on observe une touffe de cristaux
d’où partent les "pattes" de l’araignée, constituées de nouvelles fistuleuses d’aragonite.
C’est dans cette salle que l’on trouve aussi des "tubes" d’aragonite qui sont en fait de grosses
fistuleuses de Ø 1,5 à 2 cm. La dernière "Salle Jaune" abrite des aragonites très rares, teintées
en jaune. C’est là que se termine le réseau actuellement connu.
Les possibilités de développement sont très importantes en direction de la résurgence, de l’ordre
d’une dizaine de kilomètres. Cette grotte offre une concentration exceptionnelle de concrétions
d’aragonite, de forme aciculaire bien sûr, mais on observe aussi et surtout des stalactites,
stalagmites, draperies, fistuleuses, tubes d’aragonite, ainsi qu’une forme très rare :
les aragonites en chapelets de boules.
Grotte de Pousselières : dans le cadre rouge, le détail des concrétions d'aragonites, visible sur le TP.