Page 13 - Journal Culturel de Metz - 2013-06
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André LE NÔTRE - " le Roi des Jardiniers "   (3 juin)

                    Bloc de la série "Jardins de France", pour célébrer le 400e anniversaire du "Jardinier du Roi" ou du "Roi des Jardiniers".
                                   Une création de Noëlle Le GUILLOUZIC, mise en page par Valérie BESSER.

                                                  Fiche technique : PJ 13/06/1959 - retrait : 07/11/1959
                                                Célébrités : André Le Nôtre, 1615/1700, au parc de Versailles

                                               Dessin : Albert DECARIS - Gravure : Claude HERTENBERGER
                                                Impression : Taille-Douce rotative - Support : Papier gommé
                                                Couleur : Vert foncé - Format : H 40 x 25,45 mm (36 x 21,45)
                                              Dentelure : 13 x 13- Présentation : 50 TP / feuille - Valeur faciale :
                                               15 f + 5 f  surtaxe au profit de la Croix-Rouge - Tirage : 1 500 000







                   A la mort de Le Nôtre, le Mercure Galant de septembre 1700 commente sa disparition en ces termes élogieux :
              "Le Roy vient de perdre un homme rare, & zélé pour son service, & fort singulier dans son art, & qui luy faisoit honneur.
                 C'est Mr. Le Nostre, Controlleur Général des Bastimens de Sa Majesté, Jardins, Arts et Manufactures de France.
                          Jamais homme n'a mieux sçu que luy tout ce qui peut contribuer à la beauté des Jardins..."

         Le Nôtre, plans en main, dans les " Jardins de Chantilly "


























             Né à Paris le 12 mars 1613, fils de Jean Le Nôtre (1575/1655),
           jardinier du roi aux Tuileries, et Marie Jacquelin, issue d’une famille
        de jardiniers. Il va durant son adolescence suivre des cours autant techniques :
                  agronomie, mathématiques, hydrologie, etc…
                qu’artistiques : en travaillant notamment l’architecture
             et l’art de la perspective auprès du peintre officiel de la Cour.

        André Le Nôtre appartient à une élite professionnelle : Pierre Le Nôtre, son grand-père, a fait partie de ceux qui ont créé le jardin des Tuileries pour Catherine
         de Médicis, en 1572, avant de mettre ce jardin au goût du jour pour Henri IV, aux côtés de Claude Ier Mollet, à partir de 1594. Son grand-père et son père,
          Jean Le Nôtre, ont été témoins des transformations que Mollet a introduites dans les parterres : composition en grands compartiments contrastant avec
          les structures en damier antérieures ; emploi de motifs ornementaux en forme d’entrelacs ; introduction progressive du buis nain, au feuillage persistant.

                                Le Nôtre est anobli par Louis XIV en 1675 : il reçoit à cette occasion
                                  l'ordre de Saint-Michel, suivi en 1681 de l'ordre de Saint-Lazare.
                              Quand Louis XIV lui impose des armoiries, il se moque en disant qu'il a déjà
                                       « Trois limaçons couronnés d’une pomme de chou ».
                                            Le roi lui fait composer un blason :
                                 " De sable à un chevron d'or accompagné de trois limaçons d'argent,
                                     les deux du chef adossés et celui de la pointe contourné "

                            André Le Nôtre - Huile sur toile (1681) de Carlo Maratta (1625-1713) 85,5 x 113 cm
                                    Châteaux de Versailles et de Trianon ; MV3545 © EPV / J.-M. Manaï

         Vers 1633-1634, Le Nôtre aurait fréquenté l’atelier de Simon Vouet pour se perfectionner dans l’art du dessin.
         Monsieur, frère de Louis XIII, fait de lui son premier jardinier en 1635. Il a travaillé avec François Mansart.
         En 1637, il reçoit la survivance de la charge de jardinier du roi aux Tuileries, qu’il conservera jusqu’à sa mort.
         Il épouse Françoise Langlois (1640), et succède à son père dans la charge de dessinateur des plants et parterres
         des jardins du roi en 1643. Il travaille pour le roi à Fontainebleau 1645-1646 et pour les grands personnages de la
             Cour  : à Thouars (Deux-Sèvres) 1649-1654 et des financiers à Morsang-sur-Orge (Essonne) 1652.
        À Vaux-le-Vicomte (1656/1661) (Seine-et-Marne), pour Nicolas Fouquet, surintendant des finances, Le Nôtre peut
          concevoir librement un plan d’ensemble harmonieux : les différents jeux de plantations, les perspectives et
              les effets d’eau. En 1657, il acquiert l’office de contrôleur général ancien des bâtiments du roi.
             À partir de 1661, le roi Louis XIV lance de nombreux chantiers, dont certains dureront des décennies.

          Il fait appel à Le Nôtre sur de très nombreux sites : Chantilly, les Tuileries, Versailles, Fontainebleau, etc…
            Le Nôtre a la haute main sur l’aménagement des jardins, mais il n’est pas le seul à être consulté, notamment lorsqu’il s’agit d’ornements sculptés,
                de fontaines et de cascades destinés aux jardins du roi. François Le Vau conteste son projet pour la grande allée de Versailles (1663),
         tandis que Colbert critique son choix pour la terrasse de Saint-Germain, et sollicite également Charles Le Brun pour la grande cascade de Sceaux (1677) ;
                    à Versailles, le bosquet de la Colonnade de Jules Hardouin-Mansart vient remplacer celui des Sources, créé par Le Nôtre.
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