Page 9 - Journal Culturel de Metz - 2021-08
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Le trajet : les itinéraires empruntés par les mareyeurs partaient des ports du Nord-
                                                                      Pas-de-Calais et de la côte de la Manche, dont Boulogne-sur-Mer, longeaient la côte jusqu'à à
                                                                      Abbeville, traversaient la Picardie en passant par Amiens, Breteuil, Clermont, puis Chantilly

                                                                                                                   pour arriver à Paris.

                                                                 Paris, le pavillon de la Marée : les attelages entraient dans Paris par la rue des Poissonniers,
                                                                            descendaient la rue du Faubourg-Poissonnière puis la rue Poissonnière jusqu'à la rue

                                                                       Coquillière pour arriver aux Halles. Le poisson était transporté et livré dans les paniers, pour
                                                                       en faciliter la conservation, mais aussi le comptage et le contrôle de la qualité. Dès 1350, un

                                                                           "maître des petits paniers" établi par le roi aux Halles de Paris est commis à cet usage.

                                                                 Les Relais : la route du poisson était jalonnée de relais, distants de cinq à sept lieues (soit 20
                                                                      à 28 km), dans lesquels les attelages faisaient étape quelques minutes, le temps pour les valets

                                                                          de ferme de changer les chevaux. A l'origine, ces relais différaient de ceux de Poste, par
                                                                         ailleurs mis en place par Louis XI à partir de 1464 seulement. La route était longue, et les
                                                                        chasse-marée livrant Paris étaient prioritaires sur les autres attelages. Pour gagner du temps
                                                                       et avertir les villageois ou la tour de guet du passage imminent du chasse-marée, on équipait

                                                                           les chevaux de grelots. Le personnel des relais pouvait ainsi se tenir prêt pour aider au
                                                                            changement de chevaux. L'état des chemins, la vitesse, les accidents et le brigandage
                                                                          rendaient par ailleurs le trajet périlleux. Précurseurs, les mareyeurs avaient alors institué
                                                                        un fonds commun d'assurances : aux Halles de Paris, deux deniers étaient prélevés par livre
                                                                          de poisson vendue et reversés à une caisse spéciale chargée d'indemniser les risques de
                                                                            la route ! Imaginée et développée par les mareyeurs, la Route du poisson a toujours
                                                                         fonctionné comme une corporation, avec son réseau de pêche, de mareyeurs dédiés et de
                                                                       relais, mais aussi d'éleveurs, bourreliers, charrons, vanniers ou encore maréchaux-ferrants….
                                                                       Des savoir-faire oubliés ou longtemps dévalorisés et qui peinent aujourd'hui à se transmettre.

                                                                       Le maréchal-ferrant : l'histoire de la maréchalerie est aussi ancienne que celle de la conquête
                                                                             du cheval ; puisque à l'origine, le mot maréchal (du vieux-francique "marah-scal",
                                                                                   serviteur du cheval) désigne la personne chargée de soigner les chevaux.

                                                                       Le terme s'est ensuite précisé pour désigner l'artisan préposé au ferrage (le maréchal-ferrant)
                                                                                           ou le responsable d'écurie militaire (le maréchal des logis).

 La route d'hier : la "Route du poisson" fait référence au chemin emprunté par les "chasse-marée" (nom donné autrefois aux mareyeurs) qui, sous l’Ancien Régime, menaient de Boulogne à Paris
        des voitures hippomobiles chargées de poissons. Ces attelages, appelés ballons de marée, parcourraient près de 300 kms en moins de 24h, pour livrer le poisson le plus frais possible

  jusqu’au boulevard Poissonnière et aux Halles de Paris. Le trajet s’effectuait par étapes dans les relais de Poste, où toutes les deux heures, les cinq chevaux de trait Boulonnais étaient changés.
                                     Les chasse-marées ont ainsi parcouru la route du poisson depuis le XIIIème siècle jusqu’en 1848, date de l’arrivée du chemin de fer. ...

       La route d'aujourd'hui : en juillet 1990, à l’issue du "Concours spécial des chevaux de trait Boulonnais" à Wimereux, Bruno Pourchet, alors directeur du Haras national de Compiègne,
        invite le Syndicat hippique boulonnais à lancer un défi aux autres races de trait françaises et européennes. En 1991 naît la première Route du poisson. Tracée sur le chemin d’anciens
         relais de Poste aux chevaux, cette compétition d’attelage remet à l’honneur le cheval de trait, dans une ambiance sportive mais conviviale. Une page d’Histoire venait de s’écrire...

         Dernières minutes - la Route du poisson 2021 est probablement reportée à septembre 2022, face à la situation sanitaire.
                                              Un petit hommage philatélique à nos chevaux de trait.

     Toutes les races de chevaux de trait sont originaires d'Europe de l'Ouest et du Nord, la théorie des "quatre lignées fondatrices" voit dans leurs ancêtres primitifs le sous-type
   "trait" du cheval des forêts, qui aurait eu des descendants aussi différents que le grand Shire et le petit, mais robuste, poney Shetland. Grâce à la sélection naturelle, ces chevaux
  sauvages se sont adaptésau froid et aux climats humides du Nord de l'Europe, ce qui en a fait des animaux robustes et résistants. Au XIXème siècle, la France comptait 3 millions
 de chevaux de trait. Aujourd’hui, l'on recense 8 500 élevages et 70 000 chevaux. Mais ils pourraient faire un grand retour en tant que "moteurs" de traction écologiquement propres,

                                                   dans une société qui recherche une agriculture et un environnement plus sain et plus authentique.

                                                                            Fiche technique :18/07/2005 - retrait :31/03/2006 - Série touristique : Haras du Pin
                                                                                   (61 - Orne) - l'entrée du haras et la tête de cheval (du dessus de la grille)

                                                                               Dessin : François BRUÈRE - Mise en page : Jean-Paul COUSIN - Impression :
                                                                                 Héliogravure - Support : Papier gommé - Couleur : Polychromie - Format :

                                                                               H 40 x 26 mm (36 x 22) - Dentelures : 13 x 13¼ - Bandes phosphorescentes : 2
                                                                                  Valeur faciale : 0,53 € - Présentation : 50 TP / feuille - Tirage : 3 829 900
                                                                                  Visuel : le plus ancien des 23 haras nationaux français, construit en 1715.

                                                                           Fiche technique : 29/09/1997 - retrait : 12/06/1998 - Série commémorative : voiturier
                                                                                     de marée, les "chasse-marée", via le port de Boulogne, jusqu'à Paris.

                                                                             Dessin et gravure : Pierre FORGET - Impression : Taille Douce - Support : Papier
                                                                           gommé - Couleur : Gris, violet , bleu - Format : H 40 x 26 mm (36 x22) - Dentelures :

                                                                               13½ x 13 - Faciale : 3,00 F - Présentation : 50 TP / feuille - Tirage : 8 008 670.

Fiche technique : 08/04/2013 - retrait : 08/04/2016 - Carnet : Chevaux de Trait de nos régions, avec leurs spécificités : taille, poids, tête, poitrail, crinière tressée et ornée, couleur de robe…
        Création : Elodie DUMOULIN - Impression : Héliogravure - Support : Papier auto-adhésif - Couleur : Quadrichromie - Format carnet : H 256 x 54 mm - Format 12 TVP : H 38 x 24 mm (33 x 20)
         Dentelures : Ondulées - Faciale : 12 TVP à 0,58 € - Lettre Prioritaire, jusqu'à 20g - France - Barres phosphorescentes : 2 - Prix de vente : 6,96 € - Présentation : Carnet à 3 volets, angles arrondis,

    12 TVP auto-adhésifs - Tirage : 4 200 000 - Visuel : Les 9 races de chevaux de trait françaises, sont issues de différentes régions (berceaux d'élevage) et ont chacune moins de 5 000 femelles capables
  de se reproduire. Le "Trait Breton" est originaire de Bretagne / le "Cob Normand" originaire de Normandie / le "Trait Poitevin Mulassier" du Poitou / le "Trait Boulonnais" de la région de Boulogne-

    sur-Mer / le "Trait du Nord" du Nord-Pas-de-Calais / le "Trait du Percheron", race de trait la plus répandue au monde est originaire du Perche / le "Trait Ardennais", également élevé en Belgique,
              est originaire des Ardennes / le "Trait Comtois" de Franche-Comté et le "Trait Auxois" de Bourgogne. - 3 spécialisations : attelage de roulotte, travail de la vigne et débardage en forêt.

     Les chevaux de trait sont sélectionnés pour leurs aptitudes à la traction de véhicules et de matériaux de toutes sortes, appartenant en général à une race puissante et de grande taille.
      La majorité des races de trait n'existaient pas avant le XVIIIe siècle. L'utilisation de ces chevaux a évoluée avec le progrès, mais les races diminuent depuis, faute de demande.
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