Page 4 - Journal Culturel de Metz - 2013-05
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Blason de Charleville, idem à la Principauté d'Arches
"D'azur au dextrochère de carnation mouvant du flanc
senestre d'une nuée d'argent, armé d'une épée haute
d'argent à la garde d'or, entre deux rameaux, l'un à dextre
de palmier, l'autre à senestre d'olivier, de sinople,
la pointe de l'épée surmontée d'un soleil d'or."
Plan de Charleville par Edme Moreau vers 1625 Place Ducal, construite en 1606 par Clément II Métezeau
La ville fut conçue suivant une organisation architecturale remarquable que l'on prête à Clément II Métezeau (né le 6 février 1581 à Dreux, mort en 1652 à Paris,
fut très probablement l'architecte de la place Ducale). Au centre se situe la grande place Ducale (126m sur 90m, construite de 1612 à 1628) sur laquelle se croisaient
les deux axes de la cité. Un de ses côtés devait être occupé par le palais de Charles de Gonzague (celui-ci ne fut jamais construit dans son ensemble), remplacé en
1843 par l'Hôtel de ville. Sur les trois autres côtés s'alignent les façades de 27 pavillons de style Henri IV ou Louis XIII obéissant à une règle : des arcades
en anse de panier au rez-de-chaussée, des corniches, 4 travées, 4 baies à chaque étage, 4 lucarnes et 4 oculi sur le toit, la brique venant remplir le reste du parement.
Au centre des quatre ailes des deux grands côtés s'élevait un pavillon plus étroit coiffé d'un haut dôme à l'impérial surmonté d'un lanternon. L'ensemble n'est
pas sans faire penser à la place des Vosges (architecte Louis Métezeau, le frère), élevée quelques années auparavant à Paris. Cette stratégie fut une réussite et très
vite Charleville vit sa population augmenter au détriment de la ville voisine de Mézières. Cette politique de droit d'asile n'échappa pas aux critiques de l'époque,
ainsi François Ogier n'hésita pas à écrire : "On peut dire de cette place que c'est le commencement d'une ville, et c'est un dessein qui a eu le même succès que toutes
les autres entreprises de M. de Nevers. En un mot, c'est une belle apparence et une belle montre, où la pauvreté et la misère sont logées magnifiquement".
Mais elle fut aussi l'objet de l'admiration de certains, dont le chevalier de Quincy qui déclara "Charleville est un paradis".
Les unités dites "de règlement", servaient à nommer les pièces de monnaie, frappées par les ateliers autorisés et utilisées pour les échanges courants.
Le liard : petite monnaie de cuivre créée sous Louis XIV par déclaration du 1er juillet 1654,
pour une valeur de 3 deniers tournois, bien qu’il y ait eu trace des liards sous Louis XI.
De 1658 à 1694, le liard était donné pour 2 deniers tournois, et réévalué à 3 deniers tournois
à partir de 1694. Cette monnaie, de très faible valeur par rapport aux livres et aux autres
louis et écus, était très utilisée par le peuple.
er
Charles 1 de Gonzague (1601-1637). Liard 1609
Avers : CAR GONZ D NIV ET RETH
Charles de Gonzague duc de Nevers et Rethel
Buste cuirassé, la tête nue, avec un col en dentelle à droite.
Revers : SVP PRINCEPS ARCHENSIS - cuivre - Ø 25mm - 4,44gr
Gonzague couronné - Prince souverain d'Arches - identique à Charleville
er
Les droits de Charles I sur le duché de Mantoue furent contestés par Ferdinand II, l'empereur germanique, et la guerre qui s'en suivit culmina
en 1630 par le catastrophique sac de Mantoue et l'épidémie de peste qui décima la moitié de la population de la ville. Le Duc, se retira du monde,
et c'est loin de la France, sous l'habit des Franciscains qu'il mourut le 21 septembre 1637 à Mantoue.
Place Ducale Le Grand Marionnettiste en représentation