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Histoire des cloches de Notre-Dame de Paris
Depuis 1769, la sonnerie est constituée de 8 cloches dans la tour Nord, 2 bourdons dans la tour Sud et 5 cloches dans le clocher de 1250, démonté pour raison de sécurité entre 1786 et
1792. Mais durant la période révolutionnaire, les cloches de Notre-Dame sont descendues, brisées et fondues en 1791 et 1792. Seul le bourdon Emmanuel, pièce maîtresse de l’ensemble,
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est épargné et replacé dans sa tour en 1802 sur ordre de Napoléon I . La cathédrale Notre-Dame, en très mauvais état, après les dégâts subis suite à la Révolution, sera sauvée en 1831,
grâce au succès du roman de Victor Hugo, "Notre-Dame de Paris" et en 1844, au jeune architecte Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879, architecte et inspecteur des édifices religieux) qui réalisera
un extraordinaire bain de jouvence pour cette œuvre architecturale du moyen-âge. Il fait édifier une flèche de 93 m, en place de l'ancien clocher, au dessus de la croisée du transept, dépourvu de cloches.
En 1856, quatre cloches "les Benjamines" sont installées dans la tour Nord et en 1867, trois autres dans la flèche, puis trois dans le comble. Les six cloches étaient reliées à l’horloge
monumentale installée dans la charpente. Début 2013, la mise en place d'une nouvelle sonnerie pour les 850 ans de Notre-Dame, a nécessité le remplacement des cloches fondues en
1856, pour la restauration d'Eugène Viollet-le-Duc. De plus, la mauvaise qualité du métal de ces cloches engendrait des discordances harmoniques et une mauvaise qualité acoustique.
À cet effet un ensemble campanaire de huit nouvelles cloches a été fabriqué et mis en place sur 2 niveaux (2 x 4 cloches) dans la tour Nord.
Le bourdon "Marie" (tour Sud) et les huit cloches de la tour Nord sont exposés en fév.2013 pour
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le 850 anniversaire de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Ces huit cloches ont été réalisées en 2012
dans la Fonderie Cornille-Havard (créé en 1865) installée à Villedieu-les-Poêles (50-Manche).
Bourdon Marie, en hommage à la mère du Christ, protectrice de la cathédrale Notre-Dame - en souvenir
du premier bourdon Marie en place entre 1378 et 1792. - 6 023 kg / Ø 206,5 cm / sol # 2
et les 8 cloches par ordre décroissant de taille : elles sont accordées en fa # majeur.
- Gabriel, en hommage à l’ange Gabriel de l’annonciation - la plus grosse cloche de la tour Nord
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porte déjà ce prénom au XV siècle. . - 4 162 kg / Ø 182,8 cm / la # 2
- Anne-Geneviève, en mémoire de sainte Anne, mère de Marie et de sainte Geneviève, patronne
protectrice de Paris. - 3 477 kg / Ø 172,5 cm / si 2
- Denis, en l’honneur de saint Denis, premier évêque de Paris - 2 502 kg / Ø 153,6 cm / do # 3
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- Marcel, en l’honneur de saint Marcel, 9 évêque de Paris au V s. - 1 925 kg / Ø 139,3 cm / ré # 3
- Étienne, en souvenir de l’ancienne église cathédrale de Paris, placée sous la protection de saint Étienne
1 494 kg / Ø 126,7 cm / mi # 3
- Benoît-Joseph, en souvenir de Benoit XVI, pape au moment de leur consécration en 2013, lors du
850 ème anniversaire de la cathédrale Notre-Dame de Paris - 1 309 kg / Ø 120,7 cm / fa # 3
- Maurice, en mémoire de l’évêque de Paris, Maurice de Sully qui posa la première pierre
de la cathédrale en 1163 - 1 011 kg / Ø 109,7 cm / sol # 3
- Jean-Marie, en hommage au cardinal Jean Marie Lustiger, 139 archevêque de Paris, de 1981 à 2005.
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782 kg / Ø 99,7 cm / la # 3
Depuis 1856, dix autres cloches composent la sonnerie de la cathédrale : 7 dans la flèche et 3 au niveau du transept Nord, pour la sonnerie de l'horloge (dans les combles).
Avant l'incendie de 2019, l'ensemble de la sonnerie de Notre-Dame était complétée par 3 cloches situées dans la flèche et leur installation remonte à 1867. Elles sonnaient en : sol 3 /
si bémol 3 et ré 4 (cloche du Chapitre). Elles ont été munies, en 2012, de marteaux commandés électroniquement leur permettant de sonner en "fausse volée" (elles sonnent sans bouger,
un marteau vient les frapper avec une cadence réglée, imitant ainsi le balancement des cloches). Jusqu'au 23 mars 2013, les deux plus petites sonnaient les messes, à défaut d'autres cloches ;
ensuite trois cloches sonnaient l'élévation avec celles des combles lors des grands offices. Elles pouvaient jouer des mélodies en accord avec les dix cloches des tours et la cloche dite
"du chapitre" (la plus petite), sonnait trois minutes au début de chaque office directement lié au chapitre. De plus, étaient installés dans les combles, 3 petits timbres d'horloge
(de forme hémisphérique), ils sonnaient en : la 4 / do # 5 et ré 5,. Ils tintaient lors des offices pendant la consécration et n'étaient pas audibles de l'extérieur. Ils servaient jadis à sonner
les quarts et les heures ; ils avaient retrouvé cet usage une fois par an, pour sonner minuit lors de la nuit de Noël, et lancer la procession de la Solennité de la Nativité du Seigneur.
Toutes ces cloches ont été détruites lors de l'incendie de 2019, et aucune information n'est disponible sur le remplacement, ou la suppression, de ces cloches après la restauration.
24 avril 2023 : EVA GONZALÈS 1849-1883, artiste Peintre et Pastelliste de l'Impressionnisme.
Eva Gonzalès, est née le 19 avril 1849, et décède le 6 mai 1883, à Paris. Enfant d'une famille de la grande bourgeoise intellectuelle ; un père, Emmanuel
Gonzalès (25 oct. 1815-1887, romancier, feuilletoniste et dramaturge, d'origine monégasque - ayant passé son enfance et fait ses études de droit à Nancy), et une mère
Marie Caelina Ragut, dite Célina Ragut (Lyon, 29 mai 1823 - Paris 1880, cantatrice et musicienne, chant, piano et harpe), mariés le 30 mars 1843.
L'enfance d'Eva, Carola, Jeanne, Emmanuela, Antoinette Gonzalès, première fille, se déroule dans le 3 ème arrondissement de Paris. Une deuxième fille viendra
compléter le foyer, Jeanne Constance Philippe (16 fév.1852-31 oct.1924, artiste peintre). En 1865, Eva commence à étudier chez le peintre Charles Chaplin
(1825-1891, origine anglaise), puis entre en 1869 dans l'atelier d'Édouard Manet (1832-1883, peintre impressionniste et réaliste, graveur). Comme Berthe Morisot
(1841-1895, peintre impressionniste), elle fut l'élève et le modèle de Manet. Elle expose pour la première fois au salon de 1870 et reçoit un accueil très favo-
rable de la critique. Pendant la guerre franco-prussienne de 1870, Eva Gonzalès séjourne à Dieppe où elle peint des portraits, proches du style de Manet,
et des paysages. Sa sœur Jeanne, peintre aquarelliste, lui servira souvent de modèle. Le 15 fév.1879, Eva épouse Henri Charles Guérard (26 avril 1846 -
24 mars1897, peintre, graveur, lithographe et imprimeur, spécialiste de l'Art japonais dès 1883 - ami d'Edouard Manet). Malgré l'orientation impressionniste de plus
en plus accentuée, Eva refusa toujours de participer aux salons impressionnistes. Eva Gonzalès décède le 6 mai 1883, d'une embolie, après avoir mis au
monde son fils Jean Raymond Guérard. Inhumée au cimetière de Montmartre, son destin artistique restera lié à celui de Manet, décédé 6 jours avant elle.
Photographie d'Eva Gonzalès (v.1870 - portrait ayant appartenu à Edouard Manet, BNF)
Fiche technique : 24/04/2023 - réf. 11 23 053
Série artistique : Eva Gonzalès, née à Paris le 19 avril 1849,
décède le 6 mai 1883 - son œuvre : "Le Moineau" (1868/69).
Création de l'œuvre : Eva GONZALÈS - Mise en page + TàD :
Ségolène CARRON - d'après photos : Bridgeman Images.
Impression : Héliogravure - Support : Papier gommé - Format
feuillet : V 143 x 185 mm - Format TP : V 40,85 x 52 mm
(37 x 48) Dentelure : 13¼ x 13¼ - Couleur : Polychromie
Faciale : 2,32 € Lettre Verte, jusqu'à 100 g – France
Barres phosphorescentes : Sans - Présentation : 9 TP / feuillet,
avec marges illustrées d'oiseaux en vol et d'épis de blé. - Tirage :
612 000 TP (68 000 feuillets à 20,88 € / feuillet).
Visuel : l'œuvre d'Eva Gonzalès, "Le moineau" (pastel sur papier,
vers 1868-1869) - V 50,5 x 61,5 cm. / Jeanne, la sœur d'Eva,
est encore une jeune fille douce et timide, dans "Le moineau"
(vers 1869-70). Elle est représentée une nouvelle fois de profil,
un petit oiseau (un petit moineau ?) posé sur sa main gauche,
l’épaule dénudée, des épis de blé verts et jaunes, parsemant
sa chevelure dense et brune, comme si l’artiste les avait rajoutés
une fois l’œuvre terminée, pour donner des touches de couleurs
vives à ce pastel, qui paraissait peut-être trop sage.
Jeanne, la jeune sœur, fut le modèle et l'élève d'Eva, surtout pour les aqua-
relles. Dans cette œuvre, l'artiste est encore loin de l'impressionnisme,
mais possède une maîtrise technique plus proche de celle de son premier
professeur, Charles Chaplin, peintre académique. Sa sœur Jeanne, ayant été son
modèle de prédilection, l'évolution vers l'impressionnisme est particulière-
ment apparente dans la succession des portraits de celle-ci. Eva a surtout
représenté la vie intime de ses proches, aux travers de scènes d'intérieur avec
sa mère et surtout sa sœur, étant inséparables tout au long de leur vie ; les natures
mortes, les plages normandes et la ferme St-Siméon à Honfleur.
Timbre à date - P.J. : les 21 et 22/04/2023 à Dieppe (76-Seine-Maritime)
et au Carré d'Encre (75-Paris) de 10h à 19h (oblitération jusqu'à 17h).