Page 26 - Journal Culturel de Metz - 2013-09
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Première mise au point des tirs à travers l'hélice.
Roland Garros s’engage dès le 2 août 1914 pour la durée de la guerre. D’abord affecté à l’escadrille
Morane-Saulnier MS 23, il participe à de nombreuses missions d’observation, de reconnaissance,
de lâchages d’obus empennés en guise de bombes, de combats avec un observateur armé
d’une carabine ou d’un mousqueton. L'armement des avions est à l'époque inexistant,
une mitrailleuse serait trop lourde pour la frêle structure faite de bois et d'acier léger.
Son ami Raymond Saulnier parvient à le faire affecter au CRP (le camp retranché de Paris)
dans le but de mettre au point le tir à travers le champ de l’hélice (système que l’ingénieur
a imaginé pour remplacer le tir synchronisé pour lequel il a déposé un brevet en avril).
Il s’agit simplement de blinder chaque pale de l’hélice à l’aide d'une pièce métallique triangulaire
déviant les balles. Dès novembre 1914, Garros sera le premier spécialiste à définir dans un rapport
au GQG "l'avion de chasse monoplace" tel qu'il sera utilisé dans tous les pays du monde au cours
des décennies à venir et il achève en janvier 1915 la mise au point du tout premier chasseur monoplace
de l'histoire, armé d’une mitrailleuse tirant dans l’axe de l’avion à travers le champ de rotation
de l'hélice. Il retourne alors au front, affecté à la MS 26, et son dispositif de tir adapté sur un Morane-
Saulnier type L "Parasol" lui permet d'obtenir, début avril 1915, trois victoires consécutives
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en quinze jours : pour l’ensemble des forces alliées, ce sont les 4 , 5 et 6 victoires aériennes,
et en outre, les premières remportées par un homme seul aux commandes d’un monoplace.
Curieusement, pour les autorités militaires françaises, ces résultats ne seront pas suffisants
pour apprécier l’efficacité du système.
Morane-Saulnier type N, équipé du dispositif de tir à travers le champ de l'hélice
Le 18 avril 1915, une panne contraint bientôt le sous-lieutenant Garros d’atterrir en territoire occupé et il est fait prisonnier avant d'avoir pu
mettre le feu à son avion : son système est aussitôt étudié et amélioré par Anthony Fokker qui en équipera son Fokker E III
avec lequel l’aviation allemande va dominer les airs jusqu’à la fin de 1915. Garros ne parviendra à s'évader qu’au bout de trois ans,
le 15 février 1918 en compagnie du Lieutenant Anselme Marchal, les deux fugitifs déguisés en officiers allemands.
Après une convalescence et un circuit complet de remise à niveau (les appareils et les méthodes de combat aérien ont complètement changé en 3 ans),
il est affecté à son ancienne MS 26, devenue la SPA 26 puisque désormais équipée de SPAD XIII. Elle fait partie, avec les trois autres
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escadrilles de Cigognes, du Groupe de Combat n 12 (GC 12). À force de ténacité, Garros parvient à retrouver l’aisance de son pilotage.
L’escadrille quitte Nancy pour le terrain de La-Noblette-en-Champagne.
Le 2 octobre 1918, Roland Garros
remportait sa quatrième et dernière victoire.
Lors de la contre-attaque victorieuse menée en
octobre 1918 par l'armée du général Gouraud et
les combats violents qui s'ensuivent. Durant
cette bataille, l'aviateur Roland Garros est tué
lors d'un combat aérien à Saint-Morel,
commune proche de Vouziers. Il y est enterré
Le 5 octobre (veille de ses 30 ans) ,
à l’issue d’un combat contre des Fokker D.VII,
son SPAD 26 explosait en l’air avant
de s’écraser sur le territoire de la commune
de Saint-Morel, dans les Ardennes (08),
non loin de Vouziers où il est enterré.
La Réunion : statue érigée sur le front de mer de Saint-Denis (au Barachois - 24 avril 1926),
œuvre du sculpteur Etienne Forestier, représentant Roland GARROS appuyé sur une hélice de Morane-Saulnier.
Année 2013 : la construction d’une réplique de Morane-Saulnier type G vient de s’achever au sein de l’association Réplic’Air.
Tombe de Roland Garros à Vouziers. anée le 22 septembre 2013
L’objectif, est de réaliser la traversée de la Méditerr
pour commémorer le centenaire de la première traversée réalisée en 1913
par le jeune pilote Roland Garros, entre Fréjus (83-Var) et Bizerte (Tunisie).
Pour des questions de fiabilité, le moteur de la réplique est un GMP Australien Rotec,
un moteur en étoile très proche visuellement du Gnome "Omega",
le rotatif de 60 ch. monté sur l’avion original MS-H.
L'avion a effectué son premier vol samedi 10 août 2013 vers 20h47
sur l’aéroport d’Auch-Gers, piloté par Christophe Marchand.
Tout s’est déroulé comme prévu.
Un second vol a eu lieu avec Nils Harald Hansen aux commandes,
et les vols d’essais continuent en préparation pour la traversée de la Méditerranée …
Bloc-feuillet de 10 TP + des dessins et mentions dans les marges
Poste Aérienne : première traversée aérienne de la Méditerranée - 1913 - Roland GARROS

