Page 2 - Journal Culturel de Metz - 2016-09
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Peigner la girafe : l'origine vient du présent du Khédive d'Egypte
                                      au roi Charles X. Arrivée à Marseille le 14 novembre 1826, elle y passa

                                              l'hiver et fut conduite dès le printemps à Paris où elle arriva
                                          le 30 juin 1827. Elle resta ensuite au Jardin des Plantes où elle fut
                                        une attraction populaire. Depuis son départ d'Egypte jusqu'à sa mort,

                                              elle a été accompagnée par un soigneur égyptien dont l'une
                                       des occupations était de "peigner la girafe" pour qu'elle ait belle allure.

                                                        La signification populaire est donc réelle.

                                            C'est le serpent qui se mord la queue : c’est un cercle vicieux,
                                      une succession de problèmes dont on ne voit pas la fin. Cette expression
                                       est tirée de nombreux dessins mythologiques (asiatiques, occidentaux,

                                          nordiques, mayas...) représentant un serpent se mordant la queue,
                                     nommé ouroboros. Ce symbole était le signe du cycle éternel de la nature.

                                            Cette signification fut reprise et évolua pour en prendre le sens
                                                                que l'on connaît aujourd'hui.

                                           Muet comme une carpe : très silencieux. Cette expression existe
                                       depuis 1612 sous la forme "muet comme un poisson" grâce à Rabelais.
                                     La carpe est en fait un poisson qui sort constamment la tête hors de l'eau,

                                                 et demeure la bouche ouverte sans prononcer un mot,
                                                              tout comme quelqu'un de muet.

                                     La part du lion : vouloir la plus grosse part. Cette expression date de 1832.
                                            Elle fut employée par Victor Hugo dans Notre-Dame de Paris.

                                      Le lion étant perçu comme l'animal le plus puissant, le roi des animaux,
                                        on imagine bien que la part du lion désigne la part la plus importante.

                                       Monter sur ses grands chevaux : s’emporter très vite. Autrefois, quand
                                          les chevaux étaient encore utilisés pour faire la guerre, on utilisait

                                     les "chevaux de bataille", autrement appelés "destriers" (car les chevaliers
                                     les conduisaient de la main droite). Ces chevaux étaient très hauts et forts,

                                       si bien que l’on dominait mieux son adversaire. L’image du courageux
                                     chevalier partant défendre ses intérêts ou ceux de son pays "sur son fidèle

                                         destrier" est restée, et c’est depuis le XVIe siècle que l’on dit d’une
                                       personne qu’elle "monte sur ses grands chevaux" lorsqu’elle s’emporte
                                     et devient parfois agressive lorsqu’elle tente de défendre son point de vue.

Bayer aux corneilles : paresser, rêvasser, rester la bouche ouverte, sans rien faire. Dans cette expression, on utilise le mot bayer, dans le sens où la personne a la bouche ouverte.
         En ce qui concerne les corneilles, c'est au XVIe siècle que l'on employait ce mot pour désigner un objet sans importance. Mais ce mot désigne aussi des oiseaux.
                                                    Ainsi, si on baye aux corneilles, cela signifie que ce que l'on fait est inutile et sans intérêt.

                                     5 septembre : Maquis du Barrage de l'Aigle – entre Cantal (15) et Corrèze (19)

                       En souvenir du Maquis du Barrage de l’Aigle, sur la Dordogne, durant la Seconde Guerre mondiale (de sept. 1939 à sept. 1945).
  Le concepteur de l'ouvrage est André Coyne, associé à un prisonnier évadé, André Decelle, ingénieur aux Ponts et Chaussées, qui devint directeur général d’EDF.
Deux autres personnes ont dirigé la construction du barrage : les architectes Brochet et Chabbert. Les travaux de réalisation de l'ouvrage, ont été retardés au maximum,

      pour ne pas céder celui-ci à l’ennemi (il devait être terminé en 1942), mais pour le terminer à la Libération, pour subvenir aux besoins énergétiques du pays.

   Amicale des Anciens du Barrage                                                                                                  Timbre à Date - P.J. : 02-04/09/2016
de l'Aigle et de ses Maquis (AABAM)                                                                                                         Chalvignac (15-Cantal)

                                                                                                                                     02+03.09 - Carré Encre - Paris (75)

Logo d'origine                                                                                                                     Conçu par : Sophie BEAUJARD

    Fiche technique : 05/09/2016 - réf. 11 16 026 - Série - Commémoratif : Maquis du Barrage de l'Aigle (le "barrage de la Résistance", guerre de 1939-45)
  Barrage de type "poids-voûte", construit de 1939 à oct. 1945, situé sur la rivière Dordogne entre les communes de Soursac (Corrèze) et Chalvignac (Cantal).

                    On le surnomme "barrage de la Résistance", car son chantier abritait l'Organisation de Résistance de l'Armée (ORA) du Cantal.
             Le nom "Barrage de l'Aigle" évoque la légende suivante : des aigles nichaient sur un éperon rocheux de la rive gauche, le "Roc de l'Aigle",
  qui surplombait le lit naturel de la rivière Dordogne. Le barrage a été implanté, légèrement en amont de ce verrou naturel, aujourd'hui disparu sous les eaux.

          Création : Sophie BEAUJARD – d'après photos : Office du Tourisme du pays de Mauriac - Gravure : Pierre BARA - Impression : Taille-Douce
             Support : Papier gommé - Couleur : Polychromie - Format : H 60 x 25 mm (54 x 22) - Dentelure : ___ x ___ - Barres phosphorescentes : 2
                                Faciale : 3,20 € - Lettre Prioritaire, jusqu'à 250g - France Présentation : 40 TP / feuille - Tirage : 1 000 000

       Visuel - au centre : gorges de la Dordogne, façade aval du barrage semi-circulaire, avec ses deux déversoirs de crue, et plan d'eau artificiel en amont.
  à droite : l'évocation des maquis du Barrage de l'Aigle, la Croix de Lorraine (ou croix d'Anjou-Lorraine) et le V de la Victoire (France Libre, symbole de la Résistance)

     à gauche (rive droite, côté Corrèze) : évocation du parachutage massif de containers, par des superforteresses B.17 de l'U.S. Air Force (le 14 juil. 1944,
sur le terrain "Serrurier", proche d'Herm, Sud Pleaux), l’une des opérations majeures du maquis (des parachutages ont été effectué au cours des années 1943-44).

                                    et un "aigle botté" aux ailes déployées, ce rapace évolue dans la région et évoque le nom du barrage.

André Coyne       André Léon Jules COYNE, naissance le 10 fév. 1891 à Paris - décès le 21 juil. 1960 à Neuilly-sur-Seine.
                  C'est un ingénieur général des Ponts et Chaussées (Ecole Polytechnique 1910-1913, puis école des Ponts

                              et Chaussées), rénovateur de l'art des barrages, qui conçut 70 ouvrages, dans 14 pays.

                Il est nommé, en 1928, ingénieur en chef du service d'aménagement de la Haute Dordogne, et c'est pour lui
                le point de départ de sa brillante carrière de constructeur de grands barrages. Il remet à l'honneur la technique

                  des barrages-voûtes en France et expérimente le procédé du déversoir en saut de ski qui, en lançant l'eau
                    avec force à grande distance du pied du barrage, permet d'éloigner des fondations, les érosions du lit.
                      Coyne invente aussi le système des procédés acoustiques d'auscultation et le principe de l'ancrage
                     des ouvrages par des tirants d'acier traversant verticalement l’ouvrage, scellés à leur partie inférieur
                         dans le sol exerçant sur la maçonnerie une compression considérable, véritable précontrainte.

                         Le barrage de l’Aigle est, après Marèges, la seconde étape de l’aménagement hydroélectrique
                 de la Dordogne en amont d’Argentat. Entrepris en 1939, le chantier est dirigé par André COYNE (X1910)

                   et Marcel MARY (X1921), dans le cadre du Service Technique des Grands Barrages (S.T.G.B.) replié
                     de Paris à Mauriac (Cantal) après 1940. La construction se poursuit après l’armistice, avec pour chef
                      d’aménagement André DECELLE (X1929), ingénieur des Ponts et Chaussées et prisonnier évadé.
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