Page 17 - Journal Culturel de Metz - 2013-05
P. 17
La cathédrale Notre-Dame d'Amiens
Elle est l'un des chefs-d'œuvre de l'architecture du moyen-âge. Il s'agit de l'une des plus importantes églises gothiques du XIIIe siècle.
Classée au Patrimoine Mondial de l'Unesco depuis 1981, la cathédrale se situe en plein centre de la ville. Notre-Dame d'Amiens s'éleva à compter
de 1220 sur les plans de l'architecte Robert de Luzarches. Son œuvre fut poursuivie par Thomas de Cormont, puis son fils Renaud de Cormont.
Extérieur de la cathédral e Notre-Dame
Long de 145 m hors œuvre, le vaisseau de pierre
atteint 133,50 m dans l'œuvre. Le massif occidental
est enserré entre deux hautes t ours rectangulaires.
Il possède trois portails ric hement décorés,
avec statues sous dais et sur piédestaux.
Le portail central a reçu au tympan une belle
représentation du Jugement D ernier, comme cela
est très fréquent dans les édifi ces de cette période.
Il est surmonté de deux galeries, la plus haute abritant
une série de statues de rois ( galerie des Rois).
Le nettoyage au laser de la façade a révélé
dans les années 1990 des trac es de polychromie.
Les données collectées ont été utilisées pour la mise
en valeur nocturne lumi neuse du site.
Les deux clochers ajourés enserrent une splendide Écorchée de la cathédrale
rosace flamboyante. Le chœur est pour sa part étayé
par de puissants contreforts aux élégantes volées.
La verticalité est soulignée par une fine flèche
en châtaignier recouverte de plomb doré,
plantée à la croisée d u transept.
Installée au XVIe siècle, elle est l 'une des plus anciennes
du genre conservée en France
et porte l'altitude maximale du monument à 112,70 m.
Plan de la cathédrale d'Amiens
Face Nord depuis les quais de la Somme
Trois aquarelles de la cathédrale Notre-Dame par Noëlle Le GUILLOUZIC
Tombeau du chanoine Guilain LUCAS
(décédé en 1628)
"L'Ange pleureur" (1636)
Œuvre du sculpteur Nicolas BLASSET
L'angelot, assis, pied gauche en avant,
a la main gauche posée sur un sablier
(brièveté de la vie), et la droite
soutenant sa tête légèrement inclinée.
Dans son abandon à la douleur,
il prend ainsi appui avec le coude
sur le crâne d'un squelette,
symbole de la mort.
Intérieur de la cathédrale
Derrière la colossale façade s'étire une volumineuse nef à sept travées (longueur 62 m, largeur d'axe en axe des piliers
14,60 m, largeur des collatéraux 6,07 m, hauteur sous clef 42,30 m) avec chapelles latérales. Au centre, le dallage
de marbre forme un labyrinthe. Les grandes arcades sont surmontées d'un élégant triforium et de baies apportant
une lumière généreuse. On trouve au pied des seconds piliers les gisants en bronze des deux évêques bâtisseurs :
Evrard de Fouilloy et Geoffroy d'Eu, inhumés là au XIIIe siècle. Cette nef emmène vers le transept, long de 62 m
en intérieur et large de 29,30 m. Les bras sont chacun percés d'une rosace. Un escalier de quelques marches élève vers
le chœur et son déambulatoire, fermés par une grille du XVIIIe siècle. Le déambulatoire débute par une double-nef
de chaque côté, avant d'adopter un plan moins vaste au niveau de l'accès à la chapelle d'hiver au Nord, de l'accès
à la sacristie et à la salle du trésor au Sud. Il dessert cinq chapelles rayonnantes, dont une longue chapelle axiale.
Le chœur est pourvu de stalles sculptées du XVIe siècle, dues aux maîtres Boulin, Heudebourg et Avernier
entre 1508 et 1519. Chef-d'œuvre du gothiques flamboyant, elles sont couvertes d'une myriade de sculptures
remarquables figurant des scènes de la Genèse, de l'Exode et de la vie de la Vierge. Le sanctuaire atteint des volumes
colossaux, deux fois supérieurs à ceux de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Longtemps menacée de destruction
par les bombardements allemands durant la Première Guerre Mondiale, il fut à cette occasion l'objet
d'un programme de protection contre les dégradations.