Page 6 - Journal Culturel de Metz - 2013-08
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Du 9 décembre 1913 au 8 juin 1914, il est Président du Conseil et Ministre des Affaires Étrangères à la demande du Président Raymond Poincaré
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(10 Président de la République - 1913 à 1920), qui cherche en Doumergue un conciliateur capable de former un "cabinet d'entente républicaine".
Dès lors, il s'attache à concilier les revendications du parti radical et l'intérêt du pays, dans un horizon international qui s'obscurcit :
l'homme d'État prend le pas sur l'homme de Parti. La proposition de création d'un impôt sur le revenu par son ministre des finances Joseph Caillaux
déclenche une polémique au sein des conservateurs, mais est finalement votée en juillet 1914 par un Sénat qui y était hostile depuis cinq ans.
L'heure est à la politique de réarmement et de resserrement des alliances, que mènent à bien Poincaré et Doumergue.
Le Parti Radical arrive largement en tête des élections législatives du printemps 1914 et cette majorité de gauche, élue sur le thème de la paix,
occasionne au Président un grand embarras pour constituer un cabinet pouvant succéder à Doumergue. Le 3 août 1914, jour de la déclaration de guerre
de l'Allemagne à la France, le nouveau Président du Conseil René Viviani fait appel à lui pour le ministère des Affaires étrangères, lors de la composition
de son éphémère premier gouvernement. Puis, il est ministre des Colonies dans les gouvernements qui se succèdent de 1914 à 1917.
Durant ce mandat, en pleine guerre, il assure la sécurité des possessions françaises et met en place avec le Tsar Nicolas II de Russie un traité de paix,
qui deviendra caduc à la Révolution d'Octobre. En février 1923, il est élu Président du Sénat, en remplacement de Léon Bourgeois.
Série des médailles des Présidents de la République Française
Gaston Doumergue élu par l'Assemblée Nationale le 13 juin 1924
Avers : buste profil de Gaston DOUMERGUE "Président de la République Française"
Revers : Élu par l'Assemblée Nationale
La République en toge, assise, tenant l'urne de sa main droite
et de sa main gauche, une tablette où est inscrite la date de l'élection : 13 juin 1924
Gravure : G. Prud'Homme - Métal : Bronze - Ø : 72 mm
Raymond Poincaré, Président du Conseil depuis 1922, désavoué, remet sa démission au Président Alexandre Millerand
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(12 Président de la République - 1920 à 1924), Gaston Doumergue, bénéficie alors de nombreuses voix de droite et d'une partie des voix de gauche.
Sa carrière culmine avec son élection à la Présidence de la République, le 13 juin 1924, pour un mandat de sept ans.
Son septennat est marqué par la prospérité de la France d'entre-deux-guerres et les années folles, mais aussi par une forte instabilité ministérielle
et des difficultés financières engendrées par la chute du franc. Appelé aux Finances en juillet 1926, Poincaré instaure une politique d'austérité
en ramenant le franc à sa valeur réelle par une forte dévaluation, ramène la confiance et parvient à doper une économie en berne.
Cette politique néo-libérale engendre aussi une période de prospérité économique et financière, à l'heure où les États-Unis sont touchés de plein fouet
par l'effondrement boursier de 1929. Les progrès de l'industrie technique, en particulier dans la sidérurgie et l'automobile, participent à la croissance du pays.
Pour accompagner ce développement, Doumergue renforce une politique centriste et institue les assurances sociales ouvrières.
En politique extérieure, il se déclare partisan d'une politique de fermeté vis-à-vis de l'Allemagne face au nationalisme renaissant dans une partie de l'Europe,
mais aussi en France. Mais il se heurte à des difficultés : les Alliés ne parviennent pas à s'entendre sur l'Allemagne. Forcée d'évacuer la Ruhr, la Sarre
et la Rhénanie entre 1925 et 1930, la France de Doumergue est aussi dupée par le chancelier allemand Stresemann.
Les désaccords avec son ministre des Affaires étrangères, Aristide Briand, ne font qu'aggraver les crises coloniales
en Syrie et au Rif. Après l'échec des tentatives de concertation du préfet en place au Maroc,
Doumergue décide d'envoyer le maréchal Pétain, qui remporte rapidement la guerre du Rif.
Le 15 juillet 1926, le Président Doumergue participe à l'inauguration de la Grande Mosquée de Paris,
(construite pour rendre hommage aux soldats musulmans morts pour la France, lors du premier conflit mondial
- quatre ans de travaux), avec le sultan du Maroc, Moulay Youssef, en visite officielle en France.
Timbre à Date
Fiche technique : PJ 11/02/2012 - retrait : 30/11/2012 - réf. 11 12 001
La grande mosquée de Paris, 19 mars 1922 (première pierre par le Maréchal Lyautey)
de style hispano-mauresque avec le minaret de 33 m et les bustân (jardin du goût et des saveurs),
gulistân (du parfum et des couleurs) et riyâd (des musiques et de la fête).
Dessin et gravure : Yves BEAUJARD - d’après photo : S. Nadour
Impression : Taille-Douce 2 poinçons - Support : Papier gommé - Couleur : Polychromie
Format : V 30 x 40,85 mm (26 x 36,85) - Dentelure : 13¼ x 13¼ - Bandes phosphorescentes : 2
Présentation : 48 TP / feuille (6 bandes de 8 TP) - avec coin daté sur TD 201
Olivier CIAPPA Valeur faciale : 0,60 € - Lettre prioritaire jusqu'à 20g - France - Tirage : 2 300 000
et David KAWENA
Homme affable et courtois, il séduit depuis le début de sa carrière politique par sa bonhomie et son accent.
Après son élection à la Présidence de la République, sa simplicité continue de lui valoir dans l'opinion publique
une popularité qui se traduit notamment par le surnom familier de "Gastounet".
Son mandat présidentiel s'achève le 13 juin 1931 et il se retire de la vie politique.
D'une famille enracinée depuis plusieurs siècles dans le protestantisme, Gaston Doumergue est, à ce jour,
le seul chef de l'État français depuis Clovis - si l'on excepte Henri IV, protestant ayant abjuré sa foi pour
se convertir au catholicisme et ainsi devenir roi de France - à ne pas avoir été de confession catholique romaine.
Toujours populaire, on le rappelle comme Président du Conseil,
après l'émeute sanglante du 6 février 1934,
(manifestation antigouvernementale organisée à Paris devant la Chambre
des Députés par des groupes de droite et les ligues d’extrême droite
pour protester contre le limogeage du préfet de police Jean Chiappe
et qui tourne à l'émeute sur la place de la Concorde. La répression
de la gendarmerie mobile fut sévère et il y eût 15 morts et 1 435 blessés).
pour former un gouvernement d'Union Nationale
où se côtoient André Tardieu et Édouard Herriot.
Cette tentative ne réussit pas : en mauvaise santé,
il préfère démissionner le 8 novembre 1934.
Portrait présidentiel Émeutes du 6 février 1934
Il s'éteint le 18 juin 1937 dans son village natal, d'importantes funérailles nationales se déroulent à Nîmes.
Sa tombe se situe dans le petit cimetière d'Aigues-Vives, où son épouse Jeanne (née Gaussal) l'a rejoint en 1963.