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2 - Hongrie - Budapest : le palais MAK, au13-15, places Kossuth, abrite l'Ambassade de France.

          Le palais est situé tout près du Parlement hongrois. C'est un immeuble à la façade néobaroque édifié entre 1919 et 1928 par l'architecte Béla Málnai (1878-1941),
                     de la Sécession hongroise (courant Art nouveau) pour le compte de la Magyar Általános Kőszénbánya (MAK), société charbonnière.
         À l’origine, ce bâtiment a été conçu comme un immeuble composé de différents appartements. L’entrée dans ce bâtiment néobaroque de cinq étages, composé de trois
        cours intérieures, est remarquable par son portail en fer forgé orné de l’atelier Gyula Jungfer. Les sculptures sur la façade ont été conçues par l’artiste Fülöp Beck Ö..
        Aux pieds du bâtiment, se trouve un café / restaurant ouvert en 1931 et actuellement dénommé "Elysée Bistro". La façade a été rénovée en 1989 afin de cacher en partie
        les traces que le siège de Budapest, puis l’insurrection de 1956 ont laissées. Au milieu des années 2000, la France, propriétaire de trois services (Institut français, service
        économique et ambassade) surdimensionnées par rapport à ses besoins effectifs. En 2004, le Ministère de l’Economie et des Finances a fait l’acquisition de 3 appartements
         au cinquième étage de l’immeuble situé au 13-15, sur la place Kossuth Lajos, puis ces appartements furent transformés en un unique plateau de bureaux de 400 m2.
           L’installation de la Chancellerie diplomatique et du Service de Sécurité intérieure dans ces bureaux sont devenu le siège de l'Ambassade de France, à Budapest.

      3 - Grèce - Athènes : l'hôtel Merlin de Douai, au 7 avenue Vassilissis Sofias, abrite l'Ambassade de France.
        En janv. 1893, un ressortissant anglais propose une parcelle de 1 770 m², située à l'angle de son vaste domaine, pour édifier un bâtiment consacré à la légation de France, dans
           le but d'avoir un voisinage de qualité et de le louer à la France avec un bail de cinquante ans. Le bâtiment de style néoclassique donnait jadis le ton à "l’Athènes
          élégante", dont il ne reste que quelques exceptions comme les ambassades d’Egypte et d’Italie, voisines de l’ambassade de France (classée en 1984 par le ministère hellénique).
          L’hôtel Merlin de Douai a été restauré en 1985 /86, puis à partir d’avril 1993, une rénovation complète des façades et de l’intérieur a été effectuée sous la direction de
            Christian Duval (1941, architecte, urbaniste et décorateur). Tous les espaces de l’ambassade ont été restaurés, des salons et des chambres à coucher jusqu’aux cuisines
           et aux appartements du personnel. Les murs ont été peints à l’éponge et les climatiseurs astucieusement cachés par des encadrements-coffrages qui constituent
             des appuis pour les tableaux. Le mobilier, essentiellement de style Louis XV, Louis XVI et Empire, a été restauré. Le tissage moderne des tapis reprend celui
              des tapisseries d’Aubusson, et la maison Frey (fondée en 1935) a reproduit des étoffes dont les motifs sont inspirés de vieux motifs du château de Dampierre.














      4 - Etat de la Cité du Vatican : la villa Bonaparte, près de la "Porta Pia", à Rome, abrite l'Ambassade de France.
       La villa fut édifiée aux alentours de 1750 pour Silvio Valenti-Gonzaga (1690-1756, cardinal du pape Clément XII en 1738, puis secrétaire d’État du pape Benoît XIV en 1740). Il transforma
         le lieu en jardins des vergers et fit élever au centre le pavillon dont la décoration et l’ameublement devinrent vite célèbres : la collection de papiers chinois, la table
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        mécanique de la salle à manger et les plantes exotiques du jardin constituaient autant de curiosités dans la Rome du XVIII  siècle. Après la chute de l’Empire, une partie
         de la famille Bonaparte s’y installe sous la protection du pape Pie VII (1800 à 1823, il sera prisonnier à Fontainebleau de 1812 à 1814). La sœur de Napoléon, Pauline, princesse
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       Borghèse, les rejoint en 1815 et acquiert la villa Valenti. Elle y entreprend d’importants travaux inscrivant ainsi le style Empire dans l’architecture romaine du XVIII  siècle.
      Au décès de Pauline en 1825, la villa passa à ses neveux et à leurs descendants jusqu’en 1906 date à laquelle elle fut vendue au gouvernement prussien qui y installa sa légation
       près le Saint-Siège en 1908, puis ambassade d’Allemagne entre 1920 et 1944. En 1945, les biens du Reich étant confisqués par les Alliés, la France en fit l’acquisition pour
        y installer sa représentation près du Saint-Siège. Nos ambassades avaient jusque-là pérégriné d’un palais à l’autre, mais le 15 déc.1950, elle s'installe à la villa Bonaparte.
        D’importants travaux de réfection de la toiture et de restauration des façades ont été effectués en 2017. Le Mobilier national choisit des ensembles d’époque Empire qui
       rendirent son lustre à la villa Bonaparte. Ainsi fut conservé à cette demeure son caractère marqué dès l’origine par le sens italien de la beauté et l’art de vivre à la française.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Rome
      5 - Italie - Rome : le Palais Farnèse, sur la Piazza Farnese, abrite l'Ambassade de France.
       Ce Palais accueille aussi la Résidence de France, ainsi que l'Ecole française de Rome. En 1874, la France obtient de louer une partie du palais Farnèse auprès de François II
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         (dernier roi en exil du royaume des Deux-Siciles, 1859 à 1861) et y installe son ambassade. Auparavant, aux XVII  et XVIII  siècle, des ambassadeurs des rois de France auprès
       de la cour de Rome y résident à diverses reprises. Ce palais était né de l'ambition d'Alexandre Farnèse (1468-1549, cardinal, puis pape) qui souhaitait une résidence à la hauteur
       de son pouvoir et à la dimension de sa progéniture. Plusieurs architectes, parmi lesquels Michelangelo di Lodovico Buonarroti Simoni, dit Michel-Ange (1475-1564, architecte,
      sculpteur, peintre et poète), se succèdent pour mener à bien cette œuvre qui n'est terminée qu'en 1603, le palais passant aux descendants : Alexandre Farnèse le jeune (1520-1589,
         cardinal) puis Édouard Farnèse (1573-1626, cardinal). Il est néanmoins rarement habité, le pouvoir étant alors plutôt à Parme qu'à Rome ; il est alors fréquemment loué à
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        d'illustres Français. Au XVIII  siècle le palais entre dans le patrimoine de la maison Bourbon de Naples. Les ambassadeurs de France, ou de Naples, venaient y donner
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      des spectacles pyrotechniques, afin d'éblouir la Cour. En 1818, le roi Ferdinand I  des Deux-Siciles (règne 1816-1825) s'y installe, entreprenant au passage les premiers travaux
       importants depuis la construction de l'édifice. Rome étant devenue la capitale du royaume d'Italie, Emmanuel Henri Victurnien, marquis de Noailles (1830-1909, diplomate,
         historien et critique littéraire) se mit en quête d'une résidence honorable pour son ambassade. L'affaire fut rapidement conclue avec François II et en 1875, l'autre partie
         du bâtiment abrita l'École française d'histoire, d'archéologie et de sciences de Rome. Le palais fut acheté par l'État français en 1911, mais le gouvernement de Rome
         racheta l'édifice en 1936, mais le proposa immédiatement en location à la France sous la forme d'un bail emphytéotique de 99 ans (bail immobilier de très longue durée)
        pour un loyer symbolique d'une lire en échange de l'entretien du bâtiment. Réciproquement, la France loue à l'Italie l’hôtel de La Rochefoucauld-Doudeauville à Paris.

      6 - Serbie - Belgrade : le bâtiment de "l'Union", sur la rue du Prince Michel (Ulica Knez Mihailova), abrite l'Ambassade de France.
          L'hôtel de la légation de France, actuelle ambassade, a été édifié de 1928 à 1932, sous la direction de l'architecte français Roger-Henri Expert (1882-1955) avec l'aide
       de l'architecte yougoslave, Josif Najman (1890-1951). La richesse de ses décors et de son ameublement a justifié 3 ans de travaux, jusqu'à son inauguration le 21 déc. 1935.
        Le style est typique de l'entre-deux-guerres, entre classicisme monumental et raffinement moderniste. Constitué de marbre blanc, c'est un chef-d’œuvre exemplaire de
      la période Art Déco (1915 à 1935). Le mobilier de l’ambassade a été conçu par plusieurs décorateurs Art Déco réputés, comme Baguès (Victor et Robert), Armand-Albert Rateau
          (1882-1938), André Devèche (1909-2007) ou encore Jules-Emile Leleu (1883-1961). De nombreuses tapisseries ornent les murs, certaines s’inspirant des arts, comme
                    "La Danse" et "Le Théâtre", deux tapisserie d'Aubusson d’après Marc Saint-Saëns (1903-1979, peintre, cartonnier de tapisserie et graveur).
       La façade extérieure comprend des bas-reliefs représentant Jeanne d'Arc, Vercingétorix, Louis XIV et Marianne. Le bâtiment est coiffé d’une sculpture en bronze de 2,80 m
         représentant trois femmes, allégories de la Liberté, de l’Égalité et de la Fraternité. Les reliefs et sculptures sont l’œuvre de Carlo Sarrabezolles (1888-1971, sculpteur et
          médailleur).Le bâtiment est composé de 5 étages, les deux premiers étant affectés à la chancellerie et les trois derniers à la Résidence de France. À l’étage, le salon
           dit "Paquebot" doit son nom à l’éclairage zénithal, issu d'un plafond constitué de caissons de verre, offrant de la lumière par le plafond à cette pièce aveugle.
        Le grand salon est formé d'une partie carrée, le hall d'honneur, et d'une rotonde de 11 m de hauteur. La décoration du salon de réception (ou salon des colonnes), évoque
        les richesses culturelles de la France. Le hall d'honneur est orné de quatre médaillons de stuc représentant les grands fleuves de France (Garonne, Loire, Seine, Rhône, Rhin).
        On retrouve de nombreux miroirs rappelant la Galerie des Glaces. Dans la rotonde, une tapisserie sculptée, réalisée par Expert, encadre la cheminée et la porte qui mène
            au salon de Madame. On y aperçoit les symboles de la République française, évoquant la "Révolution française" (1789-1799) et le terme "Pax" désignant la paix.
        L'ambassade est entourée de 2 jardins, l'un à la française et un deuxième, plus grand, à l'anglaise. Une grande terrasse domine le parc de Kalemegdan (créé de 1870 à 1931).
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