Page 4 - Journal Culturel de Metz - 2014-04
P. 4
VIA PODIENSIS (route du Puy-en-Velay à St-Jean-Pied-de-Port) - MOISSAC (82 - Tarn-et-Garonne)
Moissac est située sur le Tarn, le long du canal latéral à la Garonne, avant sa confluence avec celle-ci. La ville, constituée en bourg monastique,
s’est sans doute développée à l’ombre de la grande Abbaye Saint-Pierre dont la légende nous dit qu’elle fut fondée par le roi Clovis.
Moissac a été très longtemps un lieu de passage et un carrefour commercial important, avec son port fluvial qui embarquait sa production
régionale de vin et d'autres produits, à destination de Bordeaux. La ville d'Art et d'Histoire (depuis mars 2012) est devenue un centre touristique
et culturel important, grâce à son abbaye, grands monuments de l'Art Roman, classés au Patrimoine mondial de l'Humanité au titre
des Chemins de St-Jacques-de-Compostelle, ainsi qu'au charme du Tarn, du canal, aux autres édifices religieux et civils de toutes les époques.
Art Roman et Chasselas doré Représentation du Chasselas à Moissac :
Dans l‘architecture de Moissac, le chasselas est un élément décoratif
qui orne un bon nombre de monuments et d'édifices.
A la gloire de Moissac sur la Fontaine des Allées de Brienne
Sculptée par Marius Cladel en 1938 cette fontaine a été érigée
à la gloire de Moissac, ville des sources pures et des raisins dorés.
Jean Daniel Sudres : photographe de voyage, de cuisine et d’art de vivre.
Domergue-Laguarde : fresque de l'Uvarium, bijou de l'Art Déco
La vigne est présente dans la région de Moissac depuis le Moyen-âge. Moissac est moins célèbre pour son vin que pour son chasselas,
un raisin de table qui tire son nom de la commune homonyme du Macônnais. Outre ses qualités gustatives, le chasselas possède des vertus thérapeutiques.
En 1933 le kiosque de l'Uvarium fut inauguré au bord du Tarn, à Moissac, pour y faire des cures de chasselas et de jus de raisin.
Le Chasselas de Moissac a obtenu une AOC en 1971, et demeure la plus grosse production française de raisin de table.
Le Chemin de Saint-Jacques de Compostelle à Moissac - Abbaye "Royale" Saint-Pierre
L'abbaye se caractérise par l'un des plus beaux ensembles architecturaux français avec ses extraordinaires sculptures romanes.
Le 6 novembre 1063, eut lieu la consécration de l'abbatiale, événement capital pour la communauté de moines et pour le développement de la cité.
L'abbaye Saint-Pierre n’a pas été fondée en 506 par le roi Clovis 1er (466 / 511). Celui-ci
allait battre en 507 à Vouillé (86-Vienne), le roi wisigoth de Toulouse, Alaric II (484 / 507).
Elle a été construite vers 800, sous Louis 1er, dit "le Pieux" ou "le Débonnaire" (778 / 840),
(il fut inhumé à l'abbaye St-Arnould de Metz, auprès de sa mère Hildegarde de Vintzgau)
Des fouilles ont révélé sous l'abbatiale Saint-Pierre le couloir annulaire d'une église
préromane avec un graffiti du IVe siècle, et les piliers ronds de la nef primitive.
La partie la plus ancienne qui subsiste est le clocher-porche de 1120-1130,
fortifié vingt ans après et abritant l'un des plus beaux portails romans.
La partie basse de la nef, en pierre, est également romane, mais la partie haute en briques
est du gothique méridional. Les deux travées du chœur, l'abside à cinq pans et les chapelles
sont du XVe siècle. On y voit une Pietà du XVe siècle et une crucifixion du XVIIe siècle.
Les chapiteaux romans du cloître étaient achevés en 1100 sous l'abbé Ansquitil,
mais l'ensemble a été repris au XIIIe siècle avec d'autres colonnettes et d'autres arcades
en ogive. Salles des moines, palais des abbés et tour s'échelonnent du XIIIe au XVe siècle.
Le tympan (polychrome à l'origine) de la porte Sud de l'église Saint-Pierre
mesure 6,5 m sur 4,5 m. Réalisé entre 1110 et 1230, il s’inspire de l'Apocalypse de Jean
et présente en son centre un Christ en majesté, les pieds reposant sur la mer de cristal.
Le tympan du portail Sud de l'église abbatiale Le clocher-porche de l'abbatiale

