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Les Congolâtres

          Le Mouvement Géographique de 1898 (journal du 9 janvier – pg 20)

          (résumé historique de 1896)
          « puis, marchant avec l’avancement de la voie ferrée, on arriva à la Lufu en mars 1896 ; enfin le 12 août
                                                                                                              er
          1896, un avis du gouvernement général annonçait l’ouverture de la section Boma – Tumba à partir du 1
          septembre suivant.
          Aujourd’hui,(janvier 1898) la ligne télégraphique et téléphonique fonctionne régulièrement entre Boma,
          Matadi, Tumba, Gongolo, à 90 kilomètres du Stanley-Pool, et elle atteindra le Pool même, dans peu de mois,
          en même temps que s’achèvera la voie ferrée.
          La mise en exploitation du chemin de fer écartera l’obstacle qui s’opposait jusqu’ici au transport du
          matériel considérable que nécessitera la rapide construction du télégraphe tout le long du haut fleuve. Dans
          un rapport qu’il a adressé récemment au Roi-Souverain, le secrétaire d’Etat de l’Etat Indépendant du
          Congo propose de prendre les mesures nécessaires pour pousser la ligne, à bref délai, jusqu’à l’Equateur
          d’abord, et ensuite jusqu’aux Stanley-Falls et jusqu’au Tanganika.
          Déjà le gouvernementa porté son attention sur les conditions dans lesquelles ces nouvelles sections devront
          être établies. Il avait songé d’abord à immerger dans le fleuve un câble de rivière, mais une étude attentive
          de la question lui a donné la conviction que l’emploi de ce câble n’est pas à conseiller tant à cause de son
          prix très élevé (plus de 3000 francs le kilomètre) que de son poids considérable, et partant, de l’impossibilité
          d’en effectuer la pose aves les vapeurs dont on dispose actuellement sur le haut fleuve.
          Il avait ensuite examiné si, par analogie à ce qui se fait en télégraphie militaire, il serait possible de placer
          un câble léger le long de la rive, à 20 ou 30 centimètres dans le sol. Ici encore des difficultés intervinrent
          pour faire abandonner cette idée : pour une aussi longue distance, il eut fallu employer un fil plus fort et
          mieux protégé que ceux habituellement utilisés, et de plus les causes de détérioration, si fortes sous les
          tropiques, auraient compromis la durabilité de ce câble.
          Il a donc été obligé d’adopter un câble aérien, tel que celui qui existe sur la ligne Boma – Léopoldville, qui
          est le système le moins couteux et celui qui donne les meilleurs résultats électriques, surtout en téléphonie.
          Le matériel utilisé pour la ligne projetée du haut fleuve sera identique à celui employé de Boma à Matadi,
          soit un fil de bronze phosphoreux de 2 millimètres et des poteaux en acier de 7 mètres à placer à  150 mètres
          l’un de l’autre.
          Le système de ligne à employer ainsi déterminé, le gouvernement a pris des mesures pour envoyer au Congo
          un personnel compétent, et il s’est préoccupé de maintenir au complet ce personnel, dans l’avenir, au moyen
          d’agents pris dans les cadres d’Afrique et aptes à entrer dans ce service.
          Les trois nouvelles sections de la ligne, qui s’étendront respectivement jusqu’à l’Equateur, les Stanley-Falls
          et le Tanganika comporteront un développement de 2000 kilomètres environ. Leur construction entrainera
          une dépense globale d’environ 3 milllions de francs, à laquelle il sera nécessaire de faire face au moyen de
          ressources extraordinaires. Un premier crédit s’élevant à environ 800.000 francs figurera à cet effet au
          budget de 1898. ».

          Le Mouvement Géographique de 1898 (journal du 13 mars – pg 148)
          « Un décret du 18 février 1898 dispose qu’il sera construit, aux frais de l’Etat, des lignes télégraphiques se
          reliant, en des points à déterminer, à la ligne Boma – Tanganika décretée le 27 novembre 1893 et se
          dirigeant d’une part vers Redjaf, de l’autre vers la partie sud du Katanga.
          Les lignes télégraphiques particulières, dont la concession pourra être accordée ou le raccordement au
          réseau de l’Etat autorisé, devront en tout temps être mise à la libre et entière disposition de l’Etat. Les
          concessionnaires seront tenus, soit de transmettre avant tout autre les dépêches administratives et
          gouvernementales, soit de laisser opérer cette transmission par les propres agents du gouvernement. Les
          tarifs des correspondances devront être approuvées par le gouvernement. ».

          Poseurs de télégraphes, souvent ayant payés de leur vie leur séjour au Congo
          (présent dans La Biographie Coloniale)
          Pierre MASSON
          Georges MEUNIER
          Louis-Ernest DUPUIS
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