Page 2 - Journal Culturel de Metz - 2013-04
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Trait Poitevin Mulassier : au XVIIème siècle, la souche indigène aurait été croisée avec des animaux provenant des Pays-Bas. En 1867, un zootechnicien
réputé, André Sanson, considère même qu'il n'existe aucune différence caractéristique entre le type poitevin et la race flamande, un cheval lourd du Nord
de l'Europe qui accompagnait les travailleurs hollandais venus dans le Marais Poitevin pour y réaliser les travaux de dessèchement commandités par Henri IV.
Habituellement qualifié de mulassier (union contre nature de la jument Trait Poitevin avec le Baudet du Poitou une mule poitevine de grande taille),
le Trait Poitevin fut exploité jusqu'au lendemain de la seconde guerre mondiale, et de façon fort rentable. Aisément reconnaissable à sa tête lourde et imposante,
à ses formes allongées, il possède une encolure longue à la crinière fournie et des membres puissants chargés dans leur moitié inférieure de crins gros
et abondants. Il a un caractère doux et calme. Il mesure 1,60 m à 1,75 m avec un poids moyen de 750 kg à 850 kg pour les mâles. Pieds larges et fanons fournis.
Sa robe, aux teintes variées peut être grise, noire, baie ou isabelle. Ces animaux très rustiques, sont élevés en plein air intégral (peu affectés par les intempéries).
En 2005, 40 étalons étaient en activité, et 253 juments ont été mises a la reproduction (une cinquantaine ayant été saillies au baudet pour produire des mules).
Attelage en roulotte : revoir des chevaux sur les pavés de nos routes, pour effectuer des missions à la fois utilitaires, écologiques, sociales et touristiques.
Le cheval de trait est un gros cheval capable de remplacer camions, bus et tracteurs. Affectueux… et non polluant, il a un parfum de nostalgie folklorique
mais il est l’avenir de nos villes et de nos campagnes. Les neuf races oubliées de notre patrimoine, du "Percheron" au "Breton", font un retour gagnant.
Sans sourciller, ils affrontent pluie, neige et gros vent. On les accueille avec un sourire extasié. On leur offre des gourmandises. Tout le monde craque.
C’est beau, un cheval de trait, on l’avait oublié. Avec son encolure massive, ses membres aux longs poils, son arrière-train imposant et sa placidité légendaire.
Et puis ça peut rendre de sacrés services. Un peu partout en France, les chevaux de trait sont de retour. Ils sont devenus les alliés d’une bonne centaine
de mairies pour ramasser les poubelles, arroser les jardinières, conduire les enfants à l’école ou débarder les troncs d’arbres.
Sans compter, la possibilité d'une nouvelle formule de vacances en roulotte avec des chevaux de trait calmes, sélectionnés pour leur gentillesse et leur fiabilité,
afin de découvrir notre belle campagne. Le cheval de trait en 2012, ça ressemble peut-être au passé, mais ça concerne furieusement notre avenir.
Breton Cob Normand Poitevin Mulassier Attelage de Percherons
Trait Boulonnais : nombre d'auteurs associent la naissance de la race Boulonnaise avec le passage des armées romaines de César, à Boulogne-sur-Mer en
54 av. Jésus Christ. Leurs deux mille chevaux numides d'Afrique du Nord se seraient croisés avec les juments indigènes pour donner au Boulonnais le sang
oriental qui le caractérise. Plus sûrement, l'arabisation de la race s'est faite à l'époque plus récente des croisades, de l'occupation espagnole et du premier empire.
Sa distinction et son aptitude à la vitesse étaient très appréciées sous le règne d'Henri IV, comme en témoigne la création des courses de St Omer
en 1589. De même, ce sont les Boulonnais mareyeurs qui, jusqu'en 1848, amenaient le poisson frais de Boulogne à Paris en moins de 24 heures.
Aujourd'hui, des étalons arabes sont croisés avec quelques juments Boulonnaises pour donner l'Arabo-boulonnais, cheval de loisir vif et robuste.
Deux catégories : un cheval grand et puissant, façonné au 19ème siècle pour le travail de la betterave,
et un cheval plus petit, très utilisé jusqu'au milieu du 19ème siècle, pour les transports rapides (Route du poisson, diligence, taxi parisien.)
Le Boulonnais porte sa tête haute à la différence de beaucoup de races de gros trait. Oreilles piquées, droites, petites et distinguées, chanfrein légèrement
busqué, œil vif et ouvert. Poitrail large, canons courts, épais, secs presque dépourvu de poils, articulations larges et fortes. Cheval soulevé sans dernière côte,
avec un peu d'air sous le ventre, croupe volumineuse, arrondie, musclée, queue touffue, attachée haut. Il mesure 1,55 m à 1,75 m avec un poids de 600 kg
à 1000 kg. Robe à dominantes noir et bai foncé jusqu'au 1er siècle, le gris dans toutes ses nuances est maintenant la robe principale du Boulonnais.
En prenant de l'âge, les chevaux deviennent souvent d'un blanc immaculé, nacré ou bleuté. Il persiste 12 % de l'effectif de robe alezane et quelques spécimens
noirs. Pieds larges, cheval trottant en équilibre, épaule inclinée et encolure bien orientée. Caractère calme et doux. De son appartenance aux côtes maritimes,
le Boulonnais garde sa marque au fer rouge en forme d'encre marine, appliquée à gauche sur l'encolure.
Trait du Nord : un rameau des Traits Belge et Néerlandais avec lesquels il ne formait, il y a 200 ans, qu'une seule race et un seul pays. Il s'est largement
imprégné de l'ancien cheval flamand, qui a contribué à la création de nombreuses races lourdes françaises et étrangères, cheval de très haute taille
et moins épais, aux pieds larges, adapté aux sols marécageux. A l'époque napoléonienne, ses éleveurs ont refusé de le croiser avec des étalons de sang, comme
les Haras Nationaux l'imposaient pour la remonte de l'armée. L'assèchement des marais, l'amélioration des rendements et des techniques agricoles
et l'industrialisation ont amené, à partir de 1850, à la sélection d'un cheval massif et puissant qui apportait un revenu appréciable à son éleveur.
Cent ans plus tard, le tracteur le remplaça et la production de viande fut son seul débouché. Seules les petites exploitations gardèrent une ou deux juments,
par passion plus que par raison. Aujourd'hui, éleveurs et utilisateurs ont redécouvert auprès des anciens les aptitudes de leur cheval. Le Trait du Nord
est un cheval de grande taille charpenté, court puissant et à l'ossature et la musculature importante. Sa souplesse et son engagement naturels le font se déplacer
avec aisance. La robe est baie, rouanne, alezane et aubère, parfois gris fer ou noire. La taille au garrot est de 1,65m, voire plus pour le mâle (1,68 m à 1,79 m),
le poids adulte, de 800 kg à 1000 kg pour les mâles. Talons hauts et fanons abondants. Cheval de travail courageux et attentif, la sélection de son caractère
se fait naturellement, puisque la plupart des poulinières sont encore attelées au collier. La conduite au cordeau, particularité du Nord, demande un apprentissage
précoce et patient mais l'éducation du poulain bien faite permet d'envisager tous les travaux de précision au pas, ainsi que les efforts de traction au lourd.
Quand ce long travail d'apprentissage est effectué correctement le poulain se prête de bonne grâce aux autres disciplines équestres et travaille à la voix.
Monté ou attelé, ses foulées amples, sa souplesse et son caractère courageux en font un compagnon très agréable.

