Page 16 - Journal Culturel de Metz - 2021-06

5 juillet 2021 : Faïencerie de Gien 1821 - 2021, entreprise du Patrimoine Industriel français.

C’est au bord de la Loire qui permet d’acheminer le bois des forêts d’Orléans pour les fours de cuisson, qu’est fondée en 1821 à Gien (45-Loiret), la faïencerie homonyme,
par un Britannique du nom de Thomas Hulm, dit Hall. Avec les argiles, sables et cailloux siliceux charriés par le fleuve royal, la faïence fine qu’elle produit, inspirée de
la faïence anglaise, a la réputation d’être solide, idéale pour une vaisselle utilitaire. La manufacture fabrique, à ses débuts, des assiettes blanches de forme octogonale, imitation
des pièces en argent utilisées auparavant. S’ensuivent des services de table personnalisés aux armoiries des grandes familles d’Europe, ainsi que des assiettes avec leurs

imageries très populaires de militaires, de chasse, de foires de village… La Faïencerie de Gien deviendra l'une des plus renommées et la plus importante d'Europe.

Timbre à date - P.J.: 02 et 03/07/2021
à Gien (45- Loiret)

et au Carré d'Encre (75-Paris)

Conçu par : Geneviève MAROT
Fiche technique : 05/07/2021 - TP réf. 11 21 024 - Série commémorative et patrimoniale :

bicentenaire de la Faïencerie de Gien 1821 - 2021 (45- Loiret)
Illustration : BROLL & PRASCIDA (Anne-Charlotte LAURANS) - d'après photos : Faïencerie

de Gien - Gravure : Elsa CATELIN - Impression : Taille-Douce - Support : Papier gommé
Couleur : Bleu Renaissance - Format feuillet : H 185 x 143 mm - Format TP :

C 40,85 x 40,85 mm (V 37 x 37) - Dentelé : 13¼ x 13¼ - Faciale : 2,56 € - Lettre Prioritaire,
jusqu'à 100 g, - France - Barres phosphorescentes : 2 - Présentation : 12 TP / feuillet,
avec marges illustrées par des Pivoines bleues - Tirage : 600 000 TP -50 000 feuillets

Bleu de Gien, ou Bleu Renaissance : la teinte giennoise est signée du blésois (originaire de Blois) Adrien Thibault (1844-1918, céramiste, créateur de couleurs, dont le bleu de Gien, et historien),
qui la met au point pour son décor "Renaissance bleu", inspiré de l’Italie du XVe siècle. Dans ce motif, un jaune d’or vient rehausser et enluminer le bleu profond, à base de cobalt.

En 1872, les célèbre "Bleu Thibault" ("Bleu de Gien" ou "Bleu Renaissance" vont habiller à la fois ses créations, ainsi que les pièces décoratives (vase, cache-pot, etc…) et de vaisselle courante.

Gien 1967-1971

Entrée de la faïencerie à Gien Deux marques "au château" de la faïencerie. Gien 1971-1984 Le musée de la faïencerie de Gien, en pleine rénovation et modernisation.

Historique : En 1821, Thomas Hall s’installe à Gien dans l’enclos et les bâtiments du couvent des Minimes situés sur les bords de Loire. A cette époque, la ville possède plusieurs
atouts : c’est un carrefour commercial important, la ville regorge de matières premières (argiles, sables, cailloux siliceux de Loire) et surtout la Loire permet l’acheminement du bois des
forêts d’Orléans pour les fours de cuisson. Les premières années sont marquées par une fabrication de faïence blanche de forme octogonale et au modelé sophistiqué imité des
pièces d’orfèvreries, puis par l’apparition des premières assiettes à thème. A partir de la seconde moitié du XIXè siècle, la faïencerie devient plus créative, le geste du Maître
faïencier devient plus précis et la Manufacture propose des pièces décoratives et des services de table s’inspirant de la Renaissance, de l’Empire Ottoman, le l’Antiquité, etc…

La production ne cesse de croître et cette période est certainement la plus riche et la plus inventive. La richesse des collections est apportée par la collaboration avec des
artistes peintres, des graveurs… qui sont invités à imaginer des décors et des formes nouvelles. La faïencerie se diversifie d’un point de vue technique et artistique.

Tout ce travail et ces efforts sont reconnus en France et à l’étranger et sont récompensés par des premiers prix et des médailles d’or et d’argent aux expositions universelles.

La Faïencerie de Gien poursuit son ascension et sa montée en gamme en proposant des services personnalisés aux armes des grandes familles d'Europe.

En l’an 1900, la Faïencerie de Gien remporte la médaille d’or à l’Exposition universelle
de Paris pour son travail exceptionnel. En 1906, elle réalise les célèbres carreaux

du métropolitain parisien (visuel des fameux carreaux biseautés, type métro de 7,5 × 15 cm)
et ont développé la technique des émaux cloisonnés à la seringue, née à Longwy (54 -
Meurthe-et-Moselle), vers 1870, ce qui assoit définitivement sa renommée internationale.

La faïence de Gien se reconnaît par ses couleurs, dont le "Bleu Thibault" (1872), ses motifs
et ses formes qui se déclinent à l’infini. Parmi ses nombreuses créations, le modèle

"Pivoines", appartenant à la collection depuis 1875, est toujours peint à la main.

Le motif de la "rose pivoine", ici en bleu, évoque le Japon qui a largement développé
les décors liés aux fleurs et à la nature. Interprétées avec succès par Gien au XIXe s.,
les "Pivoines" traversent les époques sans rien perdre de leur magnificence, il s'agit

d'un motif entièrement peint à la main, selon un savoir faire de 200 ans.

La Faïencerie de Gien connaît à plusieurs reprises des difficultés diverses et elle change plusieurs fois de mains Vase japonais "Pivoines bleues"
peint à la main (Ht. 48 x Ø 23 cm)
depuis sa création. Entreprise moderne, elle continue à cultiver son riche patrimoine de formes et de décors, C'est une pièce "Gien Prestige".

sa tradition de qualité, tout en se projetant dans l'avenir par ses créations contemporaines. Depuis2014, cette

remarquable manufacture est dirigée par Yves de Talhouët et Pascal d'Halluin. Ils sont des passionnés, convaincus

par le patrimoine exceptionnel, l'excellence du savoir-faire et la notoriété de la Faïencerie de Gien, et ils décident
de perpétuer la tradition et d’explorer de nouvelles voies en valorisant la création contemporaine et en mettant

en place une nouvelle politique de distribution. Aujourd’hui, plus que jamais la faïencerie s’inscrit dans un
programme d’excellence. Membre du prestigieux Comité Colbert qui regroupe les grandes marques françaises

du luxe, elle est labellisée "Entreprise du Patrimoine Vivant". Les femmes et les hommes de la Manufacture
de Gien sont résolument tournés vers l’avenir pour réinventer la Faïence fine de demain

Le point d’orgue du bicentenaire sera la réouverture d'un musée entièrement restauré, sa surface étant multipliée par trois,

ce qui va permettre de raconter de manière plus explicite et ludique, l'histoire de la faïencerie, son aventure humaine,

artistique, industrielle et de faire connaître aux nouvelles générations le patrimoine industriel français.