Page 6 - Journal Culturel de Metz - 2013-10
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Les personnages types de la Commedia dell’Arte : ils ont des costumes
et des masques typiques particuliers pour mieux les reconnaitre.
- Arlequin, le valet rusé qui trouve toujours une solution à tout problème.
- Pierrot, rêveur, naïf, tendre et amoureux.
- Colombine, une femme vive, amoureuse d’Arlequin
et qui n’a pas sa langue en poche.
- Pantalon, un vieil homme avare, grognon, bougon, qui convoite l’amour
des jeunes filles qui se moquent bien de lui e t le tournent en ridicule.
La Commedia dell’Ar te
inspirera de nombreux grands auteurs de théâtre, dont Molière.
Commedia dell'Arte : © E. Stiefel.
Remarque : Le cuir modelé est une matière périssable et il ne resterait dans le monde qu'une dizaine de masques de la Commedia dell'Arte
et très peu de documents iconographiques. Sans doute le masque – toujours noir – était-il, pour l'acteur, moins important que le costume...
Arlequin, pour Stiefel (qui ne passe pas une année sans en sculpter un pour son plaisir), c'est « l'homme sauvage » qui renaît après le carnaval. La jeunesse et le
désordre, en somme. Ici coloré et comme scarifié de blessures asymétriques, le masque porte des traces d'usure et de coups : les épreuves de la scène ?
Java - Wayang Topèng - le masque représente le prince légendaire " Panji ", incarnation du dieu " Vishnu "
Java (Jawa ) en indonésien, "Djawa" jusqu'à la réforme orthographique de 1972, son nom viendrait
du sanscrit "Javadvipa" (l'île du millet). C'est une île d'Indonésie faisant partie de l'Insulinde, baignée au Sud par l'Océan
Indien et au Nord par la Mer de Java et entourée par Sumatra au Nord-Ouest, Bali à l'Est et Bornéo au Nord.
Dans la danse "Topeng Padjegan", mélange de danse pure et de pantomime, l'acteur exécute seul une danse rituelle, utilisant alternativement
tous les masques. Il conclut toujours avec le masque de "Dalem Sidhakarya" (celui qui termine le travail). Dans cette danse, sont utilisés les masques entiers,
recouvrant entièrement le visage et les demi-masques qui permettent aux acteurs de parler. Les danses masquées sont réalisées par un ou deux personnages.
Le "Topèng Kras", martial, violent et autoritaire, incarne le pouvoir. Le "Topèng Tua", a le caractère de la vieillesse et la piété ;
il représente l'idéal ascétique l'accès au divin, prélude au cycle final de la vie. La couleur verte met en lumière le contrôle de soi
que maîtrise "Panji". Les yeux très étirés, presque clos, montrent qu’il se concentre sur son environnement.
La ligne de ses sourcils, le couleur de ses dents, sont signes du raffinement dû à son rang et à la noblesse de son caractère.
La richesse de la diversité culturelle indonésienne - les variétés de masques qu'utilisent les danseurs au théâtre Wayang Topèng
Le Topeng javanais est un "masque de danse ". Le masque est exclusivement porté dans les mouvements. Masque et danseur n’existent
que l’un par rapport à l’autre, cette relation remonte au XIème siècle. A l’époque, le roi "Airlangga" donne à l’Art une impulsion essentielle,
esthétique et politique. Le théâtre d’ombres "Wayang Kulit"se développe tandis que la musique des "gamelans" (orchestres) s’enrichit.
L’un de ses petits-fils, Raden Panji Asmarabangun se verra ordonner la création d’un nouveau théâtre, le "Wayang Wong" (homme)
ou "Orang" (femme), théâtre dont les joueurs hommes et femmes remplacent les ombres ou les marionnettes pour propager l’histoire
du royaume de Jenggala. Ce théâtre n’a pris qu’ultérieurement le nom de "Wayang Topèng" ou "Gedog" (portant un masque).
Du royaume de Majapahit où le "masque dansé", pratiqué par le roi Hayam Wuruk, viendraient les histoires du Ramayana
et du Mahabbârata contées par le Topèng. Le Wayang Topèng était une danse de cour classique, limité à quatre palaces de Yogyakarta
et Surabaya. Cette danse a gagné progressivement la rue, en conservant les règles musicales, chorégraphiques et vestimentaires strictes.
Il est répertoriés 45 types de costumes et accessoires, qui distinguent le Roi, le Commandant et le Dieu… Cette danse de cour comporte
9 mouvements de base et 12 mouvements additionnels, tandis que les hommes suivent les règles établies en fonction du personnage
qu’ils endossent ("kasar" pour les géants, "kambeng denglik" pour Hanuman, etc...). Théâtre et scénario sont identiques
pour le "Wayang Topèng" et le "Wayang Kulit" mais le masque dansé s’exprime plus rapidement. Il s'exprime sans intermédiaire.
Le danseur de Topèng s’entraîne pendant des années avant de devenir l’un des héros, socialement et culturellement reconnu,
par le masque. Le danseur et le musicien jouent en symbiose, la voix et les mouvements de l’un initiant les cycles du gong.
Tous deux générant la magie du wayang Wong, le "théâtre humain".

