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Visuel : l'un des évènements importants de la révolution française : les poissardes parisiennes, ou dames de la Halle, coiffées de charlotte et armées de piques et fourches, en marche pour
Versailles, le matin du 5 octobre 1789. L'une d'entre elles brandit un tricorne, l'autre un bonnet phrygien, le troisième, un homme travesti, porte un casque empanaché. Certaines caricatures
révolutionnaires représentaient le Duc d'Aiguillon (1761-1800) travestie en poissarde. - Arrière plan : vue et perspective du château de Versailles, côté jardins © Bibliothèque nationale de France.
Poissardes parisiennes, ou dames de la Hall - 5 oct.1789 La marche des Femmes traversant Sèvres et Louise Chabry, dite Louison la bouquetière, à la tête des femmes de la Halle.
Estampe anonyme v.1789 / 1839 (musée Catnavalet). Assemblée Nationale : La statue en marbre de Louison, réalisée en 1891, par le sculpteur Adrien Étienne Gaudez (1845-1902)
Historique de la journée du 5 octobre 1789 : elle a débuté par un rassemblement des femmes sur la place de Grève (jusqu'en 1803, puis de l'Hôtel de ville), pour interpeller
la Commune de Paris (1789-1795), notamment sur une disette de pain (pénurie) touchant la capitale. Puis un appel est lancé afin de faire part de ces revendications directement
auprès du roi et de l'Assemblée nationale constituante (9 juil.1789 au 30 sept.1791). Ainsi, une foule de plusieurs milliers de personnes, très majoritairement composée de
femmes, se met en marche pour plus de 6 h de trajet, empruntant un chemin codifié, jusqu'à Versailles. Elles ont réalisé le parcours sous la pluie, dans la boue, tirant 2, voir
3 canons récupérés place de Grève, accompagnées d'enfants et ayant souffert de la faim. Elles seront suivies par d'autres groupes armés, puis plusieurs heures plus tard,
par 15 000 à 20 000 hommes de la milice nationale. Arrivées à Versailles, la majorité de ces femmes épuisées cherchent à se reposer et s'installent sur la Place d'Armes,
face au château. Un groupe de femmes rentre dans l’Hôtel des Menus Plaisirs, où siège l'Assemblée nationale constituante et circule dans les galeries dans l'attente d'autres
groupes. Les femmes ont pour porte-parole Stanislas-Marie Maillard, dit Tape-Dur (1763-1794, huissier de justice et révolutionnaire), l'un des vainqueurs de la Bastille.
Il obtient le vote d'un décret sur les subsistances devant être signé par le roi, et impose que l'on fasse servir à boire et à manger aux manifestantes et aux manifestants dans
et à l'extérieur du bâtiment. En début de soirée, une députation conduite par Jean-Joseph Mounier (1758-1806, homme politique, juge et haut fonctionnaire) se rend chez le roi pour
lui faire signer le décret de subsistances et lui demander des mesures immédiates pour livrer du pain à Paris. Il en profite pour forcer la main du roi et lui faire signer
la Constitution (abrogée en 1791) et la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Au cours de cette première entrevue, le roi signe le décret et fait rassembler plusieurs
charrettes de pain de Senlis et de Lagny pour les envoyer à Paris.
Fiche technique : 07 au 09/11/2024 - réf. 21 24 410 - Souvenir philatélique "Les Grandes Heures de l'Histoire de France" : la Marche des Femmes sur Versailles, le 5 oct.1789,
va précipiter la fin du règne de Louis XVI (du 10 mai 1774 au 21 sept.1792). - Création et gravure : Sarah LAZAREVIC - Format carte 2 volets : H 210 x 200 mm
Feuillet : H 200 x 95 mm - Impression carte : Offset - Feuillet : Taille-Douce - Support : Papier gommé - Couleur : Polychromie - Format 2 TP : V 40,85 x 52 mm. - Dentelure TP : 13 x 13
Faciale TP : 4,15 € - Lettre Internationale, jusqu'à 100 g - Europe et Monde - Barres phosphorescentes : Non - Présentation : Feuillet de 2 TP indivisibles - Prix de vente : 10,50 € - Tirage : 25
000. Visuel - couverture d'après : "À Versailles, à Versailles" du 5 octobre 1789, une estampe anonyme 1789 © Bibliothèque nationale de France.
Feuillet d'après : Médaille octogonale "Donné par la Commune de Paris aux Bonnes Citoyennes - le 8 octobre 1789" - CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris.
Journée du 6 octobre : dès le lever du jour, des émeutiers pénètrent dans la cour du château. Un affrontement a lieu avec les gardes du corps et deux sont tués.
La garde nationale intervient alors pour protéger les gardes du corps protégeant la famille royale, mais la foule exige la présence de la famille royale au balcon,
et Louis XVI s'exécute accompagné de Marie-Antoinette portant le dauphin dans ses bras. Dans la cour, la foule crie "À Paris ! À Paris" et le roi ne peut qu'accepter.
L'Assemblée, inséparable du roi, doit le suivre à Paris. À 13 h, le roi quitte Versailles pour Paris, accompagné de toute la famille royale.
En tête de l'immense cortège de plus de 30 000 hommes, les gardes nationaux portant chacun un pain piqué au bout de la baïonnette. En second, les femmes escortant
des chariots de blé et des canons, puis les gardes du corps et les gardes suisses désarmés. Vient ensuite le carrosse de la famille royale, escorté par Gilbert du Motier,
marquis de La Fayette, commandant la Garde nationale (1757-1834, officier et homme politique) suivi d'autres voitures qui emmènent quelques députés, puis la majeure partie
des gardes nationaux et le reste des manifestants criant : "Nous ramenons à Paris, le boulanger, la boulangère et le petit mitron ! ".
À l'entrée de Paris, Jean Sylvain Bailly (1736-1793, astronome et mathématicien, maire de Paris 1789 à 1791) accueille le roi à 20 h sous les applaudissements de la foule.
Il lui remet les clefs de Paris, comme le 17 juillet précédent. Deux discours et une déclaration du roi sont prononcés. On crie "Vive le roi et vive la Nation".
Après cette courte pause à l'Hôtel de ville, le roi et sa famille arrivent aux Tuileries à 22 h, où rien n'était préparé pour les recevoir.
Les conséquences de la Marche des femmes sur Versailles incluent le retour de la famille royale à Paris et l'intensification de la Révolution française.

