Page 5 - Journal Culturel de Metz - 2013-10
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Corée - théâtre Sandae   -   il aurait été l’apanage de la cour de Corée sous la dynastie Yi (1392-1908)


                                                  Le théâtre en Corée n'a jamais connu
                                            le développement qu'on lui connaît en Chine ou au Japon.
                                         On trouve des germes de représentations théâtrales dans les fêtes
                                        qui accompagnaient les actions de grâce aux divinités antiques mais,
                                    de bonne heure, l'élite des lettrés s'opposa farouchement à ce genre  de spectacle.

                                            Le théâtre traditionnel en Corée est donc essentiellement
                                         folklorique et populaire. Théâtre de masques et de marionnettes,
                                        il critique crûment la classe dirigeante ainsi que le clergé bouddhiste.
                                    Les formes les plus connues de ce théâtre sont : la danse de masques de sandae,
                                      celle de "Haeso" dans le Nord de la Corée et celle de "Hahoe" dans le Sud.

                                   Photo tirée du carnet de voyage de Nathalie Lefèvre
                                   (masques Corée époque Chosôn - XVIIIè siècle - bois,
                                    rehauts de peinture et tissu - l'officier de police, p'odobujang

                                                                 Masque Sandae : © Musée Guimet, Paris,
                                                             Dist RMN-Grand Palais / image musée Guimet.


                    Japon - théâtre Nô   -   spectacle complet, où le théâtre se mêle au chant, à la danse, ainsi qu'au comique

                                            Le musée Guimet invite à découvrir le théâtre Nô
                                                à travers ses masques en bois peints.
                                Les caractéristiques du masque de Nô sont fixées depuis le XIVe s. il y en a de quatre
                                   catégories : vieillards, hommes, femmes et démons. (D'après www.guimet.fr)

                                 Le masque est sculpté en bois de "hinoki" (cyprès japonais) couvert de plâtre fin
                                 et peint. Il représente "Ko- Omote" ("petit visage"). C'est l'un des masques les plus
                                 importants du théâtre japonais Nô. Il représente une jeune fille calme aux joues
                                      rondes. Elle incarne la beauté et la fraicheur naïve de la jeunesse.
                                    Le mot "Ko" signifie aussi jeunesse, douceur, gaité et beauté. Elle arbore
                                  les attributs de la beauté classique de la période "Heian" ("Paix" - 794/1185) :
                                  sourcils rasés, cheveux soignés et coiffés et dents noircies à la poudre de noix
                                de Galle. Sa coiffure, la distingue des autres masques de femmes. Ko-Omote possède
                                          en effet trois mèches de chaque côté séparées au milieu
                                   et ne se chevauchant pas (Japon, fin de l'époque Edo, vers 1800 - h : 21,5 cm)

                               Masque Nô : © RMN-Grand Palais (musée Guimet, Panthéon bouddhique
                               salon boisé, Paris 16) / T. Ollivier.
                                                         Masque traditionnel japonais "Ko-Omote" en bois


            Il existe de nombreuses variations de ce type de masque, où les joues sont plus rondes, les lèvres séparées davantage et diverses caractéristiques
           taillées et peintes dans le masque pour augmenter le degré de sensualité. Pour modifier l’âge de la femme, les yeux peuvent être taillés plus profondément
           et les ouvertures carrées sont utilisées pour les masques de jeunes femmes alors qu’on utilise celles en demi-cercles pour les masques de femmes plus âgées.

                                     Ce masque est approprié pour jouer les rôles de jeunes femmes
                                dans la pièce de théâtre Nô "Funa benkei"(écrite par Kanze Kojiro Nobumitsu)

                                  Minamoto no Yoritomo qui considère son frère Minamoto no Yoshitomo
                                 comme un pouvoir rival, l'exclut de la famille royale malgré son attitude loyale
                                 au combat. Yoshitsune décide de s'enfuir et de retrouver son obligé, le célèbre
                               moine-soldat Saitō Musashibō Benkei, au port de Ômo-no-Ura. Alors qu'il est dans
                                 un hôtel au cours de son voyage, son amie Shizuka Gozen dance pour lui, mais
                               sa coiffe tombe pendant la danse. C'est un mauvais présage et elle retourne à Kyōto.
                                  Le lendemain, Yoshitsune continue son chemin et monte à bord du bateau
                                   avec Benkei, bateau où ils restent bloqués par une terrible tempête. Pendant
                                celle-ci, ils sont attaqués par des fantômes de la mer, dont Taira no Tomomori.
                                 Ils combattent les esprits, mais en vain. Finalement, Benkei se rend compte que
                                la seule façon de vaincre un esprit vengeur c'est par la prière, et la tempête se dissipe.
                                          Le personnage de "Shizuka Gozen" (1165/1211) :
                                 Dame Shizuka, l'une des plus célèbres femmes de l'histoire de la littérature
                                  japonaise, est une shirabyōshi - danseuse de la cour, portant des vêtement
                                                               e



         Shite, acteur principal du Nô,       masculins pendant les représentations - XII  siècle. Elle fut la maîtresse                     Dame Shizuka,







               ici dans un costume           de Mi  namoto no Yoshitsune (1159/1189), samouraï et général       dessin de Kikuchi Yōsai



               de divinité féminine.    des périodes Heian et Kamakura de l'histoire du Japon.


                          Italie - Commedia dell’arte   -   née au XVIe siècle, mêlant farce et tradition populaire,

                                 elle met en scène des personnages masqués comme polichinelle ou Arlequin.

            Le canevas est la base de la "Commedia dell’Arte", une forme de théâtre d’inspiration antique qui se développe à partir du 16ème siècle en Italie.
                Les acteurs de la Commedia dell’Arte improvisaient en suivant un canevas qui constituait la ligne directrice de leurs improvisations.

                 Les comédiens, généralement professionnels, incarnaient souvent le même rôle : ainsi, ils apprenaient tout au long de leur carrière
                            des répliques, des techniques et enrichissaient leur répertoire de tout ce qui leur venait à l’esprit.
               Certaines improvisations mouraient donc à l’issue du spectacle et d’autres étaient conservées pour servir à des représentations futures.
                              Plus le comédien jouait son rôle, plus il avait de l’expérience, plus son répertoire augmentait.
                               Beaucoup de compagnies se produisaient de ville en ville et il fallait attirer le spectateur :
                          outre la parole, la Commedia dell’Arte faisait la part belle aux mimiques, cris, gestes et scènes visuelles.

             Dans la commedia, on a affaire à des "personnages types", des personnages que l’on peut reconnaître facilement en les voyant apparaître sur scène.
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