Page 8 - Journal Culturel de Metz - 2021-08
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2 août 2021 : La "Route du Poisson", la course événement du Cheval de Trait (du 21 au 26 sept.2021).
La "Route du Poisson" est une compétition sportive de chevaux de trait entre Boulogne-sur-Mer et Paris. Elle rend hommage au métier de chasse-marée,
les anciens mareyeurs, qui livraient le poisson et les produits de la mer, en attelage jusqu’à Paris. Cet événement fait converger quelques 440 chevaux
vers la capitale menés par 20 équipes françaises et européennes. Créée en 1991 grâce à l'aide du haras national de Compiègne, cette course d'endurance
de 24 heures est organisée en septembre pour relier Boulogne-sur-Mer (62-Pas-de-Calais) à Paris. À l'origine biennale, elle est devenue triennale depuis
2005. Plus grande course d'attelage du genre en Europe, elle attire nombre de spectateurs, et se ponctue d'épreuves mettant en valeur la puissance et la
maniabilité des chevaux de trait, comme la traction du flobart (bateau d'échouage équipé de roues). Du 21 au 26 septembre 2021, après neuf ans de sommeil
et pour le 30e anniversaire de sa création, les sabots des chevaux vont de nouveau résonner de Boulogne à Paris. C'est une aventure humaine
d’exception, une épopée historique et culturelle inédite... qui va être l’occasion de mettre en lumière nombre de métiers dévalorisée ou oubliés.
Les chasse-marée et la route du poisson. Réduire la distance pour approvisionner Paris du XIIIe siècle au XVIIIe siècle
La consommation du poisson de mer dans le Nord de l’Europe augmente sensiblement à partir du milieu du Xe siècle. Elle serait liée aux prescriptions religieuses de consommation
qui apparaissent au premier Moyen-Âge et implique l’établissement d’un réseau commercial reliant les ports de pêche à des marchés à l’intérieur des terres. Dans son "Traité de
la Police", Nicolas Delamare précise que c’est seulement par "une extrême diligence" que la chair de poisson peut parvenir en bon état, « tout au plus, jusqu'à vingt-cinq ou trente
lieues des côtes de la mer » soit entre 97 et 117 km. Dès le XIIIe siècle, la ville de Paris encadre la vente du poisson frais. De mars à octobre, il doit être vendu le jour de son arrivée
dans la capitale. D’octobre à Mars, il doit être vendu dans les deux jours. À la vitesse de transport des marchands au Moyen-âge (35 à 45 km/jour), cela place, en théorie, Paris en
dehors de la zone de chalandise de cette denrée. Pourtant, au XIVe siècle, des marchands provenant de Dieppe, Le Tréport, Honfleur et même de Calais et Dunkerque, soit des ports
situés de 172 à 293 km, fournissent le marché parisien. Sans agir directement sur les infrastructures routières ou l’organisation matérielle du transport, le roi et le prévôt de Paris vont
inciter les transporteurs picards et normands à faire de la capitale une de leur principale destination, en produisant une réglementation très avantageuse pour leur commerce.
Fiche technique - 02/08/2021 - Collector de 8 MTAM - réf : 21 21 919 - la Route du poisson, de Boulogne-sur-Mer à Paris (300 km).
Illustrations : Alain BOULDOUYRE - Mise en page et conception graphique : Agence Huitième-Jour - Impression : Offset. - Support : Papier autoadhésif
Couleur : Polychromie - Format (plié) : V 150 x 210 mm - Format (3 volets dépliés) : H 445 x 210 mm
Format 1 TVP : V 37 x 45 mm (32 x 40) - zone personnalisation : V 25,5 x 33,5 mm - Présentation :
Demi-cadre gris vertical micro impression : Philaposte et 5 carrés gris à gauche + FRANCE
et La Poste. + Format 7 TVP : H 45 x 37 mm (40 x 32) - zone personnalisation : H 33,5 x 25,5 mm
Présentation : Demi-cadre gris horizontal - micro impression : Philaposte et 3 carrés gris à droite
+ FRANCE et La Poste. - Commun : Dentelure : Prédécoupe irrégulière Barres phosphorescentes :
1 à droite - Faciale : Lettre Verte jusqu'à 20g - France (8 x 1,08 €) - Prix de vente : 12.00 € / collector
Tirage : 15 000 collectors. - Visuels : les étapes de la "Route du poisson" par le timbre-poste…
La pêche, une tradition séculaire : Comme dans toutes les régions portuaires,
la pêche sur la côte d'Opale est rapidement passée d'activité de subsistance
à une activité commerciale, et ce en partie grâce à la "Route du poisson".
Le flobart : c'est un bateau traditionnel des côtes du Boulonnais, il est reconnaissable à ses formes adaptées à l'échouage quotidien sur les plages : fond plat, tableau arrière large,
forme ventrue, construction "à clin", dérive centrale relevable. A l'époque, les flobarts de retour de pêche venaient s'échouer sur le sable puis étaient remontés sur la plage grâce
à deux chevaux Boulonnais attelés. Cette pratique ancestrale a inspiré la plus mythique des épreuves de la "Route du poisson"… la traction du flobart.
Le ballon de marée : une fois débarqué sur la plage, le poisson était chargé dans
une voiture hippomobile à deux roues, équipée de ridelles en osier légèrement incurvées.
On y disposait des paniers de poissons recouverts d'algues ou de fougères pour maintenir
la fraicheur, puis on protégeait l'ensemble du chargement avec une bâche. La cargaison
prenait alors des allures de ballon, d'où le nom de "ballons de marée" donné à ces attelages
généralement tirés par quatre à cinq chevaux Boulonnais.
Les chasse-marée : les attelages étaient souvent menés par des valets de ferme,
qui, juchés sur le cheval le plus proche de l'attelage, à gauche du timon, "chassaient"
les chevaux devant eux ; d'où le nom de "chasse-marée" traditionnellement utilisé
pour parler des mareyeurs.