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L'étrange douceur

                                                                                                 Comme un oiseau dans la tête,
                                                                                                  Le sang s'est mis à chanter.
                                                                                                Des fleurs naissent, c'est peut-être
                                                                                                 Que mon corps est enchanté.

                                                                                                 Que je suis lumière et feuilles,
                                                                                                 Le dormeur des porches bleus.
                                                                                                 L'églantine que l'on cueille,
                                                                                                Les soirs de juin quand il pleut.

                                                                                               Dans la chambre un ruisseau coule
                                                                                                 Horloge aux cailloux d'argent.
                                                                                                  On entend le blé qui roule,
                                                                                                 Vers les meules du couchant.

                                                                                                L'air est plein de pailles fraîches
                                                                                                 De houblons et de sommeil.
                                                                                                 Dans le ciel un enfant pêche,
                                                                                                   Les ablettes du soleil.

                                                                                                  C'est le toit qui se soulève
                                                                                                  Semant d'astres la maison.
                                                                                                  Je me penche sur tes lèvres
                                                                                                  Premiers fruits de la saison.

          Une vie très brève, une poésie aux thématiques liées à la nature, à la fraternité et à l’amour, mais aussi à la mort, un style poétique hors des modes, ont marqué ses contemporains.

                                        24 février 2020   -   Métiers d'Art - Facteur d'Orgues
        L’orgue est un instrument à vent multiforme dont la caractéristique est de produire les sons à l’aide d’ensembles de tuyaux sonores accordés suivant une gamme définie
       et alimentés par une soufflerie. L'orgue est joué majoritairement à l’aide d'au moins un clavier et le plus souvent aussi d’un pédalier. Chaque grand instrument est un ouvrage
         unique. Il est adapté au local qui l’abrite, à sa destination musicale et liturgique, à l’importance du budget qui a pu lui être consacré : par nature, l'orgue est fabriqué
        sur mesure et surtout à la main. C'est donc une fabrication qui occupe beaucoup d'artisans hautement qualifiés, en faisant un instrument extrêmement coûteux, que ce soit
        en facture, en maintenance ou en restauration. Le facteur d’orgues est l'artisan d’art qui construit des instruments neufs. C’est aussi un restaurateur qui répare, avec
        des outils modernes, dans le respect de la tradition. Ce métier nécessite la maîtrise de nombreuses disciplines, dont la menuiserie, la mécanique, le travail des peaux et
         le formage des métaux, et des matières plastiques, l'électricité et l'électrotechnique, l'informatique, ainsi que des connaissances musicales et acoustiques très sérieuses.
       Il est répertorié parmi les métiers de l'artisanat d'art ; l'un de ces artisans est l'harmoniste, qui, sur le lieu même où sont les orgues, les règle en fonction de l'acoustique de ce lieu.

        Timbre à date - P.J. : 21/02/2020   Fiche technique : 24/02/2020 - réf. 11 20 006 - Série : les Métiers d'Art - Facteur d'orgues
         à Saint-Didier-au-Mont-d'Or   Création graphique : Frédérique VERNILLET- d'après l'orgue de Saint-Didier-au-Mont-d'Or, photos
         (69-Rhône)  +  21 et 22/02/2020   de Michel JURINE, Facteur d’orgues - Gravure : Line FILHON - Impression : Taille-Douce
          au Carré d'Encre (75-Paris)   Support : Papier gommé - Couleur : Polychromie - Dentelé : __ x __- Format : C 40,85 x 40,85 mm

                               (V 37 x 37) - Barres phosphorescentes : 2 - Faciale : 1,40 € Lettre Internationale, jusqu'à 20g,
                                      Europe et Monde - Présentation : 30 TP / feuille - Tirage : 800 010

                                  Visuel : traçage et façonnage des tuyaux de l'orgue, sur feuille d'étain et de plomb.
                               Arrière plan : l'ancien orgue de l’église Notre-Dame de Saint-Didier-au-Mont-d'Or (69-Rhône),
                              construit en 1891, n'étant plus réparable, un nouvel orgue est créé, réalisé et installé par l'entreprise
                                         du Facteur d’orgue Michel JURINE (69510-Rontalon).
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                             1 clavier accouplement 56 notes : Clavier d'accouplement par machine Barker, tracte en permanence
                               les deux autres claviers.   /   2 ème  clavier Grand orgue 56 notes : Bourdon 16 (pieds) - Montre 8
                              Bourdon 8 - Flûte harmonique 8 - Prestant 4 - Flûte douce 4 - Mixtures 2 rangs - Mixtures 3-4 rangs
                               Cornet 5 rangs - Trompette 8.   /   3 ème  clavier récit expressif 56 notes : Viole de gambe 8 -Voix
                             céleste 8 - Bourdon harmonique 8 - Flûte octaviante 4 - Octavin 2 - Piccolo 1 - Nazard 2 2/3 - Tierce
                               1 3/5 - Trompette harmonique 8 - Basson-hautbois 8 - Voix humaine 8.   /   Pédalier 32 notes :
                             Contrebasse 16 - Principalbasse 8 - Octavbasse 4 - Soubasse 16 (transm.go) - Bourdon 8 (transm.go)
                              Basson 16 Tirasse II en 8 - Tirasse III en 8 - Accouplement sur I - Tremblant récit - Combinateur.
        Conçu par : Marion FAVREAU
                             TàD : la phase de réglage du biseau d'un tuyau d'orgue par l'Harmoniste, un musicien chevronné.

        Cet instrument à vent, inventé semble-t-il dans la Grèce antique, n'a cessé depuis de se perfectionner et de se diversifier sur le plan technique comme sur le plan musical.

                                        Définition : l'orgue est un instrument à vent, composé de tuyaux à une seule note ; accordés selon une gamme définie,
                                                       alimentés par une soufflerie et actionnés par un ou plusieurs claviers.
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                                    Historique : l'orgue à tuyaux remonte au III  siècle avant J.C. Il fut inventé par, Ctésibios d'Alexandrie (284-221 av. J-C., inventeur,
                                   mathématicien et architecte), qui l'appela "Organon Hydraulikon", mais plus simplement connu sous le nom d'hydraulos (hydre = eau,
                                                aulos = tuyaux, ce qui laissait supposer que ces tuyaux fonctionnaient sous l'effet de l'eau).
                                     Deux siècles plus tard, Marcus Vitruvius Pollio, dit Vitruve (90-15 av. J.-C., architecte romain) dont les ouvrages sur l'architecture
                                    et l'hydraulique ont servi de références aux architectes de la Renaissance, décrit un instrument plus complexe, avec plusieurs rangées
                                   de tuyaux, utilisables séparément. Sous l'Empire romain, l'Hydraulos fût très répandue et servait dans tous les lieux publics : théâtres,
                                   palais, cirques et lieux de culte. Au IIe siècle, un inconnu imagine une alimentation de l'orgue avec des soufflets à vent comme ceux
                                                                                  e
                                        de la forge. Ces deux types d'instruments fonctionnèrent jusqu'au XII  siècle. L'orgue à soufflet apparaît en occident
                                     en 757, lorsque l'Empereur byzantin Constantin V (règne 741 à 775) l'offre à Pépin III, dit "Le Bref" (roi des Francs, de 751 à 768).
                                                                         e
                                   Mosaïque d'une villa romaine de Nenning (près de Trèves) - II siècle après J. C.
                                     L’instrument mesure environ deux mètres de haut sur un mètre de large. Il comprend schématiquement un sommier qui supporte
                                      un ou plusieurs rangs de tuyaux d’airain (jeux d’anches, jeux à bouche ouverts ou fermés) et qui reçoit de l’air comprimé par
                                      la pression de l’eau (hydor) ; l’eau est le régulateur du réservoir d’air, d’où le nom d’orgue hydraulique donné à l’instrument.


       Louis I  dit "le Pieux" ou "le Débonnaire" (règne 814 à 840), au IX  siècle fait placer un orgue à soufflet à Aix la Chapelle, puis au XII  s,
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       l'Abbaye de Fécamp en possède un. Pendant le Moyen-âge, l'orgue se présente sous trois formes : le "Nymphoion" ou orgue portatif, porté
         en bandoulière   /   l'orgue dit positif : un orgue qui se place sur une table pour accompagner les chants. On peut en voir sur les tapisseries,
             les manuscrits, les vitraux.   /   le Grand orgue ; fixé en hauteur dans les cathédrales, les églises abbatiales ou collégiales.
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           Au fil des siècles, l'instrument et le Buffet s'agrandissent et se transforment. Pendant tout le XVIII  siècle, l'Orgue est partout :
              dans les cathédrales, elles en possèdent quelquefois 2, les églises abbatiales, les collégiales et les églises paroissiales.
                           C'est à qui rivalise d'avoir le plus bel instrument, le meilleur organiste.

        Pour construire ces instruments, des artisans y travaillent ; souvent plusieurs générations se succèdent. Les façons de travailler se passent
            de père en fils. La plupart du temps, le fils ou le petit-fils éclipse les chefs d'œuvres du père, fait école et forme des apprentis.

        Une personnalité se fait jour parmi tous ces facteurs, celle d'un moine Bénédictin : le Père Dom Bedos De Celles (1709-1779), Facteur
       d'orgues lui-même, il est l'auteur de "L'Art du Facteur d'Orgues" écrit de 1761 à 1778 à la demande de l'Académie Royale des Sciences,
       ouvrage qui fait encore autorité de nos jours dans ce métier. Après les destructions de la Révolution française, une nouvelle génération apparait
      et relance le métier, avec l'un des plus importants facteurs d'orgue, Aristide Cavaille-Coll (1811-1899, quatrième génération familiale de facteurs
       d'orgues) dont les travaux devaient illustrer toute son ascendance, fut le chef de file d'un type de facture d'orgues qui influença également
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         la musique d'orgue du XIX siècle. Dans le patrimoine français, les orgues d'Aristide Cavaillé-Coll sont recensés dans les trois-cent-
       soixante-seize notices de la base Palissy (base de données) du ministère de la Culture décrivant les orgues de tribune, les orgues de chœur
         ou leurs parties instrumentales protégés par les Monument historique au titre d'objets mobiliers ou versés à l’Inventaire général
         du patrimoine culturel (exemple : dans la cathédrale Notre-Dame-de-l’Annonciation et Saint-Sigisbert à Nancy - Grand orgue de tribune,
        chef-d'œuvre de Nicolas et Joseph Dupont (1763), agrandit par J-F. Vautrin (1808 à 1814), reconstruit par Aristide Cavaille-Coll (1857 à 1861),
        les transformations réalisées par la manufacture Hærpfer-Erman (1965) et un entretien important réalisé en 2012 (titre des M.H. en 1906 et 2003).   [
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