Page 1 - Journal Culturel de Metz - 2013-04
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C.A.S. de METZ-RÉGIE - Club " DIVODURUM"
PHILATÉLIE et NUMISMATIQUE
NOUVEAUTÉS PHILATÉLIQUES de FRANCE - avril 2013
Chevaux de trait de nos de nos régions (8 avril)
On en retrouve trace dès l’Antiquité en tant qu’animal tirant des chars et imposant sa force, sa docilité et son intelligence
en tant que source de puissance au service des hommes. Labour, traction des pièces d’artillerie ou de wagonnets de mines,
halage des péniches, débardage du bois, il fût l’athlète des relais de postes et des diligences. Mais l’autre réalité
est que les chevaux de trait sont principalement destinés à la filière bouchère. Les chevaux de trait forment un ensemble
de races qui ont pour points communs leur grande taille (de 1,60 m à plus de 1,80 m), leur poids important (de 500 à plus
de 1 000 kg) et une morphologie bréviligne extrêmement puissante. Ils ont généralement des épaules verticales, un dos court
et une croupe très musclée qui facilitent leurs actions de tract ion. Une caractéristique commune à la majorité des chevaux
de trait est leur ossature lourde et la présence de fanons abondants au bas de leurs jambes. Ces chevaux possèdent la plupart
du temps un profil rectiligne ou convexe. Ils appartiennent habituellement aux races dites "à sang froid", à l'exception
de certains chevaux de trait léger. Croisés avec des chevaux légers, ils donnent de la taille et du poids à leur descendance,
et tendent à augmenter la puissance et la portée des mouvements du poulain.
Toutes les races de chevaux de trait sont originaires d'Europe de l'Ouest et du Nord, la théorie des "quatre lignées fondatrices"
voit dans leurs ancêtres primitifs le sous-type "trait" du cheval des forêts, qui aurait eu des descendants aussi différents que
le grand Shire et le petit, mais robuste, poney Shetland. Grâce à la sélection naturelle, ces chevaux sauvages se sont adaptés
au froid et aux climats humides du Nord de l'Europe, ce qui en a fait des animaux robustes et résistants.
Au XIXème siècle, la France comptait 3 millions de chevaux de trait. Aujourd’hui, l'on recense 8 500 élevages et 70 000 chevaux.
Mais ils pourraient faire un grand retour en tant que "moteurs" de traction écologiquement propres, dans une société
qui recherche une agriculture et un environnement plus sain et plus authentique. Les 9 races de chevaux de trait françaises,
sont issues de différentes régions (berceaux d'élevage) et ont chacune moins de 5 000 femelles capables de se reproduire.
Le "Trait du Percheron", race de trait la plus répandue au monde, est originaire du Perche, le "Cob Normand" originaire
de Normandie, le "Trait Ardennais", également élevé en Belgique, est originaire des Ardennes, "Trait Auxois"
de Bourgogne, le "Trait Boulonnais" de la région de Boulogne-sur-Mer, le "Trait Breton" de Bretagne, le "Trait Comtois"
de Franche-Comté, le "Trait Poitevin Mulassier" du Poitou et le "Trait du Nord" du Nord-Pas-de-Calais.
Trait Breton : dans le peloton de tête des races de trait élevées en France. On trouve aujourd'hui ces chevaux dans tout le pays, en particulier dans les régions
de moyenne montagne du Massif Central et dans les Pyrénées. De nombreux croisements furent réalisés au XVIII et XIXème siècles en vue d'améliorer
ces variétés, le plus célèbre et le plus réussi résultant de l'accouplement d'étalons "Norfolk" importés de Grande-Bretagne et de juments du Léon.
De ce croisement est né le "Postier Breton" dont la réputation s'est étendue dans le monde entier. Cette célébrité s'est traduite par un fort courant d'exportation
dans les années 1900-1940, à destination de nombreux pays. Tête courte et carrée, au profil rectiligne - chanfrein droit et quelquefois camus - encolure longue,
forte mais bien greffée, légèrement rouée, épaule longue et oblique, poitrine profonde - dos tendu, large et musclé - croupe large et double - cuisse et avant-bras
musculeux - canons courts et secs - aplombs réguliers, tissus fins, allures actives - robes principales alezan et aubère - taille et poids indicatifs 1,58 m - 800 kg
Cob Normand : descendant des "carrossiers" du XIXe siècle, compacts, athlétiques et élégants. Ce cheval dont le berceau se situe principalement
dans le département de la Manche (circonscription du Haras National de Saint-Lô) à subit de multiple croisements. À partir de 1785 intervient l’importation
de géniteurs pur-sang et demi-sang anglais. Des croisements sont effectués au moins jusqu’en 1816. La stabilisation de la race de chevaux anglo-normands
s’étendra alors jusqu’en 1920. Il aura fallu prés d’un siècle de mariages divers de gênes pour "créer " ce type qui sera l’ancêtre commun au trotteur
roi de Vincennes, au cheval d’obstacle de type selle français et enfin au "cob" (terme employé en Grande Bretagne pour désigner des chevaux cubiques qui
peuvent avoir une double activité : la selle et l’attelage). L’appellation Cob Normand n’apparaîtra vraiment qu’en 1997. Bien qu’épais et bien charpenté,
le cheval de trait aux allures brillantes reste très élégant, avec des tissus fins, en somme des qualités distinctives léguées par ses ancêtres de sang anglais.
Tête moutonnée et distinguée - énergique et volontaire - robes bai, noir pangaré ou alezan - taille et poids 1,58 m à 1,71 m - 550 à 900 kg - pieds ronds
et larges. Aujourd’hui, le Cob Normand reste une cheval polyvalent, présent dans les concours d’élevage, sur les salons du cheval, sur les routes internationales
"Route du Poisson", "Route des Vins et du Comté", "Les 24h du Trait Attelé", en compétition nationale et internationale. Attelage de loisir ou de compétition,
randonnées montées, utilisation en ville, le Cob Normand, sportif, mais calme et sûr est bien armé pour tenir toute sa place dans la renommée d’excellence.

