Page 3 - Journal Culturel de Metz - 2014-03
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La façade extérieure : la décoration est confiée au sculpteur Henri Jean-Baptiste GOURGOUILLON (1858 à Olliergues - 1902)
  L'entrée principale se fait par la façade Sud (boulevard Desaix), la plus imposante par son aspect monumental. Toute la surface est sculptée de guirlandes,

         de masques grimaçants, de têtes humaines et de cartouches. Les deux groupes les plus remarquables se situent sur le fronton, de part et d'autre
                         de l'inscription THEATRE - à gauche : avec une allégorie de la musique et à droite : une allégorie de la la comédie.
                                                      L'ensemble est surmonté des armoiries de Clermont et de Montferrand

       Façade donnant place de Jaude, le seul élément décoratif monumental est une horloge, de style baroque, accostée de deux caryatides et sommée
      d'une tête couronnée. Le cadran est entouré de deux cuirs portant les dates 1891 pour l'un et 1898 pour l'autre. Dans la partie inférieure, le sculpteur

        a représenté les symboles de l'économie clermontoise avec : - à gauche : l'industrie (roue crantée), l'artisanat (enclume) et le commerce (caducée)
                    à droite : la culture maraichère (fruits et légumes), les labours (charrues), la vigne (tonneau) et la céréaliculture (gerbe de blé)

                                                        Le hall : à l’époque, les spectateurs se retrouvaient dans ce hall sans distinction. Il y avait alors une répartition sociale
                                                                      des spectateurs via l’emplacement dans la salle, le prix du billet et donc l’emprunt des escaliers.
                                                                     Le bâtiment est équipé de deux types d'escalier : l'escalier d'honneur, somptueux, en marbre,

                                                         qui permet d'accéder au foyer, au premier balcon ou au parterre et l'escalier pour accéder au 2e et au 3e balcon
                                                                                       en simple pierre de Volvic, avec une rampe en fer forgé basique.

                                                         Le plafond est divisé en trois compartiments par un décor d'oves et dards. Chacun est orné d'un caisson délimité
                                                           par une guirlande de laurier. Les chapiteaux d'inspiration corinthienne sont sculptés de feuilles d'acanthes,
                                                            rehaussées à la feuille d'or. Sur le chapiteau central se trouve deux têtes de dragons émergent du feuillage

                                                         et qui semblent garder un bouquet de palmes. Au-dessus, se trouve une console à volutes ornée de grelots dorés.

                                                                 Le Foyer : il jouait un rôle important, où les belles élégantes se montraient tandis que ces messieurs
                                                                          fumaient le cigare en parlant des affaires récentes. Les pièces avaient toutes un entracte,

                                                                       le public du parterre et du premier balcon se retrouvaient dans cette salle. Il était fréquent
                                                                          que les artistes venant de jouer s'entretiennent avec les spectateurs de la pièce donnée.

                                                              Aujourd’hui, dans cette grande salle, située au-dessus du hall d’accueil, on peut s’y retrouver à l’entracte
                                                             pour bavarder ou boire un verre. Le grand foyer ne sera décoré qu'en 1901-1904 avec un décor très riche
                                                           aux murs et au plafond. Les stucs sont dus au sculpteur Emile GOURGOUILLON (1862 à Olliergues - 1916)

                                                                        (le frère), et sont essentiellement des décors floraux ponctués d'éléments architecturaux.
                                                       Le tout est polychrome et doré. Comme sur la façade et pour les loges d'honneur de la salle sont à nouveau présentes

                                                                     les armoiries de Clermont et de Montferrand, ici a aussi été rajouté le gonfanon d'Auvergne.

   Sur les murs, les peintures de six muses représentant la musique, la comédie,
la tragédie et la danse ont été aussi réalisées par le peintre Louis Antonin RETRU

       (1865 à Thiers - 1951). Cependant, leurs différents attributs permettent
     de les reconnaître : Euterpe et sa viole, en l'occurrence un violon, la muse
 de la musique - Thalie, la muse de la comédie, avec ses masques - Melpomène,

      avec son couteau, qui est la muse de la tragédie - Terpsichore, la muse
    de la danse, avec ses chaussons de danse - Erato, la muse du chant lyrique
  et de la chorale, avec sa lyre - Calliope, la muse de l'éloquence et de la poésie

      avec sa tablette et son stylet - seules Polymnie, la muse de la rhétorique
            et Uranie, muse de l’astronomie, ne figurent pas dans le foyer.

   Toujours dans les peintures, nous retrouvons également quatre grands écrits
la danse, la musique, le chant et le dernier tout à l'honneur de Retru daté de 1904.

                 Au plafond, est sculptée la représentation du dieu Pan,
  protecteur des bergers et des troupeaux. Il était si laid en naissant que sa mère

   l'abandonna. Hermès le transporta sur l'Olympe où il fit rire tous les dieux
       par ses pitreries (dieu de la comédie). La nymphe Syrinx se transforma
                       en roseaux des marécages pour lui échapper.

         Pan désespéré confectionna un instrument de musique auquel il donna le nom de syrinx, connu sous celui de flûte de pan, afin de faire résonner
       la voix de son amour. Il porte sur sa tête et ses épaules les restes d'un corps dont deux mains, qui font référence au combat entre Zeus et Typhon.
  Dans la mythologie, Zeus défie Typhon en combat singulier, mais ce dernier réussit à le désarmer et à lui sectionner les tendons des bras et des chevilles

                                                     à l'aide d'une faucille. Pan vient en aide à Zeus et lui recoud les membres.

     La salle de spectacle : la décoration intérieure, dès 1891, pour les staffs et cartons pierre, est adjugée au maître plâtrier clermontois Georges David.
        – Au premier balcon se trouvent en alternance des cartouches vides avec grelots et d'autres avec masques de théâtre et instruments de musique.
                       – Le deuxième balcon est orné de cartouches et de consoles terminées par un visage humain (voir sur le visuel du timbre).
           – Au troisième balcon (aussi appelé le poulailler ou le paradis) on trouve une succession de balustres interrompue, au centre, par une lyre.
                          Les écoinçons (partie entre les deux arcs) sont ornés de cartouches en faux marbre accostés de branches de laurier.
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