Page 12 - Journal Culturel de Metz - 2014-11
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Alberobello est une commune de la province de Bari, dans la région des Pouilles en Italie du Sud (côte Adriatique).
                 Alberobello, la ville des "trulli", offre un exemple exceptionnel d'architecture vernaculaire (confectionné sur place d'une façon locale).

             Alberobello possède la particularité d'avoir des "trulli", c'est-à-dire des maisons faites de pierres sèches (sans mortier), au toit en forme de cône
           couvert de lauses calcaires plates ramassées dans les champs voisins ou extraites lors du creusement des citernes afférentes à chaque nouveau "trullo".
                    Elles sont appelées des "trulli" (au singulier "trullo") en italien mais "casedde" (au singulier "casedda") en dialecte local.
               Le terme "Trullo", vient très probablement du grec "tholos", signifiant "coupole". Ces édifices sont inexistants dans le reste de l'Europe.
        La vieille ville se répartit en deux petites buttes qui se font face. La "Rioni Monti", la partie touristique, au sommet de laquelle s’élève l’église Sant’ Antonio.
           L’"Aia Piccola", occupée par les anciens du village, abrite le "Trullo Sovranoa", seul trullo à deux étages. La ville possède aussi un musée du Territoire
                 et un musée du Vin mettant en valeur les traditions des Pouilles. On en compte environ 1 500 dans les deux quartiers tous deux classés
                          au patrimoine mondial de l'UNESCO. Elles font la renommée de ce centre urbain unique au monde.















        Les habitations surmontées de leurs toits pyramidaux, en dôme ou coniques, sont construites avec des galets de pierre à chaux ramassés dans les champs voisins.

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           Histoire d'Alberobello: elle remonte à la seconde moitié du XVI  siècle. Ce petit fief alors sous le contrôle de la famille Acquaviva, comtes de Conversano,
          vit arriver des paysans qui cultivèrent la terre. Selon la légende, les comtes permirent aux colons de construire des habitations en pierres sèches (sans mortier)
         afin de les démonter facilement en cas d'inspection royale. En effet, Ferdinand 1er d'Aragon, dans sa "Prammatica de Baronibus", exigeait le paiement d'une taxe
             en cas d'édification d'habitations fixes. En 1797, un groupe d'hommes courageux d'Alberobello, lassés de cette situation précaire, se rendirent à Taranto
          pour demander l'aide du roi Ferdinand IV de Bourbon qui les reçut et leur fit une promesse. Le 27 mai 1797, le roi envoya un décret affranchissant le village.
                                            Ces explications se heurtent toutefois à un constat.
          Luigi Mongiello, professeur d'architecture à la Faculté d'ingénierie de Bari, fait remarquer que les trulli édifiés au début du XXe siècle, donc bien longtemps
             après l'édit de Gian Girolamo de Acquaviva et le décret de Ferdinand IV de Bourbon, sont construits par superposition d'assises de pierres et de lauses
           sans aucune trace de mortier (alors que les parements internes sont parfaitement enduits). Cela implique que l'absence de mortier dans les structures à trulli
              est un dogme inhérent à la tradition séculaire des artisans bâtisseurs locaux et, partant, que l'explication de la "démolition instantanée" ne tient pas.















              Ces édifices en pierre calcaire, matériau de la région, existent sans doute depuis des millénaires. Malheureusement, malgré cette grande longévité,
                 les historiens n'en savent que très peu sur leur histoire. Ils ne peuvent que souligner sur le fait que ces habitations, uniques en leur genre,
                       se distinguent de par leur côté pratique et leur technique de construction des plus particulières. Fraîches en été, chaudes en hiver,
                les trulli résistent à bon nombre d'éléments naturels et climatiques. De plus, ceux-ci sont très faciles à réaliser et de surcroît économiques.
                   D'ailleurs, il n'est pas rare de voir de ci de là quelques chantiers de construction ou de rénovation à travers toute la vallée d'Itria.
                        Les Trulli sont constitués de chiancarelle (fines plaques de pierre) qui sont posées et mise entre elles sans mortier.
        La plupart d'entre eux sont ensuite blanchis à la chaux (blanche) et un grand nombre, surmontés d'une croix, un pinacle en pierre (boule, cône ou mélange des deux)
                               ou d'autres symboles à la signification inconnue, relevant de la magie ou de la superstition.
                        Les toits (en ardoises) sont, quant à eux, souvent peints de mystérieux hiéroglyphes de couleur blanche ou grise.














      Les hypothèses actuelles : elles nous rapprochent, d'édifices similaires trouvés en Grèce, à Mycènes, les associant alors à une civilisation vieille de plus de 5.000 ans.
      L'hypothèse la plus intéressante, car les ports des Pouilles s'avèrent être les plus proches de ceux de la Grèce ancienne. En outre, une très grande partie de ce territoire
      se trouvait dans la zone d'influence de la "Magna Graecia", composée de la région d'Italie du Sud et de la Sicile, toutes deux colonisées par les Grecs entre les VIII
      et III siècle avant J.-C. Néanmoins, cette théorie, bien qu'elle soit très intéressante, n'explique malheureusement pas pourquoi les trulli occupent un espace
      géographique aussi limité du territoire. Enfin, il est aussi soutenu qu'ils aient eu probablement un lien de parenté architecturale avec les maisons dites
      "en pain de sucre " de la Syrie et d'autres pays du Moyen-Orient. Les moines venus de ces contrés lointaines auraient dès lors construits pareilles bâtisses
      dans la région méridionale de l'Italie afin de posséder des structures nouvelles pouvant faire office de tombes ou de maisons pour ceux-ci, imités en cela par la suite
       par les locaux. De telles structures se seraient avérées parfaitement adaptées à la région, du fait de l'éparpillement de la population dans de petites fermes familiales.

         Particularité : un édifice circulaire, unique en Sarre, se rapproche de constructions semblables élevées dans les Pouilles italiennes au XVIIe siècle. Vers le milieu
             du XVIIIe siècle le genre apparaît aussi en Hesse rhénane et en Rhénanie-Palatinat. Comme le "trullo" italien, ces bâtisses sont recouvertes de coupoles
          en porte-à-faux. Lors de travaux de remise en état suite à une période d’abandon, le pavillon de Reinheim a été revêtu d’une vraie coupole réalisée en briques.
         La viticulture dans le Bliesgau remonte peut-être à l’époque romaine. A partir du XVIe siècle les informations sur le sujet deviennent de plus en plus fréquentes.
             Des années 1830 au premier quart du XXe siècle les vignes autour de Reinheim produisent du raisin destiné à la consommation et à la vinification.
                              Le pavillon constitue un témoin intéressant d’une activité aujourd’hui disparue dans la région.
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